Interview du Docteur Didier POLIN
Hockey Hebdo : Pouvez-vous présenter s’il vous plaît ?
| Photo : Sylvain Lefebvre | | Didier Polin : Je suis le Didier Polin, médecin du sport et Directeur de l’Institut Régional de Médecine du Sport. J’ai été médecin des équipes de France de Hockey sur glace et d’athlétisme pour les olympiades de Lillehammer « 94 » et Sydney « 2000 »
H. H. : Quel est votre rôle au sein du RHE 76 ?
D. P. : Mon rôle est de coordonner le staff médical, c'est-à-dire tout ce qui concerne la préparation physique, le suivi médical et les blessures, avec une attention particulière pour la reprise des joueurs après un arrêt prolongé. Je suis en contact étroit avec le président et le manager général du club, à la disposition de l’entraîneur pour évoquer un problème de méforme. J’ai longtemps mis en place les programmes de préparation physique.
H. H. : Pouvez-vous nous dire quels sont les autres personnes qui composent le staff médical et leur rôle ?
D. P. : Il y a essentiellement 4 personnes clefs : 2 médecins Guillaume Levavasseur, médecin du sport et ostéo et Bernard Cauchois, médecin du sport et généraliste, et 2 kinésithérapeutes Christian Neau qui a notamment été dans le staff de l’équipe de France et Patrick Préel qui travaille beaucoup avec les jeunes sur Petit Couronne. Cette équipe doit s’assurer qu’il y a une présence médicale et/ou paramédicale à la suite des entraînements et pendant les matchs. Chacun a sa petite expérience dans son domaine ce qui permet de pouvoir prendre en charge et de bien orienter le joueur quand il a un souci.
H. H. : Quels sont les différents « bobos » que vous rencontrez dans cette équipe ?
| Photo : Sylvain Lefebvre | | D. P. : Il y a 3 parties du corps qui subissent majoritairement des blessures aigües plus ou moins graves ; les épaules, les genoux et la face. Concernant les 2 premières, ce sont des articulations exposées aux entorses ou luxation et concernant le visage, les médecins sont régulièrement amenés à réaliser des sutures pour des plaies (l’arcade par exemple) ou a constater des lésions de la bouche et des dents. Pour ce qui est de la pathologie chronique, liée à une sur-utilisation, le dos est très sollicité, avec en particulier les lombaires.
H. H. : Travaillez-vous en étroite collaboration avec d’autres médecins, cliniques et hôpitaux de la région ?
D. P. : Tout a fait. Nous sommes en contact régulier quand il est nécessaire avec les services d’urgence, le Samu les médecins et chirurgiens du C.H.U. de Rouen, de la clinique du Cèdres, de la clinique Saint Hilaire, ou de l’Europe. Nous sommes amenés à solliciter des radiologues, mais aussi dermato, ophtalmo…
H. H. : Au début de la saison ; faites-vous des visites médicales comme nous pouvons le voir dans certains sports avant signature afin de savoir si le joueur est apte ou pas à jouer ?
D. P. : C’est une obligation et c’est médico-légal. De plus, nous ne pouvons pas nous, dans l’intérêt du joueur (risque d’aggravation de la blessure) etdu club en tant que staff médical de se permettre de prendre de risques. Il y a en début de saison ce que l’on appelle la visite d’embauche avec épreuve d’effort et électrocardiogramme.
H. H. : Et durant la saison ?
D. P. : Nous travaillons en collaboration avec différents services, nous l’avons vu. Si une visite complémentaire est nécessaire, elle est effectuée avec les services spécialisés. Le staff a vraiment un rôle d’orientation. Selon le type de blessures, le joueur consulte tel ou tel spécialiste de la région. A la demande de l’entraîneur ou si l’on constate une méforme chez un joueur il est possible de refaire un test d’effort de contrôle et d’adapter son entraînement.
H. H. : Quelle anecdote médicale (sans trahir le secret professionnel) vous a le plus marqué en bon ou en mauvais ?
| Photo : Sylvain Lefebvre | | D. P. : Il y a quelques années, un joueur se plaignait de douleurs abdominales depuis des mois … Il a été opéré d’une hernie inguinale, puis après le repos et la rééducation n’a pas pu reprendre toujours pour ses douleurs… Enfin les choses se sont arrangées d’elles mêmes dès que son épouse a accouché !!
H. H. : Quel est ton meilleur souvenir de hockey à Rouen ?
D. P. : A Anglet en finale, 2002 ou 2003, je ne me souviens plus exactement. Rouen a été sacré champion, nous nous sommes retrouvés un peu isolés et à l’étroit dans le vestiaire pour fêter le titre. Mais ce moment intime et irréel reste inoubliable
H. H. : Et ton plus mauvais ?
D. P. : Je n’ai pas vraiment de mauvais souvenirs. Il y a des défaites, des blessures, mais c’est un peu la vie, la loi du sport et surtout souvent, derrière, le moyen de rebondir.
H. H. : As-tu autre chose à ajouter ?
D. P. : J’ai passé une grande partie de ma carrière au bord de la glace et en garde beaucoup de souvenirs plus ou moins émouvants, avec des arrivées et des départs, des amitiés qui naissent et restent : Eric PINARD, Jean Philippe LEMOINE, je ne peux pas tous les citer… Et il y a ceux qui sont toujours là, Guy Fournier, Thierry Chaix, Franck Pajonkowski, qui jouaient à mes débuts dans le club
H. H. : Merci Docteur de nous avoir accordé cette interview et de nous avoir consacré un peu de votre temps.
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