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Hockey sur glace - Division 1 : Nice (Les Aigles)
Hockey sur glace - Nice : Interview de Stanislav Sutor
 
La défaite de Nice à Dunkerque ? Pour l’entraîneur des Aigles, elle n’est pas humiliante. Mais, toujours exigeant avec ses hommes, Stanislav Sutor veut les voir réagir immédiatement. L’objectif est clair : samedi, pour cette 4ème journée de D1 jouée à domicile, il attend d’eux une nouvelle victoire contre la surprenante équipe d’Annecy.
 
Nice, Hockey Hebdo Martin de Kerimel le 27/09/2012 à 21:24
Photo hockey Nice : Interview de Stanislav Sutor - Division 1 : Nice (Les Aigles)
Photo : Martin de Kerimel

Trois matchs pour les Aigles et deux victoires… quel bilan fais-tu de ce début de saison ?
En tant que compétiteur, je veux tout gagner. Bon, avoir quatre points sur six en ayant joué deux fois à l’extérieur, ce n’est pas mal, mais j’aurais aimé en avoir six et j’ai l’impression qu’il y avait la place. Á Dunkerque comme lors des deux matchs victorieux, nous sommes tombés sur une bonne équipe, bien organisée. C’est passé deux fois, pas trois. Aux moments clé du match, il nous a manqué un peu de la réussite connue lors des matchs précédents.

Quand on regarde la feuille de match, on voit Dunkerque marquer son troisième but assez tôt au troisième tiers et Nice revenir un peu tard…
C’est ça. Ils ont vraiment bien joué : l’équipe est bien montée défensivement et ne nous a pas laissé beaucoup d’espace. Le match était équilibré dès le début. Le moment où les buts entrent, c’est assez anecdotique. Il y a eu des allers-retours et Dunkerque mérite la victoire. Avec un peu de chance, on aurait pu passer aussi, mais je ne suis pas satisfait. Je ne veux pas jouer sur la chance. Notre équipe doit pouvoir imposer son jeu. C’est ça que je recherche depuis le début de saison, sans l’avoir trouvé. Même si on a battu Bordeaux et Lyon, on n’a pas encore été aussi compétitifs que je l’espérais. Du fait des bons résultats, les choses étaient faussées : je n’ai pas pu changer grand-chose. La défaite contre Dunkerque me permettra donc de faire de petites modifications que j’aurais aimé faire plus tôt.

Tu es exigeant, c’est normal. Tu es inquiet, aussi ?
Non. Sur les trois matchs, la volonté des joueurs est là, depuis l’échauffement jusqu’à la fin. Tout le monde patine et donne le meilleur de lui-même. J’aurais en fait dû gérer différemment la composition des lignes. C’est ce que je vais faire désormais.

Quand on parle des débuts de saison à Nice, on dit souvent que c’est difficile : la glace arrive tard et il n’y a que peu de préparation en situation de compétition. Un seul match amical cette année, c’est peu, par rapport à d’autres équipes. Tu penses que ça joue encore aujourd’hui ?
Effectivement, je pense qu’on peut en parler. Chaque année, on voit qu’on a beaucoup de mal en début de saison. Nous, nos modifications, on les fait à chaque fois à balles réelles. On joue le premier match selon la manière dont on s’est préparés lors de l’intersaison, sans bénéficier du recul des matchs. Il nous faudra encore une ou deux rencontres pour voir ce qu’on sera capable de faire.

Bordeaux, Lyon, Dunkerque… autant d’équipes déjà affrontées l’an passé. Tu as l’impression que Nice est attendue, cette année ?
Oui, d’autant que les autres se sont renforcés. Bordeaux, par exemple, c’est une belle équipe. Les deux points gagnés là-bas vont valoir cher – je pense qu’en fin de saison, on sera content d’avoir pris ces deux points. Pareil pour Lyon : très belle équipe ! Tout le monde nous prend différemment. Comme on n’est pas tout à fait prêt, on nous « mord » un peu plus facilement. L’an passé, avec notre série de victoires, beaucoup d’équipes nous craignaient et défendaient. Désormais, elles nous rentrent dedans et on doit passer un peu plus de temps à l’arrière. Samedi, à Dunkerque, on est resté un peu plus longtemps dans notre zone. Les efforts consentis nous coûtent de l’énergie, qui nous manque ensuite dans la construction. C’est justement pour ça que je vais quelque peu changer mon fusil d’épaule et monter l’équipe différemment.

Il y a aussi un amalgame à créer, non ? Malgré le maintien d’une certaine ossature, il y a quand même pas mal de nouveaux cette année…
C’est vrai. J’ajoute que, parmi ceux qui sont restés, il y a aussi Stefan Majernik, qui est blessé depuis le début de saison et qui nous manque, ou Joni Raikkonen, qui n’a pas encore joué. D’ailleurs, lui, je le fais rentrer samedi : ça nous fera du bien au niveau défensif. Je pense qu’on devrait donc voir un meilleur visage de l’équipe de Nice.

Là, forcément, tu attends une réaction et deux nouveaux points…

Oui. Je nous donnais un joker pour les matchs avant la trêve. Sachant qu’on l’a mangé samedi, il est impératif qu’on gagne les deux points ici.

Photo hockey Nice : Interview de Stanislav Sutor - Division 1 : Nice (Les Aigles)
Photo : Martin de Kerimel

Comment envisages-tu cette équipe d’Annecy ? C’est un peu l’inconnu, mais on a aussi vu ce dont ils sont capables, avec leur victoire contre Neuilly ce week-end…

Il n’y a pas que le résultat de ce week-end ! Je suis surpris : en début de saison, tout le monde disait que ça serait dur pour eux. Et finalement, avec le recul de trois matchs, tu peux voir qu’ils ont pris un point à Amnéville, qui n’est pas une petite équipe, qu’ils ont perdu d’un but seulement à Brest, un prétendant au titre, et qu’ils ont battu Neuilly, qui descend de Magnus ! Ce sont vraiment des performances de haut niveau : on ne les attendait pas à pareille fête ! Samedi, ça va être un gros match. Je pense que les gens vont se régaler.

Ensuite, donc, il y aura la trêve, puisque Nice ne joue pas la Coupe de France. Tu vas meubler ça comment ?
Je l’attends. C’est pour cette raison que j’avais fixé cet objectif des six points sur huit. On va avoir un gros de travail au niveau foncier pendant une semaine. Je laisserai récupérer les gars récupérer pendant le week-end et, ensuite, je veux retrouver tout ce qui manquait à la reprise. Certains joueurs sont revenus un peu « grassouillets » et on va essayer de leur faire perdre leurs 1 ou 2 kilos pendant cette fameuse semaine. Ensuite, on se préparera pour le gros match à Anglet qui arrive juste après.

Anglet qui pourrait encore être le leader du championnat à ce moment-là…

Pas étonnant ! Ils sont à leur place, très solides derrière et avec un superbe gardien. On peut s’attendre à un autre gros match dès la reprise.

Toi et moi n’aimons pas trop parler des individualités, mais j’avais quand même envie de poser une question sur ce Arne Krotak. C’est un peu la surprise de voir un tel joueur à Nice…
Une surprise, oui, mais aussi une fierté de l’avoir avec nous. Il a joué le jeu : c’est également un signe de confiance envers le club. Les gens de Nice et le public français en général a beaucoup à gagner à voir évoluer un joueur comme lui. Dans les tâches défensives privilégiées désormais, il a déjà montré de belles choses. Désormais, il pourra avoir un peu plus de liberté pour montrer tout son talent dans la construction.

Qu’attends-tu de lui ? L’apport de son expérience ? De hautes statistiques ?
Non, ce n’est pas forcément sur les statistiques que ça se joue. On a une assez bonne équipe déjà et je ne crois pas que ce soit un joueur qui fera seul la différence. Le championnat D1 devient de plus en plus serré. Il n’y a pas que Krotak : dans d’autres clubs, on a vu arriver d’autres gros joueurs venus de grands championnats. J’attends surtout de lui qu’il donne l’exemple dans le vestiaire et sur la glace dans les moments clé, qu’il motive les joueurs. Qu’au cours des entraînements, il montre des choses que j’aimerais que les autres joueurs fassent. Si un joueur de ce calibre patine sans rechigner, les autres sont bien obligés de suivre. Cela devrait me faciliter la tâche pour la préparation des matchs.

Le club affiche des ambitions élevées. Toi aussi, tu veux faire mieux que l’année dernière ?
Oui, mais ça sera très difficile. Arriver simplement à refaire ce qu’on a fait l’année dernière sera compliqué, vu le niveau des autres équipes. Chaque compétiteur veut toujours faire mieux, mais ça va être dur à réaliser. Ce n’est pas impossible, cela dit. On a un groupe capable de répondre à cette attente. Maintenant, c’est un tout : il faut que l’effectif conserve une bonne santé, que nous n’ayons pas de blessés, qu’une certaine tranquillité puisse s’imposer dans le vestiaire grâce à de bons résultats et que le public continue de nous motiver. Ce ne sera pas évident, non, mais on ne lâchera rien. On fera tout pour y arriver !

L’an passé, il avait fallu du temps avant que le club finisse premier de la saison régulière. Tu as déjà un objectif pour la fin des matchs aller ?
Non. Je voulais faire ce premier bilan après quatre matchs. Je ne suis pas encore très content de la direction prise, mais j’attends de voir le match de samedi. Il y a du potentiel : on n’a pas encore utilisé toutes nos cartouches. L’an passé, c’était la même chose : on a eu un peu de mal au début. Nous étions un peu plus productifs en attaque, mais pas au point défensivement. Désormais, on est mieux sur le plan défensif, parce que les avants s’impliquent davantage. C’est donc en attaque qu’il manque quelque chose. On va essayer de rectifier ça pour être meilleurs dans les deux sens et se donner de l’air pendant les matchs. Les trois matchs joués jusqu’à présent auront été des batailles jusqu’à la dernière minute, ce qui est toujours usant, psychiquement et physiquement.

On pouvait s’y attendre, non ?
Oui, absolument. On a rencontré trois belles équipes. Contre Bordeaux, on a été inexistant pendant trente minutes : ils auraient mérité de creuser l’écart et on est resté dans le match grâce à Jimmy Lundberg. Ce n’est qu’après, quand on s’est mis un peu en place, que la partie nous est revenue. Lyon, ensuite, nous a fait mal pendant tout le match, bien qu’ils aient joué sur deux lignes et demie. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils puissent faire de la résistance ! Enfin, pour revenir à Dunkerque, c’est pareil : avec des jeunes du club, ils ont su patiner pendant 60 minutes et ça nous a pas mal gênés.

Tu surveilles le championnat ou tu t’intéresses seulement à Nice ?
Non, non, je surveille la D1 dans son ensemble. J’aime étudier les équipes, connaître un peu leur actualité, les défauts de chacune… je suis un grand amateur de ce sport et j’aime beaucoup m’informer.

Comment vois-tu le championnat de cette année ? Si on considére que Nice fait partie des favoris, qui seraient les autres ?
Au début de la saison, j’aurais donné certains noms. Je vais les garder. Reims me paraît avoir fait un très beau recrutement. Brest également. Ce sont vraiment de belles équipes. Lyon m’impressionne plus : je pense qu’ils vont vraiment être difficiles à battre. Il y a encore d’autres formations qu’il ne faut pas oublier, Courbevoie, qui sera dur à aller chercher, Dunkerque, qui a une carte à jouer… et d’autres encore, certainement, auxquelles je ne pense pas. La D1 est vraiment passionnante et homogène. Il n’y a pas vraiment d’équipe qui peut dire que le samedi, elle va jouer tranquillement. Aucune formation n’est donc à sous-estimer ! Tant mieux, d’ailleurs : c’est plus facile de garder les gars motivés pendant la semaine.

Le règlement prévoit aussi un nombre minimum de joueurs français dans les équipes. Ton capitaine, Sylvain Roy, s’occupe de tout le mineur cette année. Est-ce que tu penses qu’un joueur pourrait un jour émerger et rejoindre l’équipe première ?
Oui, pourquoi pas ? J’ai de nombreux échanges avec Sylvain. Je sais aussi que Nice a été critiquée sur cette question des joueurs formés localement, mais je dois dire que nous avons donc quelques bons joueurs français dans l’équipe cette année. Il n’y en a pas forcément beaucoup plus dans d’autres équipes engagées avec nous en championnat.

Il paraît que Nice avait postulé pour jouer la Coupe de la Ligue…
C’est vrai. On aurait aimé avoir un peu plus de matchs. On avait deux solutions : s’inscrire dans la Coupe de France, avec le côté loto que ça comporte – je ne sais pas combien de tours on aurait été capable de faire. Chaque déplacement représente des frais. On n’a pas voulu prendre ce risque vu notre budget très strict. Avec la Coupe de la Ligue, on espérait pouvoir remplir la patinoire sur les matchs aller, ce qui nous aurait permis de payer les déplacements vers des équipes qui, généralement, ne sont pas loin. Notre demande a finalement été refusée.

 
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