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Hockey sur glace - Division 2 : Clermont-Ferrand (Les Sangliers Arvernes)
Hockey sur glace - Un ex-international de rugby chez les Sangliers Arvernes
 
International de rugby et auvergnat d'origine, David Bory, rejoint les Sangliers Arvernes pour leur apporter savoir-faire et expérience du sport de haut niveau.
 
Clermont-Ferrand, Hockey Hebdo Gaëtan Boucheret le 27/10/2013 à 21:26
David Bory est un sportif accompli, sympathique il n'a pas hésité à répondre à nos questions.


HH - Bonjour David, peux-tu te présenter à nos lecteurs.

DB - Bonjour, je me présente David Bory, 37 ans, Manager d’un club de remise en forme. J’ai eu un parcours un peu atypique puisque je suis originaire de Vichy dans l’Allier. En venant à Clermont–Ferrand j’ai fait mes études à l’UFR Staps. En parallèle, j’ai suivi mon parcours sportif dans le rugby où j’ai évolué très jeune au sein de l’ASM (Association Sportive Montferrandaise). Tout en faisant mes études, j’ai intégré l’équipe professionnelle de l’ASM à 18 ans et j’ai grandi avec ces deux défis qui s’annonçaient difficiles devant moi.
1. réussir sportivement
2. réussir dans mes études parce que ma mère m’a poussé le plus possible afin que je finisse avec des diplômes en poche.

 
Photo hockey Un ex-international de rugby chez les Sangliers Arvernes - Division 2 : Clermont-Ferrand (Les Sangliers Arvernes)
Une fois que j’ai obtenu mes diplômes, dont une maîtrise option entraînements et performances, j’ai arrêté mes études parce que je commençais à arriver aux portes de l’équipe de France et il me manquait un petit plus pour franchir un cap. Donc le plus en question était la récupération avec  un travail plus approfondi sur la préparation physique pour un peu plus de professionnalisme.
A cette époque-là, en 1999, j’ai eu ma maîtrise et, en juin 2000, le rugby passait professionnel. Cela a été un grand tournant dans ma vie, arrêt des études après la maîtrise et surtout un grand engagement sur le plan professionnel à 100 % avec l’ASM, tout en ne négligeant pas la suite de ces études stoppées. En effet, j’ai intégré le centre de préparation de l’ASM, en tant que préparateur physique, dans lequel j’ai encadré des jeunes de 17 et 23 ans. Ayant pour mission de les préparer pour la préparation physique afin qu’un jour ils aspirent  à devenir un jour professionnels à leur tour aussi.   

HH – En tant que professionnel tu as eu l’occasion de jouer en Equipe de France de rugby ?

DB – Oui, j’ai eu à jouer en 2000, de connaître ma première sélection en Equipe de France lors du tournoi des six nations contre l’Irlande à Paris. Une sélection un petit peu au goût amer parce que nous avons perdu donc mon premier match à Paris. On sait que lorsqu’on perd son premier match à Paris, il y a des renouvellements qui se font automatiquement sur les joueurs qui étaient en place.
Ce jour-là, il s’était avéré que j’avais fait un match très correct donc ma place a été renouvelée la semaine suivante et j’ai ainsi pu confirmer mes performances en équipe de France dix-huit fois consécutivement.       

HH – Maintenant, en plus de la gérance de ta salle, tu es préparateur physique, Quel est le travail d’un préparateur physique ? 

DB -  En fait c’est un métier qui m’a toujours plu depuis mes études. C’est pour ça que je me suis orienté là-dessus. Quand j’étais professionnel, les techniques de la préparation physique étaient extrêmement importantes. Lorsqu’on est entraîné par un vrai préparateur physique, on se voit progresser. J’ai connu le rôle du sportif qui était suivi par un préparateur physique et, en parallèle, je faisais la préparation physique pour les jeunes. Quand on voit la progression des joueurs liés à une bonne préparation physique, c’est hallucinant de voir leur capacité de franchir différentes étapes mais avec l’espoir  de franchir différents niveaux. Il est sûr qu’on ne fera pas d’un âne un cheval de course mais bon, à partir du moment où une personne a des prédispositions et qu’elle est bien encadrée, le rôle du préparateur physique est le suivant :
- développer ses qualités physiques, son potentiel grâce à un travail bien structuré afin qu’elle arrive à un moment donné de la saison au top de sa forme… 


HH - Pour cette saison, tu dois assurer la préparation physique des hockeyeurs clermontois alors d’abord que connais-tu du hockey sur glace ?

DB – Le hockey, pour être honnête, je n’en connais pas grand-chose. A plusieurs reprises, quand j’étais à l’ASM lorsque les Sangliers de Clermont étaient au plus haut niveau, on avait une espèce de partenariat donc on était invité régulièrement à la patinoire pour voir des rencontres. J’ai même donné un coup d’envoi lors d’un match, il y a quelques années, presque plus de dix ans déjà. Et, en dehors de ça, je connaissais le hockey surtout par la télévision, les Jeux Olympiques, suite aux performances des équipes comme le Canada la Russie ou par des films américains qui mettaient un peu en avant les valeurs du hockey.    


HH - Lorsque tu as abordé un peu les Sangliers Arvernes, tu en as pensé quoi de leur sport ?

DB – Je me suis dit, c’est vraiment un sport pour les hommes parce qu’il y a beaucoup de combat de contact et, en même temps, c’est un sport qui fait preuve d’une grande maîtrise sur la glace qui n’est pas donnée à tout le monde. C’est vrai qu’inversement, au rugby, on a des crampons pour s’accrocher sur la pelouse et chercher des appuis mais sur la glace c’est vraiment particulier. Il y a les patins et il faut déjà tenir sur la glace. Il faut être capable de faire des appuis et bien maîtriser son patinage sur la glace.  

HH – On va parler du partenariat David Bory - Préparateur Physique et les Sangliers Arvernes. Comment est venu ce partenariat ?

 
Photo hockey Un ex-international de rugby chez les Sangliers Arvernes - Division 2 : Clermont-Ferrand (Les Sangliers Arvernes)
Gaëtan Boucheret
DB – En fait c’est le destin qui nous a rapprochés tout simplement. Depuis l’intersaison, le club des Sangliers Arvernes veut essayer de faire évoluer le club dans le bon sens. Cela veut dire quoi ? Un peu plus de professionnalisation, rechercher un peu plus de partenaires à droite à gauche pour trouver du budget et donner aussi aux joueurs les moyens de progresser. La préparation physique, comme on l’expliquait tout à l’heure, c’est un excellent moyen pour permettre à un groupe de joueurs de franchir un cap. Effectivement, le hockey sans la préparation physique ne rimerait à rien. Par contre, quand ils sont venus me voir pour essayer de trouver une solution pour trouver une plage horaire, je leur ai proposé pourquoi pas de prendre en charge les joueurs même si ce sport m’est inconnu. L’idée que j’ai lancée a été plutôt bien acceptée par l’ensemble des dirigeants du club au bout de quelques jours de réflexion. Nous avons trouvé un accord de partenariat afin que je m’occupe deux fois par semaine des joueurs, évidemment hors glace, et qu’ils puissent avoir accès à la salle quand ils le souhaitent en dehors des jours d’entraînement.        

HH  - Une ou des appréhensions ?

DB – Une appréhension. Comme c’est un sport qui m’est un peu inconnu, j’essaye d’adapter toute ma programmation en rapport aux qualités, aux caractéristiques de ce sport, bien évidemment. Actuellement, je ne le connais pas assez suffisamment pour permettre à des joueurs de travailler bien spécifiquement. Par contre, je m’efforce de faire des recherches auprès des professionnels qui sont dans le sillage du hockey, amis, préparateurs physiques ou joueurs dijonnais ou d’ailleurs. J’essaie de discuter avec eux pour savoir quels types de travail ils font. Avec un peu de recul, je me suis rendu compte que, depuis deux-trois semaines passées avec des hockeyeurs, ils ont des exigences bien spécifiques, surtout par rapport aux membres inférieurs.
  
HH – Cette collaboration, tu la considères comme un défi, un challenge ?

DB – Plus un challenge. J’ai toujours été un homme qui avance grâce aux challenges. J’aime bien aller vers l’avant, j’aime bien trouver des choses à réaliser. Là, aujourd’hui, c’est un challenge qui m’excite énormément. J’étais dans le rugby jusqu’à aujourd’hui, jusqu’en juin. Les valeurs du hockey me rappellent celles du rugby parce que ce sont celles de collectifs, de sacrifices, de convivialité, d’enthousiasme, de combat aussi. Donc des valeurs similaires à celles du rugby et c’est ce qui m’attire dans ce challenge avec des équipes d’un niveau relativement intéressant, avec des joueurs qui veulent progresser.    

HH – Quels sont tes objectifs ?

DB – Objectifs personnels,
1. Essayer de tirer au maximum le meilleur de chacun des joueurs qui évoluent en D2,
2. Prendre énormément de plaisir avec eux
3. D’essayer de leur donner ce qui fait la différence avec le plus haut niveau, c’est leur donner un mental de feu, un mental de fer.
Aujourd’hui, la préparation physique, même si cela concerne principalement les qualités physiques, cela concerne aussi les qualités mentales donc je vais essayer de leur faire sortir un petit peu toute cette rage de vaincre, toute cette envie de gagner qu’il y a au fond d’eux. Là, je pense que j’ai un gros travail à faire. Voilà, c’est aussi mon rôle de leur faire découvrir que le mental est important pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés.     

HH – Tu as affaire plus à des amateurs qu’à des professionnels. Avant tout ce sont des gars qui ont une activité professionnelle et pour eux le hockey est une passion donc le travail sera encore plus dur.  

DB – Oui, c’est pour ça que justement que le hockey est une passion et qu’ils le font pour le plaisir, il faut que cela le reste. Il ne faut pas que cela soit une contrainte de venir à l’entraînement, même pour faire du physique. Les entraînements vont être durs avec moi mais, quand ils vont patiner sur la glace et qu’ils vont se sentir bien, il y en aura qui vont se sentir moins fatigués. Lorsqu’ils sentiront rapidement que le résultat est là, je pense qu’ils vont s’en donner à cœur joie.    

HH – Comment comptes-tu t’y prendre ? Tu as un petit truc…

DB – Non, je vais tout simplement discuter avec eux, les matchs vont arriver, les matchs amicaux sont vraiment présents. Dans deux, trois semaines les matchs vont arriver donc on va avoir le renfort de plusieurs cadres du groupe qui vont revenir s’entraîner. Malheureusement, plusieurs joueurs n’ont pas été présents depuis le début de la préparation physique, c’est souvent le cas avec les amateurs, l’amateurisme. Certains sont en vacances, ils profitent jusqu’au dernier moment de leur famille ou alors ils sont surchargés sur le plan professionnel. Ils ont moins de temps pour s’entraîner mais bon après, à partir du moment où ils sont tous ensemble, l’équipe va avancer vers le même objectif, je pense que, régulièrement dans le cours de saison, on va voir qu’ils seront de plus en plus présents et si le résultat, comme je l’espère, est au rendez-vous, les joueurs vont prendre du plaisir même si le travail sera de plus en plus dur.          

HH – La saison est scindée en deux parties, il y a l’avant-saison et la saison, comment comptes-tu t’y prendre en fonction de tous les aléas que tu as cités ?

DB – L’intersaison va être compliquée parce que seulement quelques joueurs ont suivi le programme d’intersaison, c’est mon grand regret parce qu’en général on prépare la saison grâce à cet intersaison puisqu’on fait un gros travail de foncier et de puissance. Là, malheureusement, il y a eu beaucoup trop d’absents donc, du coup, ils vont devoir rattraper ce travail-là par la suite quand la saison aura débuté.    

HH – Le programme sera adapté individuellement à chaque personne. 

DB – Pas tout à fait, on va partir du principe que tout le monde a suivi le programme. A l’intersaison, je leur ai tous envoyé individuellement un programme sur leur messagerie mail. Donc je pars du principe qu’ils l’ont suivi. C’est à eux de s’adapter au groupe. Il y a des joueurs qui ont travaillé dur jusqu’à présent, ils vont arriver à un niveau de forme relativement important. Il est hors de question qu’on ralentisse la progression de certains à cause d’autres qui ne sont pas venus. Tant pis pour eux, ils n'avaient qu’à s’entraîner. J’espère toutefois qu’ils se sont bien entraînés, bien entretenus, pour qu’ils puissent rattraper et prendre rapidement le wagon en marche.

HH – Préparation physique et mental sont deux choses totalement indépendantes mais quand même liées pour performer ?

DB – Elles sont liées d’ailleurs ; Quand j’étais joueur, si j’ai duré dans mon parcours sportif, c’est surtout grâce à mon mental parce qu’on ne peut pas dire que j’avais un physique exceptionnel. J’étais dans la moyenne des gabarits au niveau français. Au niveau international, j’étais en-dessous du gabarit, par contre j’avais un mental qui faisait la différence pour franchir ces différents paliers.
Oui, la préparation physique va permettre à certains joueurs de progresser physiquement mais surtout de permettre de progresser mentalement. C’est dans la difficulté que l’on se forge un mental. On a un état d’esprit qui va évoluer dans le bon sens grâce aux copains qui nous encouragent et c’est grâce aux difficultés que l’on progresse.

HH – Tu as pris connaissances des objectifs du club, tu penses qu’ils sont réalisables…

DB – Comme j’ai dit tout à l’heure, je ne connais pas bien le hockey, pas plus les joueurs et son effectif, mais je suis à l’écoute de ce que l’on me dit avec beaucoup d’attention. Je pense que le club a fait des efforts pour recruter déjà trois professionnels qui vont certainement apporter des choses à ce groupe, dont  un entraîneur qui est aussi un ancien joueur professionnel. Cet  entraîneur-joueur va certainement apporter son expérience. Je pense que ce n’est pas du tout incohérent et stupide d’annoncer des objectifs qui sont plutôt, dans un premier temps, corrects à mon sens.

HH – Jusqu’à présent, tu n’as pas eu de contact avec le public du hockey clermontois, je vais te donner une bonne nouvelle. Quand il a appris que tu étais le préparateur physique des Sangliers Arvernes, il a apprécié cette excellente nouvelle. Que penses-tu de cet enthousiasme sans l’avoir réellement pu constater ?

DB – Honnêtement, quand je suis arrivé au hockey, j’ai vu qu’il y avait une certaine émulation autour de moi dans Clermont, moi ça me fait plaisir parce que cela fait tellement longtemps que l’on n’a pas parlé de moi en dehors de ma salle ; Aujourd’hui, cela fait tout bizarre. Il a quelques articles sur les Sangliers Arvernes avec ma photo. Cela me fait plaisir. Après, j’espère que les résultats vont suivre. Le plus important est que les résultats suivent. Je suis là pour  aider les joueurs à franchir un cap, à les aider physiquement à progresser  mais après ce n’est pas moi qui joue. Je vais essayer d’apporter mon expérience du sport collectif, d’un sport de combat et la préparation physique va justement les aider à faire ce qu’ils souhaitent faire. C’est-à-dire bien se maintenir  dans une position bien confortable dans le classement et pourquoi pas, par la suite, des jours meilleurs. 

HH – Maintenant, une question hors hockey sur glace, un petit conseil pour celui qui veut faire du sport.

DB – Un conseil : qu’il soit bien renseigné du sport qu’il veut pratiquer et surtout qu’il s’équipe bien. Il y a beaucoup de jeunes personnes, jeunes et moins jeunes qui veulent faire un sport, n’importe lequel individuel ou collectif mais qui ne s’équipe pas suffisamment et qui ne s’alimente pas assez pour pratiquer avec beaucoup de plaisir ce sport -là.
   
HH – Un conseil pour celui qui pratique déjà un sport et qui veut être plus performant quel que soit son objectif.

DB – Déjà, il faut qu’il se rende compte de la chance qu’il a de pratiquer son sport, parce qu’il y a des gens qui ne peuvent pas pratiquer du sport pour des raisons de santé.
Il faut bien qu’il s’encadre, qu’il discute bien avec des professionnels pour l’aider à progresser,  comme j’ai pu le faire. J’aimerais que tout le monde soit comme j’ai pu être, un compétiteur avec un mental de challenger qui cherche des informations pour progresser et qui s’entraîne régulièrement  pour progresser afin d’obtenir l’objectif qu’il se fixe en fonction de ce qu’il est et justement, pour ces gens-là, je leur conseillerai de bien s’encadrer  et de vivre bien leur passion du mieux possible.
     
HH – Un petit mot de fin pour nos lecteurs

DB -  Je suis ravi d’intégrer  ce nouveau sport, comme je l’ai dit tout à l’heure parce que c’est un sport dont les valeurs se rapprochent un peu de mon sport de prédilection. Et j’ai envie de découvrir plein de choses avec ce sport.

  
HH – Une petite conclusion : Pas de bonne saison sans bonne préparation physique ?

DB – Oui, c’est indispensable. La préparation physique et surtout d’intersaison est primordiale. Quand on voit  aujourd’hui n’importe quel sport, Football, Volley, Basket, Handball et que l’intersaison n’est pas galvaudée par un club, les résultats sont au rendez-vous. Pour le Hockey, cela doit être pareil ;  dans les pays de l’Est ou le Canada, la préparation physique dure entre un et trois mois non-stop, avec des entraînements tous les jours, les mecs se mettent minables mais, par contre, ils arrivent le jour J du premier match, là on lâche les chevaux parce que là ils sont plein d’énergie.  
  
HH –  Merci David de nous avoir consacré un peu de ton temps.

DB - C'est moi qui vous remercie.
 
 
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