Florian Hardy (gardien des Ducs d'Angers)
Hockey Hebdo : Florian, c'était compliqué ce soir à Rouen ?
Florian Hardy : Oui, c'était compliqué. C'est toujours compliqué de venir jouer à Rouen et ce soir cela n'a pas échappé à la règle. On a eu des occasions pour revenir dans le match. Pintaric a fait un superbe match aussi et les a gardés dedans, parce que je pense que si on en avait mis un ou deux cela aurait changé la physionomie du match. On n'a pas réussi et c'est dommage parce que je pense qu'on a eu les occasions pour que cela tourne en notre faveur.
H.H. : Vous êtes d'ailleurs restés dans le match jusqu'à la moitié du troisième tiers. Est-ce qu'il y a quelques regrets, notamment sur la supériorité numérique à 5 contre 3 qui a été gâchée ?
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Alexandre Canivet |
Florian Hardy (Angers) |
F.H. : Oui, enfin même à 4 contre 3 cela aurait pu offrir des opportunités... Je pense que l'on n'a pas été très bons en supériorité numérique ce soir. Cela aurait pu nous aider à débloquer notre compteur. Oui, c'est sûr que des regrets il y en a là, mais il y en a ailleurs aussi.
H.H. : Sur le papier Angers a une belle équipe, mais on est presque au milieu de la saison et vous êtes toujours bloqués au niveau de la 9e place (ndlr : Angers est actuellement 9e avec 24 points après 19 journées)... Est-ce qu'il y a eu de petits soucis pour trouver les automatismes dans l'équipe depuis le début du championnat ?
F.H. : Des petits soucis ? Là ce sont des gros soucis que l'on a... Comme tu dis, on est en bas du classement alors que l'on a une équipe pour être en haut de classement. Ce n'est pas normal. Je pense que la trêve va faire du bien à tout le monde. On a besoin de se regarder en face, tous là dans un miroir, voir ce que l'on apporte à cette équipe et ce que l'on peut faire de mieux. Je pense que ce n'est pas acceptable d'avoir de tels résultats. On se doit de faire mieux pour ce club, pour l'histoire de ce club, pour les gens qui sont autour de ce club... Il faut que l'on réagisse et vite.
Comment expliquer ces problèmes ? Ecoute, on a essayé pas mal de choses et pour l'instant il n'y a rien qui marche. A un moment donné, je pense qu'il faut arrêter de réfléchir, mettre le bleu de travail et aller au charbon. Quand tu travailles, à un moment donné tu es toujours récompensé. C'est difficile de s'exprimer à chaud comme cela après le match, mais ce n'est ni un manque d'investissement, ni un autre problème. Je dirais juste qu'il faut regarder le classement. On est en bas donc qu'est qu'il reste à faire ? Travailler plus fort.
H.H. : Personnellement tu reviens en France après trois saisons à l'étranger (ndlr : en DEL à Munich, puis en EBEL à Dornbirner), est-ce que tu ressens déjà une évolution, si ce n'est déjà avec les 44 matches, au niveau de la vitesse et de la qualité du jeu ?
F.H. : Oui, c'est vrai que cela s'est resserré. Il n'y a plus de matches faciles en fait. A chaque fois que tu te déplaces quelque part, c'est difficile. Chaque équipe a des joueurs compétitifs. Je trouve que les joueurs français ont aussi beaucoup progressé. Avant c'était la première ligne avec des étrangers, la deuxième ligne avec des étrangers, puis les Français arrivaient en troisième ligne à part pour quelques clubs qui les faisaient jouer un peu plus. Là aujourd'hui on voit que dans pratiquement toutes les équipes il y a beaucoup de joueurs majeurs qui sont français. Cela a amené beaucoup d'intensité dans les matches, grâce notamment à tout le travail de formation fait par les clubs. Il en faudrait encore plus, mais je trouve que l'on voit déjà le travail payer aujourd'hui. Le fait d'être passé à 44 matches a obligé à faire jouer ces joueurs et du coup on s'est rendu compte qu'ils sont bons. Voir Lolo Lampérier ici avoir le casque de top scoreur, je trouve cela super. C'est une belle récompense de son travail.
Benjamin Antonietti (attaquant des Dragons de Rouen)
Hockey Hebdo : Benjamin, c'était un match sérieux ce soir côté rouennais. Vous avez livré une belle prestation en étant solides défensivement et efficaces offensivement. Il n'y a pas grand-chose à redire non ?
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Alexandre Canivet |
Benjamin Antonietti (Rouen) |
Benjamin Antonietti : Non, pas grand-chose à dire. On a joué solide, on n'a pas pris trop de risques. On a marqué sur nos chances et on ne leur a pas donné grand-chose. C'est un bon résultat pour nous avant la pause.
H.H. : Le championnat démarre plutôt bien. Quel est ton ressenti sur ce bon début de saison des Dragons ?
B.A. : Je pense que l'on est à notre place, voilà. Il y a des matches que l'on a laissé passer, mais cela arrive dans une saison. Après je pense que la majorité des matches, même contre les grosses équipes, on est là et on arrive à tenir. C'est encore long et il faudra gérer le reste, mais je pense que l'on est à notre place.
H.H. : Il y a une petite course poursuite avec Grenoble pour la première place du classement. C'est excitant de rester en course pour la tête ?
B.A. : Oui, mais il faut jouer chaque match et ensuite regarder ce qu'ils font. Ce n'est pas le plus important. Il faut que l'on se concentre sur nous-mêmes puis on fera les comptes à la fin.
H.H. : Comment évalues-tu le niveau de la Ligue Magnus et ton adaptation ici ? C'est un championnat qui t'as surpris depuis que tu as commencé à y évoluer ?
B.A. : C'est bien pour moi, j'ai plus de temps de glace, plus de plaisir c'est clair. Puis je pense que l'on a des bons joueurs avec des joueurs expérimentés, de bons jeunes et des internationaux français. Je pense qu'il n'y a pas grand-chose à envier avec certaines équipes en Suisse.
Fabrice Lhenry (entraîneur des Dragons de Rouen)
Hockey Hebdo : Fabrice, c'était le match parfait pour un entraîneur : un blanchissage, de l'efficacité offensive... Il n'y a pas grand-chose à reprocher aux joueurs aujourd'hui...
Fabrice Lhenry : Oui, j'ai bien aimé la première période et la troisième. Mais en deuxième période je trouve que l'on s'est un peu compliqué la vie. Heureusement que Matija (Pintaric) a arrêté les pucks parce qu'on a donné deux breaks, dont un à cinq contre quatre. Il nous tient dans le match, car ça aurait pu tourner. Ils auraient pu revenir à 2-2. Même si l'on s'est crée des occasions, je trouve que l'on a commencé à jouer moins simple et à vouloir garder plus le palet. Après, c'est vrai que la première période a été sérieuse. On a donné très peu de chances en début de match. On a aussi bien fini.
H.H. : Pour ce qui est du bilan jusqu'à présent, presque à mi-saison en championnat, c'est plutôt très bon avec peu de contre-performances. C'est un aspect positif par rapport à la saison dernière où les résultats ont été un peu en dents de scie lors des premiers mois ?
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Alexandre Canivet |
F. Hardy (Angers) / B. Antonietti (Rouen) |
F.L. : C'est vrai. Pourtant on a eu pas mal d'absences aussi, mais tous les joueurs que l'on a appelé ont répondu présents. Tout le monde s'est bien adapté, même si l'on n'avait pas d'automatismes sur les lignes, encore ce soir aussi. C'est très positif. Le seul regret est le match contre Nice ici, où la première période a été cauchemardesque. Après, sur l'ensemble du début de saison c'est bien. Il va falloir continuer comme ça. Je pense que là on vient d'enchaîner deux belles performances : une à Gap (ndlr : victoire 3-2) et une ce soir. On a été sérieux et on voit que défensivement on donne très peu de choses. Ça c'est l'essentiel, parce qu'offensivement on a le talent pour se créer des choses, mais il faut que tout le monde travaille dans le même sens et c'est ce que l'on fait de mieux en mieux.
H.H. : Place désormais à la trêve internationale. Beaucoup de joueurs vont partir en sélection. Qu'est ce que Rouen va faire en attendant de rejouer en Ligue Magnus ?
F.L. : Les joueurs sont en congés jusqu'à mercredi. Après à partir de jeudi on reprend avec deux entraînements par jour pour recommencer un peu de physique, refaire un rappel de force en hors-glace. C'est vrai qu'il y a cinq joueurs qui partent. Ils devaient même être six parce qu'Anthony Guttig est blessé. Ils seront tout de même six car ils ont appelé Joris Bedin du coup. On a donc cinq Français (Chakiachvili, Dusseau, Lampérier, Ritz et Bedin) plus un Slovène (Pintaric). C'est bien aussi pour eux. C'est un stage qui est assez court : cela commence que mardi et finit samedi soir. C'est en France. Il n'y a pas trop de voyages. Ils auront le temps de bien récupérer dimanche avant de revenir ici lundi. C'est toujours bien d'avoir des joueurs internationaux. On leur a souhaité de faire un bon tournoi. J'espère que la France battera la Slovénie (sourire).
H.H. : Dernière question, on a vu récemment d'autres clubs comme Grenoble et Bordeaux se renforcer (ndlr : arrivées d'Olivier Dame-Malka à Grenoble et de Benjamin Dieudé-Fauvel à Bordeaux cette semaine). Est-ce que la trêve va aussi permettre au staff et à la direction d'avoir une réflexion à ce sujet là justement ? Est-ce que l'on a besoin de renforcer l'équipe ?
F.L. : Je vais être honnête, on s'est posé la question. On regarde. Après on n'est pas pressés pour cela. Si on ne trouve rien cela ne changera pas non plus. Grenoble a pris Dame-Malka parce que je pense que Trabichet ne rejouera pas de la saison, malheureusement pour lui. Donc je pense que c'est plus pour pallier à ce manque. C'est vrai que Bordeaux a pris un défenseur de plus. Nous on a quand même prévu un large effectif, avec les joueurs de l'équipe de Caen. Cela nous permet à chaque fois de pallier aux blessures. On a vu que l'on a déjà eu quatre ou cinq blessés en même temps tout en réussisant à jouer à quatre lignes et à être compétitifs. Les jeunes répondent présents et cela leur donne plus d'expérience. On ne sait jamais en playoffs on peut avoir plusieurs blessés aussi, mais au moins eux ils seront prêts.