Photo : Mike Dembeck/Getty Images

Bonjour Nicolas, peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Je viens de Gatineau, une ville en grande croissance tout près d’Ottawa. J’ai fait tout mon hockey mineur à Gatineau. J’ai toujours joué dans les plus fortes catégories. Lors de mes études secondaires, je suis allé à la Polyvalente Nicolas-Gatineau où j’ai participé au programme Sport-Étude. Les études ont toujours été très importantes pour moi. J’ai toujours été un premier de classe et j’ai toujours bien jumelé mes études au hockey.

J’ai joué trois ans dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec dont deux face à Sydney Crosby. Ensuite, j’ai débuté mon programme d’actuariat à l’université Concordia avec une spécialisation en finances. Cette université est anglophone mais, elle offre le choix d’écrire les examens en français ou en anglais. On peut définir l’actuariat comme étant des mathématiques complexes jumelées aux statistiques, à la finance, à l’économie et aux probabilités. Un actuaire évalue le risque de toute sorte soit en gestion d’actifs, en retraite, en assurance, etc.

À ma première année d’université, j’ai joué une saison dans la Ligue de hockey junior AAA du Québec, soit un calibre en-dessous du junior majeur, où j’ai connu une saison fantastique. J’ai fait plus de 50 buts, j’ai été nommé joueur étudiant de l’année ainsi que joueur de l’année. Notre équipe a gagné les séries éliminatoires. Ensuite, à mes deuxième et troisième années d’université, j’ai joué pour l’université Concordia dans la ligue de hockey universitaire canadien. Je vais graduer en juin prochain, une chose dont je suis très fier. L’actuariat demande de faire 9 examens professionnels pour devenir à la toute fin « Fellow »; titre professionnel supérieur dont le professionnel indique l’impact financier du risque. C’est un peu le principe d’un comptable ou du côté de la finance face à leurs examens professionnels, mais les examens professionnels en actuariat sont plus difficiles et il y en a beaucoup plus à faire. Jusqu’à maintenant, j’ai fait 4 examens sur 9, une autre chose dont je suis particulièrement fier. Je compte en faire 2 autres dans la prochaine année, lorsque je serai en France.

Quel type de joueur es-tu ? (Comment définirais-tu ton jeu) Quelle place occupes-tu ?
Je suis un joueur d’avant qui lance de la gauche qui peut jouer à n’importe quelle position à l’avant. Je suis un « Power-Forward » rapide, qui protège bien la rondelle. Je suis un marqueur. Je marque souvent des buts importants tels les buts gagnants ou égalisateurs. Je prends beaucoup de place sur la patinoire et mes plus grandes forces sont ma vitesse, ma protection de rondelle et mon tir. On m’utilise souvent en avantage numérique devant le filet pour faire des écrans sur le gardien de but et prendre les retours. On m’utilise fréquemment en désavantage numérique également puisque je bloque souvent les tirs aux buts et je suis rapide. Dans mes années au niveau Midget AAA et à mes deux premières années dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, j’étais un joueur de centre défensif. Je gagnais les mises au jeu importantes et je jouais contre les meilleurs trios des équipes adverses. J’ai gardé, avec mon expérience, la mentalité de bien jouer défensivement. Maintenant, je suis un allier gauche ou droit à caractère offensif qui joue dans les deux sens de la patinoire. Je suis un joueur intelligent qui est « safe » en fin de match.

Pourquoi avoir choisi l'Europe et plus particulièrement Villard de Lans ?
J’ai choisi l’Europe pour la vitesse du jeu et bien sûr ses paysages magnifiques. En ce qui me concerne, les avantages que la France peut m’offrir sont que leur langue première est le français et que c’est un peu plus chaud qu’au Québec. Villard me paraît être une bonne organisation et a l’air d’être une équipe qui a de bonnes valeurs. De plus, étant donné que je vais à Villard avec ma fiancé, Sophie, je crois que son adaptation va être aussi plus facile dû au fait que la langue parlée est le français mais aussi car les visas Québec-France sont plus faciles à obtenir que n’importe où dans le monde, grâce à l’accord franco-canadien relatif aux échanges de jeunes. Elle va donc pouvoir se chercher un emploi en secrétariat, en restauration ou encore en hôtellerie puisqu’elle possède les formations pour tous ces domaines. Par les photos, Villard a l’air d’un village vraiment beau. Dû au fait que ce soit justement un village, je crois que ça va être plus plaisant comme joueur puisque j’imagine que la plupart des villageois te reconnaissent et peuvent t’aider. En même temps, si je peux donner un coup de main au village en retour, ça serait parfait.

Connais-tu la ligue Magnus, ses équipes, son niveau ?
Étant donné que mon objectif au niveau hockey depuis 2008 était d’aller jouer en France, ça fait un peu plus d’un an que je me renseigne sur la ligue par internet. Également, j’ai eu deux entraineurs qui ont déjà joué en France, soit Dominique Ducharme et Robert Ouellet. Dominique a été mon entraineur lorsque j’ai joué au niveau Junior AAA et il a joué plusieurs saisons en France. Robert a été mon entraineur adjoint cette même année avec Dominique. Il a joué aussi plusieurs années en France et a joué pour l’équipe de France aux championnats mondiaux. Depuis plus d’un an, je leur pose plusieurs questions.
Je ne connais pas le niveau de la ligue exactement puisque je n’ai jamais vu de parties. Par contre, je me suis fait dire que le jeu était rapide mais moins robuste qu’en Amérique.


Connais-tu des joueurs dans ce championnat, et à Villard ?
Je ne connais pas personne à Villard présentement. Je connais des joueurs dans la ligue Magnus; j’ai joué contre Yanick Riendeau, Rane Carnegie, etc. Je connais Luc Mazerolle qui joue à Dijon puisqu’il vient de Gatineau également.

Que viens-tu chercher à Villard de Lans ? Qu'espères-tu obtenir avec ce club ?
Je viens chercher une expérience de vie inoubliable et sans prix. J’espère obtenir une très bonne expérience professionnelle, celle dont j’ai toujours rêvée puisque c’est mon rêve de jeunesse de jouer professionnel, comme tous les jeunes hockeyeurs.

Que comptes-tu apporter à Villard ?
Je compte apporter à l’équipe de l’énergie puisque je suis un joueur travaillant. Je compte amener de la vitesse et de l’offensive. Je compte être un modèle pour les jeunes hockeyeurs de Villard en leur montrant que l’on peut très bien réussir au hockey tout en réussissant aussi bien à l’école.

Quels sont tes objectifs personnels ?
Je ne mets pas d’objectif quantitatif pour la saison puisque je ne connais pas le niveau de jeu, mais, j’espère aider l’équipe à avoir une très bonne saison et surtout, à gagner.

As tu déjà parlé avec le coach des Ours Stéphane Barin ? Comment compte t'il t'utiliser (centre, ailier, power play) ?
Oui, je lui ai déjà parlé. Il ne m’a pas indiqué à quelle position je vais jouer puisque l’équipe est en attente d’une autre recrue. Nous avons plutôt parlé de mon contrat, de l’équipe, de la ville, de mon arrivée en France et il a répondu à mes questions par rapport au hockey professionnel en France.

Justement comment appréhendes-tu ton arrivée en France ?
Ma copine et moi sommes très excités de venir nous installer à Villard pour plusieurs mois. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de vivre cette expérience même si nos familles vont nous manquer pendant ce temps.

A quelle date penses-tu arriver en France ? Quel sera ton programme d'ici là (physique notamment) ?
Je crois arriver en France près du 1er août. En ce qui concerne mon entraînement, je suis un programme physique des Ducks d’Anaheim de la LNH qui m’a été conseillé par un coéquipier à Concordia. Je vise à améliorer ma force ainsi que mon agilité en faisant de la musculation et de la plyométrie ; exercices hors-glace pour augmenter puissance et agilité. Je crois peut-être participer à une école de hockey une semaine avant mon arrivée à Villard de Lans.

Et bien voilà, les présentations sont faites. Nous remercions Nicolas qui malgré un emploi du temps chargé  a pris le temps de nous répondre.