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Hockey sur glace - Ligue Magnus : Briançon (Les Diables Rouges) |
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Hockey sur glace - Viktor Szélig : Briançon, ma 2e maison |
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Après une carrière professionnelle de presque 20 saisons en Hongrie et en France, des trophées dans les deux pays et de nombreuses sélections en équipe nationale de Hongrie, Viktor Szélig a décidé de raccrocher les patins |
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Briançon, Hockey Hebdo |
Jean-Christophe Salomé le 25/03/2015 à 22:10 |
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Tu es probablement l’un des joueurs étrangers parmi les plus fidèles à une équipe, avec neuf saisons parmi les Diables Rouges de Briançon. Rares sont les joueurs étrangers à évoluer au sein de la même équipe aussi longtemps.
Merci, ça fait plaisir à entendre. Briançon est un club qui arrive à conserver ses joueurs, surtout les étrangers. J’ai eu la chance de pouvoir rester aussi longtemps grâce à Luciano Basile. J’ai toujours fait de mon mieux à chaque instant. Mon jeu collait aussi au style de jeu de Luciano avec l’équipe. C’est certainement la raison pour laquelle je suis resté neuf saisons.
A quel moment as-tu pris la décision d’arrêter ? Dès le début de la saison ?
J’avais pris ma décision au début de la saison. Je ne voulais pas jouer après 40 ans, c’était mon idée. Je voulais aussi faire autre chose. C’est très difficile de trouver le moment idéal pour arrêter sa carrière de sportif professionnel. Je pense qu’il vaut mieux arrêter un petit peu plus tôt que trop tard, en fait. C’était le meilleur moment pour moi. Cette saison a été difficile, surtout mentalement, mais je voulais me rappeler de ma dernière saison comme une saison où j’ai eu beaucoup de plaisir de jouer. J’ai eu de la chance car je n’ai jamais eu de blessure grave, j’ai toujours pu jouer sans problème physique, la santé a toujours été là. Cette saison était vraiment la meilleure des saisons pour arrêter.
Avec les playoffs, c’est difficile de savoir sur quel match ta carrière allait se terminer, mais as-tu pensé à cette dernière sirène qui marquerait ta fin de carrière ?
C’est pourquoi j’ai voulu arrêter à la fin de cette saison. Je savais dès le début que ce serait ma dernière, et ça m’a enlevé de la pression. Je voulais terminer avec une bonne attitude, sans pression. Je ne voulais pas me dire “Il faut terminer en beauté, avec une bonne attitude, un bon résultat personnel”, et ce n’est pas bon.
Je ne me suis pas préparé à cet instant bien précis. Mentalement, j’étais prêt à jouer le match suivant, l’équipe également, nous voulions aller plus loin, au moins contre Angers, voire même passer ce tour. C’est comme ça, c’est le sport, tout peut arriver.
Que ressens-tu maintenant ? As-tu rechaussé les patins ou sont-ils raccrochés définitivement ?
En fait, j’ai vraiment accroché mes patins dans le vestiaire mais, aujourd’hui (18/03/2015), je suis remonté sur la glace avec les gars. Les jours qui ont suivi le dernier match, l’envie n’y était pas. Aujourd’hui, c’était bon d’être sur la glace avec les gars.
| Photo: JC Salomé | 02 octobre 2012, contre Grenoble | Tu as joué 20 ans au niveau professionnel, dans deux équipes, deux pays et tu as tout gagné avec tes deux équipes. Que retiens-tu de ces années ?
Mon premier grand souvenir est la première fois où nous avons remporté le championnat de Hongrie. C’était le premier titre majeur pour la ville tous sports confondus, avec 5 équipes au plus haut niveau (foot, handball masculin et féminin, volley-ball et hockey). C’est un peu pareil à Briançon, j’ai eu la chance d’être dans cette équipe qui a gagné le premier championnat pour Briançon, c’était vraiment parfait de vivre ces moments : deux situations similaires dans deux endroits différents.
Avec l’équipe nationale de Hongrie, c’était lorsque nous avons remporté le mondial de division 1 à Sapporo au Japon. C’était un moment historique pour le hockey hongrois, car nous avions l’opportunité de nous montrer en Elite. Le hockey hongrois a dû attendre 70 ans pour évoluer à nouveau au plus haut niveau mondial.
J’ai vécu 3 situations historiques, et c’est ce que je retiendrais de ma carrière.
Un joueur ne vit pas que des situations positives dans sa carrière. Est-ce qu’il y a un mauvais souvenir que tu aimerais oublier ou des regrets ?
Non, pas vraiment. Si je devais tout recommencer depuis le début, je ne changerais rien. J’ai été très chanceux dans ma carrière, c’est évident. Après, oui, il y a eu des moments plus difficiles, et cela semblera peut-être bizarre, mais il y a eu ce slap que j’ai reçu en pleine face en 2009 aux mondiaux élite. Nous jouions le Canada, la Slovaquie, le Bélarus en qualification. Nous avons ensuite joué le tour de relégation contre le Danemark, l’Autriche et l’Allemagne. Le fait de jouer à ce niveau, de jouer des matchs clefs contre des grands joueurs, avec ce slap, j’ai pris conscience que je n’étais pas bien préparé. C’est là que tu vois la différence entre toi et les meilleurs joueurs du monde. Ce sont des moments que l’on est censé apprécier, ce qui était le cas pour la plupart de mes coéquipiers, mais pour moi, c’était difficile d’admettre cette différence de niveau avec moi. En fait, cela a été bénéfique pour la suite de ma carrière, car j’ai changé d’état d’esprit. J’étais plus sérieux, je me suis mieux préparé l’été, notamment pour augmenter mes chances de pouvoir jouer encore quelques années au plus haut niveau.
Quand tu es arrivé en France, tu avais déjà pas mal d’expérience et des titres en Hongrie. As-tu appris quelque chose avec Luciano, dans quel domaine t’es-tu amélioré ?
Je n’ai joué qu’avec deux équipes, mais j’ai quand même connu plusieurs entraîneurs. J’ai appris beaucoup de choses de chacun d’entre eux. Trois entraîneurs m’ont vraiment impressionné. Mon premier coach en Hongrie en Junior, Árpád Kercsó, puis Pat Cortina avec l’équipe nationale et enfin Luciano Basile. Il m’a aidé à devenir meilleur, pas seulement en tant que joueur, mais comme une personne. C’était la meilleure expérience pour moi.
Le plus important dans le sport, ce n’est pas seulement d’être un bon joueur, mais de l’être en tant que personne.
| dec. 2014, à Grenoble | photo: Laurent Lardière | Tout au long de ces saisons en France, as-tu reçu des offres d’autres clubs, as-tu été tenté d’aller jouer ailleurs ?
Je n’y ai jamais vraiment pensé, honnêtement. Il y a cinq ans, quand le club a eu des difficultés financières, je ne dirais pas que je n’ai pas pensé à essayer autre chose ailleurs en France, mais j’ai eu la chance de pouvoir rester ici et de jouer pour cette équipe pendant 9 ans. Je remercie tout le monde, le président, mes coéquipiers, Luciano, de m’avoir accordé leur confiance et de pouvoir finir ma carrière à Briançon.
Comment as-tu réagi au départ de Luciano pour Gap la saison passée ?
Dans le sport professionnel, tout peut arriver. Il faut accepter sa décision, il a voulu tourner la page et démarrer quelque chose de nouveau. Quand on voit ce qu’il a accompli à Briançon, et qu’il est en finale avec Gap, j’espère qu’ils vont aller au bout. C’est très bien pour lui et pour son équipe.
Luciano a fait beaucoup pour Briançon, il est devenu un très bon coach et nous a aidés à devenir champion. Aujourd’hui, beaucoup de supporters lui en veulent à cause de la rivalité avec Gap, mais il faut apprécier tout ce qu’il a fait pour les Diables Rouges. J’apprécie beaucoup Luciano, j’accepte sa décision et on a aussi tourné la page à Briançon. Nous avons un nouveau jeune coach qui est aussi ambitieux que Luciano, et il peut aussi devenir un grand coach.
Tout au long de ta carrière, tu as joué avec et contre de nombreux joueurs. Est-ce qu’il y en a qui t’ont marqué ?
J’ai eu beaucoup de coéquipiers, il y a eu pas mal de mouvements à Briançon. J’ai toujours eu de bonnes relations avec eux. Si je devais citer un joueur, ce serait François Groleau, le défenseur canadien qui était dans l’équipe il y a 4 ans. C’était un très bon joueur, avec beaucoup d’expérience, très intelligent.
Maintenant que tu as arrêté, que vas-tu faire ? Rester dans le monde du hockey ou passer à autre chose ?
Si on m’avait posé la question dix ans en arrière, j’aurais répondu que j’allais quitter le hockey et faire autre chose. Aujourd’hui, j’ai vraiment envie de rester dans le hockey. C’est ce que j’aime le plus, ce que je connais le mieux, si on m’en donne la chance. A Briançon, il y a aussi une volonté pour que je reste, c’est donc une très bonne opportunité pour moi. J’espère que cela va fonctionner et que l’on trouvera un accord pour pouvoir aider l’équipe.
Je suis très attaché à cette ville, à ce club. C’est ma deuxième maison. J’ai vraiment apprécié ces neuf saisons ici. Merci à tout le monde, aux supporters, mes coéquipiers, Luciano et Edo.
Avant de prendre cette décision, as-tu préparé cet instant en suivant une formation particulière ?
J’ai un diplôme d’avocat en Hongrie. C’est une autre option, mais je ne peux travailler qu’en Hongrie. Mais dans l’immédiat, je préfère rester dans le sport. C’est ma passion.
Que penses-tu de ces play-offs, et qui vois-tu gagner la Magnus ?
C’est difficile à dire, toutes les équipes se valaient cette année. C’était très serré tout au long de la saison. Les vainqueurs de la saison ne sont plus là (Rouen & Grenoble), il y a eu beaucoup de surprises cette saison. J’aurais préféré que Briançon aille au bout, mais c’est terminé pour nous. Pour moi, Gap joue du très bon hockey, ils ont une très bonne chance.
En fait, c’est très bien pour le hockey français d’avoir une compétition avec des matchs équilibrés. Au début de la saison, c’était assez difficile de dire quelles équipes seraient dans le top 4. Grenoble a remporté la Coupe de la Ligue et la saison régulière, Rouen la Coupe de France et aucun des deux n’est en finale. Ça montre bien à quel point c’était serré.
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Réactions sur l'article |
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Charles Louis Armand a écrit | le 26/03/2015 à 18:40 |
MERCI |
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