| Avec l'aimable autorisation de Rémi | |
Martin de Kerimel : Samedi dernier, certains s’attendaient à trouver une équipe de Courbevoie beaucoup plus difficile à jouer. Toi aussi ?
Rémi Peronnard : C’est sûr. La huitième place étant en jeu, on s’attendait à un gros match, avec sans doute un peu plus d’engagement de leur part. Après, nous, on a bien respecté les consignes et on s’est montrés réalistes offensivement. Je pense que c’est surtout ça qui a fait la différence. On a réussi à marquer dans les moments clé du match.
Et Daniel Svedin qui arrête un penalty à 2-0 pour vous, tu penses que ça a pu jouer, dans vos têtes ?
Bien sûr. On mène 2-0 et Courbevoie a un tir de pénalité en début de 2ème tiers. S’ils reviennent, ça fait 2-1 et je pense qu’après, le match n’est plus du tout pareil. C’est clair que Daniel nous tient encore la baraque au moment où il faut. En fin de premier tiers et en début de deuxième, on a un peu de relâchement, et je pense qu’il a fait un bon match, comme l’ensemble de l’équipe, en fait.
Vous semblez avoir retrouvé une force collective. C’est vos petites vacances à Auron qui vous ont fait du bien ?
Je pense en effet que ça a fait du bien à tout le monde de se retrouver tous ensemble pendant deux jours, seulement l’équipe. On a vécu deux belles journées en étant très bien accueillis dans la station. Tout s’est bien passé : ça a permis de resserrer les liens après trois défaites consécutives. Je pense qu’on avait besoin de se retrouver un peu. On espère que, pour la suite, ça va le faire.
Comment ça s’est monté, d’ailleurs, cette opération ? C’était prévu de longue date ?
On l’a su courant décembre ou début janvier. C’est Pascal qui nous en avait parlé. Tout le monde a été emballé tout de suite. C’est sûr que, quand on te propose de partir deux jours avec toute l’équipe, pour faire du ski et des raquettes, ça ne peut être que bénéfique pour tout le monde.
Même après trois défaites, donc, l’ambiance était bonne ?
Ouais. Elle ne s’est jamais vraiment détériorée, d’ailleurs. Evidemment, quand on perd, ce n’est pas la folie dans le vestiaire. D’abord, on a eu un début de saison difficile, en mettant dix matchs avant de trouver notre première victoire. Là, pareil, on a eu de gros matchs en rentrant de vacances, Caen, Bordeaux, Cergy et Gap. Ces quatre équipes-là, c’est vraiment le haut de tableau. On n’était peut-être pas psychologiquement apte à faire les matchs qu’on avait fait contre eux en phase aller. Peut-être qu’on était moins bien préparés, un peu fatigués ou peut-être aussi qu’on a pris les matchs un peu plus à la légère. Du coup, ce qui est bien avec ce stage, c’est qu’il a su nous remotiver pour le match contre Courbevoie. Maintenant, le calendrier est en notre faveur. On a notre destin entre les mains et il faut que l’on gagne deux ou trois matchs pour se qualifier. Courbevoie, eux, ils n’ont pas un calendrier facile. Alors oui, disons que si on gagne deux matchs, je pense qu’on sera en playoffs…
Et les autres derrière, Annecy, Amnéville… tu y penses ?
Ils sont à quatre points, avec le goal average particulier favorable, c’est vrai. Après, je ne crois pas que ce soit des équipes en super forme actuellement. Je les vois mal aligner quatre victoires consécutives pour nous passer devant, sachant que nous, on va chez l’avant-dernier et le dernier, Viry étant relégué et Garges obligé de tout gagner. C’est à nous de nous montrer sérieux. Déjà, si on prend quatre points sur ces matchs-là et peut-être encore un point sur le match contre Avignon ou celui de Montpellier, on sera en playoffs.
Garges, la semaine prochaine, on les connaît. Petite équipe, pas très bien classée, mais au match aller, ils avaient été accrocheurs…
On en parlait avec Mickaël Mahaut dans le vestiaire. On pensait qu’ils seraient capables de se sauver en deuxième partie de saison, un peu comme Cergy l’avait fait l’année dernière. Ils ont réussi à accrocher 2-3 points ici et là, mais ont vécu une saison difficile. C’est comme ça. Eux et Viry, ce sont des équipes qui sont derrière nous, maintenant. L’important, pour nous, c’est la huitième place. Je suis désolé pour eux, mais si on veut prétendre aux playoffs, quand on va aller chez eux, il faudra gagner ces matchs-là.
| Photo : Martin de Kerimel | |
Si Nice va en playoffs, ce serait en tant que septième ou huitième de la saison régulière. Y a-t-il un adversaire que tu préférerais jouer, le cas échéant ?
Entre Gap et Caen, et même si les Rapaces sont quand même au-dessus à mon avis, je crois qu’on préférerait Gap, déjà parce que c’est moins loin, et surtout parce que c’est une équipe qu’on arrive mieux à tenir. Caen, c’est beaucoup de vieux très bons et des jeunes excellents. Le collectif, lui aussi, est très bon : l’amalgame s’est bien fait. Gap, en revanche, je trouve que c’est beaucoup plus de très bonnes individualités, mais qui ont du mal à se trouver parfois. On l’a vu chez eux, où on a tenu deux tiers, et chez nous, où on tenait le match nul avant de perdre sur une erreur. Je ne prétends pas qu’on puisse les sortir, mais ce serait plus sympa pour nous de jouer contre eux.
Et que penses-tu de Bordeaux, qui pourrait finir deuxième ? Paulin Jouanin dit que, très hypothétiquement, Nice aurait peut-être quelque chose à faire contre cette équipe…
Je pense que c’est un peu le même style d’équipe que nous, avec peut-être un collectif qui se connaît un peu mieux. L’entraîneur est en place depuis un moment et bosse avec pas mal de joueurs depuis un certain nombre d’années. Ils ont réussi à monter une bonne structure. Après, je pense qu’on peut les accrocher aussi. Les battre, c’est difficile : ce serait vraiment un exploit. Bon… Et puis, là aussi, en distance, c’est un peu moins loin. Il n’y a vraiment que Caen qui est à l’autre bout de la France. Pour jouer juste un match, en playoffs, je ne dirais pas non, mais bon…
On a beaucoup parlé du collectif. Individuellement, ça tourne plutôt bien pour toi, en ce moment…
Oui, je suis content. En ce moment, je joue sur le deuxième bloc avec Mickaël Mahaut et Augustin Gillardin. On se trouve bien. Après, je profite aussi de la blessure d’Erik Broman pour gagner une place, car en début de saison, j’étais plus sur la troisième ligne. Disons que le coach me fait confiance et que j’essaye de lui rendre sur la glace…
Tu en es à quatre points sur les deux derniers matchs et tu dois tourner à une dizaine depuis le début de saison, c’est ça ?
Oui, dix ou onze, je ne sais pas. Pour une première saison en D1, je pense que c’est honnête. Je ne me suis pas fixé d’objectif particulier. Bon, ça fait en gros un point tous les deux matchs. C’est sûr que ça ne casse pas des briques et qu’il n’y a pas de quoi sauter au plafond. J’ai la chance de marquer sur les deux derniers matchs et je profite du brin de chance que j’ai en ce moment, ainsi que du bon collectif, des gars qui me donnent de bons palets. C’est important, ça. Moi, plus que la forme individuelle, c’est l’équipe qui me plaît en ce moment. On a su se remotiver. A Gap, même si on perd, je pense que le score ne reflète pas la physionomie du match. Ensuite, contre Courbevoie, c’était un peu le festival offensif. Tout le monde a participé. C’est sympa.
On a également l’impression que tu t’es fondu dans le collectif niçois. D’ailleurs, à un moment de la saison, quand Sylvain Roy était blessé, tu as même été assistant capitaine…
Oui, ça, c’est le coach qui l’avait décidé. Sylvain étant blessé, il m’a donné cette responsabilité. C’est sûr que ça fait toujours plaisir, mais c’était anecdotique. Cela dit, ça veut dire que l’on me fait confiance… et c’est très sympa aussi.
Tu avais déjà connu ça ?
Oui, en jeunes. J’ai déjà été capitaine plusieurs années, à Grenoble, Rennes ou Nantes, en juniors. C’est quelque chose que je connais un peu quand même, pour l’avoir été quatre ans. J’aime bien, je serai prêt à le faire sans problème. Après, c’est le coach qui choisit. C’est vrai que c’est important, mais moi, je suis là pour jouer, pour l’équipe. Après, capitaine ou assistant, si ça doit venir, ça viendra.
C’est quoi, un bon capitaine, pour toi ? Ces dernières années, ici, on a eu Pascal Margerit, Augustin Gillardin la saison dernière, et c’est maintenant au tour de Tomas Banas. Ce sont des gens très différents…
Des caractères différents, effectivement. Grâce à son expérience, Pascal avait toutes les armes pour faire un bon capitaine. Augustin, qui a mon âge, c’est une personnalité différente, qui parle et encourage beaucoup. Tomas, lui, est beaucoup plus posé. Il ne dit les choses qu’à certains moments, quand c’est important de le dire. Un petit mix des trois, c’est le capitaine parfait. C’est bien aussi que Pascal essaye de trouver le capitaine qu’il faut pour l’équipe.
Quand tu es arrivé en début de saison, on a pu dire autour de toi que tu voulais rester un moment à Nice. Est-ce que ça te motive toujours ?
Oui, bien sûr. On n’a pas encore eu le temps de rencontrer les dirigeants. Pascal va nous rencontrer individuellement au mois de mars. Mon souhait premier, c’est de rester ici. Je me suis vraiment plu au club cette année et je me suis bien fait à la ville. Je me suis bien trouvé dans l’équipe et pense avoir fait ce qu’on me demandait. Moi, j’ai toujours dit être venu ici pour plus d’un an. Tout dépend maintenant des dirigeants. Selon leur souhait, Pascal et le président diront s’ils ont besoin de recruter, si quelqu’un d’autre sera pris à ma place… On n’en a pas encore parlé. On verra.
Tu suis encore les résultats de tes copains à Nantes ? Ils ont du mal cette année…
Bien sûr. J’ai les gars au téléphone. C’est vrai que c’est une saison un peu difficile, mais c’est le retour de l’année dernière, une année noire, sans patinoire. Tout le monde a dû faire des sacrifices, en allant s’entraîner à l’extérieur de Nantes. Pas mal de joueurs sont partis. D’autres sont arrivés. Je pense qu’ils ont fait un très bon recrutement, avec les deux Canadiens, Nicolas Fillion et Nelson Vargas Diaz. Ce sont des joueurs qui apportent énormément. Après, tout le monde travaille, là-bas. C’est vrai que les résultats sont un peu en dents de scie et que ça fait toujours un peu mal au cœur de voir qu’ils ne sont pas très bien. Cela dit, je suis sûr qu’ils vont s’en sortir et que, dans les années à venir, ça restera un club de première partie de tableau de division 2.
Cette année, toutefois, il va falloir qu’ils serrent les fesses pour éviter le playdown…
Maintenant, ils ont leur destin entre les mains. Samedi, ils vont à Cholet. S’ils gagnent, ce sera bon. S’ils perdent et que Font Romeu, qui joue à domicile, gagne, ils seront en poule de relégation. Là, ce serait un coup dur pour le club. Ce serait triste de les voir jouer contre des équipes comme l’ACBB, largement en-dessous. Nantes a un potentiel énorme, je pense, avec le centre de formation, le sport études, l’équipe junior et l’équipe seniors… par où je suis passé. Il y a des gens qui travaillent, comme Mike Lechêne en mineur, et Dany Fortin avec l’équipe seniors. Les dirigeants font aussi tout ce qu’ils peuvent. J’espère vraiment qu’ils vont s’en sortir et que ça ira mieux dans les prochaines années.
Tu suis un peu le hockey, quand tu n’y joues pas ?
Oui, un peu tous les championnats. Je suis passé par Grenoble, donc je les suis un peu en Magnus…
Tu dois être content, en ce moment…
Oui, effectivement, vu qu’ils ont gagné la Coupe de France. Je suis content pour eux et surtout pour mes copains, Christophe Tartari, Teddy Trabichet et les jeunes. Après, je suis Rennes en D3 parce que je suis passé par là, Nantes en D2 et bien sûr la D1 avec Nice. Tout ce qui se passe dans le hockey français m’intéresse.
Et la NHL, un peu ?
Ouais, je suis surtout les Canadiens de Montréal, et bien sûr Cristobal Huet avec Chicago. Cela fait plaisir de voir qu’il a de bons résultats.
Qu’est-ce qui t’a amené au hockey, toi ?
En fait, c’est mon oncle, qui jouait à Grenoble et qui entraînait. Je suis venu un jour à la patinoire pour essayer et je ne suis jamais reparti. J’ai pratiqué pas mal de sports : du volley, du hand, du foot, du roller hockey, du judo. C’est vrai que ce sont les sports collectifs qui me plaisaient le plus. Et le hockey, ça reste ma passion première.
Note de la rédaction : Nous remercions Martin qui nous propose sa deuxième interview de Nice après celle de Daniel Svedin ainsi que Rémi Peronnard pour sa disponibilité.
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