Hockey Hebdo : Vos objectifs avec cette équipe de France ?

Henry-Corentin Buysse : Pour moi  c’est simple c’est d’être présent à ces mondiaux sachant que ma présence dépend de celle de Cristobal Huet. Sinon si j'y suis je ne m’attends à rien. Je ne peux pas espérer faire un match là bas, tout au plus un match de préparation. La seule chose que j’aimerais c’est d’être à ces championnats, de faire partie du groupe, déjà rien que le fait de faire la préparation je suis déjà content alors si j’y vais cela ne sera que du bonheur.

Eddy Ferhi : Pour la France, tout simplement de se maintenir et faire le mieux possible. On ne sait jamais si on arrive à créer une surprise voir même deux. Je pense que pour tout le hockey Français cela sera un bonus. Il ne faut pas juste ce contenter du maintien, mais si déjà il est là on aura réussi notre objectif. Personnellement tout simplement de jouer. Je sais que la lutte va être rude avec Cristo et Fabrice, mais c’est une lutte à la loyale pour moi mais à la déloyale pour lui (en me montrant Fabrice) car il n’arrête pas de me casser mes lames, de me scier mes crosses, etc … donc je fais ce que je peux (dit en étant mort de rire). Non sérieux jouer cela serait bien et prendre du plaisir en jouant.

Fabrice Lhenry : Moi je pense qu’il faut déjà penser au maintien, de toute façon il ne passera que par des victoires. Il ne faut pas faire comme quatre ans en arrière à Prague où on pensait déjà au ¼ de finale et on n’a pas joué les premiers matchs. Il va falloir jouer match après match. Personnellement déjà Eddy n’a pas encore vu aussi que j’avais percé sa mitaine. Sinon comme Eddy jouer pour le bien de l’équipe et gagner. Si Cristo est là cela sera une déception pour lui, pas de jouer avec la France mais parce qu’il aura été éliminé,. Après peu importe celui qui joue il va donner son maximum et vu notre complicité il aura le soutien de ses coéquipiers, car il n’y a pas de problème entre nous. 

H. H. : Votre position au sein du groupe, est elle établie ?

H.-C. B. : Pour l’instant je n’ai pas de réelle position car je suis le plus jeune du groupe. J’ai été accueilli très chaleureusement, les entraînements se passent très bien. Moi de toute façon au sein du groupe je suis là pour apprendre, j’apprends beaucoup avec eux, à leur contact. J’ai encore le temps.

E. F. : Oui, je pense qu’il y en a une et il doit y avoir une forme de hiérarchie, sans mentionner  Cristo bien sûr qui est, pour d’obscures raisons en haut de la pyramide et financièrement bien sûr (le tout explosé de rire) suit Fabrice et j’espère moi après. Dans un premier temps mon objectif est de déloger Fabrice. J’ai eu mes chances de le faire, je ne les ai pas prises et Fabrice est un gardien d’expérience qui apporte beaucoup à cette équipe car depuis que je suis dans cette sélection chaque fois que Fabrice a eu besoin de se présenter il l'a fait donc à moi d’apprendre et d’être à la hauteur de ce beau challenge.

F. L. : Je ne sais pas moi s’il y a vraiment une position bien définie au sein du groupe, une hiérarchie. Je pense que cela dépend de la forme du moment, le feeling du coach, le choix d’équipe. C’est clair que si Cristo vient, je pense qu’il sera en forme et qu’il jouera. Après entre nous, il reste encore deux matchs amicaux, il reste encore quinze jours avant le début. C’est le coach qui verra aux entraînements, aux matchs que l’on fait, qui est en forme et qui jouera a ce moment là.

H. H. : Pouvez vous nous parler de vos deux autres coéquipiers gardiens de ce stage ?

H.-C. B. : Que dire ? C’est simple, ce sont les deux meilleurs gardiens Français sans la présence de Cristobal. Ils sont très expérimentés et je prends beaucoup de plaisir à les voir évoluer lors des entraînements… je compare ce qu’ils font avec ce que je fais. Tous les jours je progresse en les regardant, je leur parle dans le vestiaire, ils me donnent beaucoup de conseils et je pense que, eux étant plus jeunes, ils auraient aussi aimé être conseillés. Je les en remercie.

E. F. : Je viens de découvrir Henri-Corentin puisque je ne le connaissais pas avant ce stage. C’est un petit jeune, plein d’avenir, qui bosse bien et qui est très sympathique. Bon, on ne comprend pas toujours ce qu’il dit, mais quand on comprend c’est assez sympa (quel chambreur ce Eddy). Sinon et je le dis avec sincérité, c’est vraiment un plaisir de venir jouer lorsque Fabrice est là car c’est une collaboration même s’il y a une compétition entre nous qui est très saine. C’est un travail d’équipe, on n’hésite pas à se parler, à se donner des conseils et c’est une personne très agréable à vivre. Il est tellement jeune dans sa tête que l’on oublie son âge avancé puisqu’il a 52 ans (et encore une vanne) cela ne se voit même pas. Quand au jeu, c’est quelqu’un avec qui on peut apprendre beaucoup, je parle de Fab’ car Henri-Corentin je ne le connais pas encore assez. Il est tout le temps présent pour les grands rendez vous, même s’il pratique un style qui ne se fait plus beaucoup de nos jours (et on continue) mais dont on peut apprendre une ou deux choses encore. C’est quelqu’un que je regarde évoluer et avec qui j’évolue avec plaisir

F. L. : (A du mal à répondre tant il est plié de rire). Que puis je dire après cela. Bon je vais commencer par Henri-Corentin, moi non plus je ne le connaissais pas trop avant, bien que je l’ai eu dans des écoles de hockey quand il devait avoir 7 à 8 ans. Il est jeune et a l’avenir devant lui (pour faire comme Eddy il y va aussi de son chambrage) bon c’est vrai que moi non plus je ne comprends pas le Picard (gros rire). Sinon il s’est vraiment bien intégré, il a la même mentalité que nous car avec Eddy on s’entend super bien, on partage beaucoup et on rigole souvent sur beaucoup de choses (la preuve), je pense que c’est important de travailler dans la joie même si on est « adversaire » mais toujours pour le bien de l’équipe. C’est vrai que cela me fait très plaisir de voir Eddy de temps en temps car comme je ne suis pas tout le temps là, on ne se voit que pendant les stages sauf quand il est blessé (et hop prends cela Eddy).

H. H. : Votre sentiment sur Cristobal ?

H.-C. B. : Pour nous gardien, c’est une référence et on rêve tous d’aller jouer en NHL. C’est un parcours idéal, c’est un super gardien.

E. F. : Qui ça, Cristo connais pas, il est Français ? (explosion de rire de Eddy et Fabrice) Que dire de lui, bien sur que c’est un rêve, c’est évident quez l'on a tous eu au fond de nous le vœu ou encore cette envie, cette lueur d’espoir de faire comme lui, mais cela n’a rien avoir avec la chance. C’est un gars qui bosse beaucoup, qui a un talent énorme, qui a une attitude qui va avec. Moi je lui souhaite de ne pas être avec nous aux championnats du monde, cela peut paraître bizarre pour certain, c’est sûr qu'il serait un gros apport pour l’équipe de France, mais je pense que pour lui, au point où il en est, pour sa carrière faire des play-offs, avancer dans la compétition lui ferait beaucoup de bien. C’est un gardien qui malgré tout ce qu’il a pu faire n’a pas toute la légitimité qu’il mérite encore dans la Ligue et moi sincèrement je lui souhaite de passer un tour de play-off voir même deux et d’acquérir cette respectabilité, car c’est vraiment quelqu’un qui pour moi est un des meilleurs gardiens du monde.

F. L. : Eddy a dit vraiment beaucoup de choses au niveau du hockey. Moi aussi je lui souhaite de ne pas être là parce que cela voudrait dire que son parcours continue en NHL et pour lui comme pour le hockey français il est notre figure emblématique. Maintenant s’il est présent pour le groupe cela serait important aussi car c’est un super gars, on s’entend très bien. C’est vrai que cela nous ferait plaisir qu’il revienne avec l’équipe pour sa personnalité.

Cet entretien a été réalisé avec Henri-Corentin seul et ensuite Fabrice et Eddy ensemble,  seul en raison des photos officielles.

Photos : Stéphanie Ouvry