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Hockey sur glace - Ligue Magnus : Dijon (Les Ducs)
Hockey sur glace - Yanick Riendeau: le Kazahstan, une très bonne expérience
 
Après trois saisons passées au Kazakhstan, Yanick Riendeau effectue son retour en Ligue Magnus dans l'équipe des Ducs de Dijon. Trois ans, c'est presque un record pour un joueur étranger au Kazakhstan: bilan de son expérience et perspectives en France pour la prochaine saison
 
Canada/France, Hockey Hebdo Jean-Christophe Salomé le 10/06/2015 à 07:00
Photo hockey Yanick Riendeau: le Kazahstan, une très bonne expérience - Ligue Magnus : Dijon  (Les Ducs)
photo: yvision.kz

En arrivant au Kazakhstan il y a trois ans, pensais-tu y rester aussi longtemps ?

Non, pas du tout. C’était complétement différent, leur façon de faire au niveau du hockey est un peu extrême. Je me suis habitué et j’ai commencé à apprécier pour y rester trois ans.


Quand tu as annoncé à ta famille et à tes amis que tu partais au Kazakhstan, quelles ont été leurs réactions ?

C’était mitigé. On m’a dit que j’étais fou d’aller là-bas, que c’était dangereux… D’autres, dont mon père, m’ont dit d’aller tenter l’expérience, que c’est le genre d’opportunité qui ne se présente qu’une fois dans une vie. C’était surtout l’occasion de voir un nouveau coin du monde, de voyager, d’apprendre une nouvelle culture, une nouvelle langue et une nouvelle façon de vivre. Si je n’avais jamais eu cette offre, je ne serais jamais allé là-bas.


Cela fait quelques années que des joueurs nord-américains et européens sont tentés, avec des expériences plus ou moins réussies, comme Mike Danton qui a relaté son expérience dans son blog (1) et qui n’y retournera certainement pas. Est-ce que tu t’es retrouvé dans son récit ?

Non, ce n’est pas du tout ce que j’ai vécu. J’étais très bien traité, mon appartement était nickel, je n’ai eu aucun problème à part quelques retards de salaire mais c’est assez courant là-bas. De tout ce que Mike Danton relate, personne ne m’a parlé de choses similaires. J’ai joué avec des joueurs qui ont joué dans son club, et je n’ai rien entendu de similaire.


Sur ces trois saisons, pars-tu avec des regrets ou sur une bonne expérience ?

C’était une très bonne expérience, autant sur le plan sportif que personnel. Au niveau sportif, il y avait plus d’attente et de pression. J’ai bien aimé d’avoir cette pression, ils ne tolèrent pas du tout la défaite. C’est une mentalité que j’ai bien appréciée.
A titre personnel, j’ai découvert un nouveau mode de vie. J’ai découvert de nouvelles personnes, ils ont des façons différentes de faire les choses, c’est une nouvelle façon de vivre avec d’autres habitudes alimentaires.
C’était une belle expérience, je la conseille aux personnes assez fortes pour endurer le changement, l’adaptation est quand même difficile. Une fois cette barrière passée, et avec quelques mots en russe, c’est très facile de vivre là-bas.


Photo hockey Yanick Riendeau: le Kazahstan, une très bonne expérience - Ligue Magnus : Dijon  (Les Ducs)
photo: arlanclub.kz
As-tu des anecdotes à partager ?


Oui. Par exemple, la première année, j’ai failli me faire arrêter à la douane russe. Ils n’ont jamais voulu me laisser passer, ils ont pris mon passeport, je n’ai jamais su ce qu’il s’était passé. Tout ce que je sais, c’est que le manager est rentré dans le bureau du douanier avec une petite liasse de billets et ils ont récupéré mon passeport et ils m’ont laissé partir. C’était un peu stressant comme situation, c’était au milieu de nulle part, avec des personnes armées de mitraillettes qui prennent ton passeport et s’en vont. Ca faisait à peine deux mois que j’étais là-bas.
Sinon, sur les commandes de matériel, même si le traducteur parlait bien anglais, je recevais des crosses à mon nom mais avec une courbe gaucher au lieu de droitier.


Est-ce que ta famille est restée avec toi là-bas ?

En fait, on s’est séparés entre-temps, je suis parti seul ensuite. C’était assez long au début, ma fille ne parlait pas encore. Ensuite, on parlait par Skype et je rentrais de temps en temps en France pour la voir.


Est-ce que l’éloignement a pesé dans ton retour en France ?

Oui, ma fille commençait à poser beaucoup de questions, pourquoi j’étais loin, pourquoi je n’étais pas souvent là, et ça me travaillait un peu.
Avec une possibilité de reconversion sur laquelle je travaille en ce moment, le retour en France était la meilleure option.


Photo hockey Yanick Riendeau: le Kazahstan, une très bonne expérience - Ligue Magnus : Dijon  (Les Ducs)
photo: yvision.kz
As-tu eu d’autres contacts que Dijon ?


C’était un peu compliqué en fait. J’ai eu des contacts avancés avec des équipes, et j’ai reçu une offre en Russie en même temps, une offre très très intéressante. J’ai accepté l’offre en Russie au départ, au club école du Sibir en KHL (ndlr : Ermak Angarsk). Le contrat a traîné à arriver, et j’ai passé des examens pour avoir une possibilité d’avoir un très bon emploi après le hockey, et j’ai réussi les tests. Du coup, il fallait que je sois disponible pendant la saison pour revenir au Canada pour faire des tests, des examens et entretiens. Du coup, l’option de la Russie n’était plus possible.
Ensuite, Jonathan Paredes m’a recontacté avec une offre, je lui ai expliqué ma situation et il a accepté mes conditions. Du coup, je me rapproche aussi de ma fille.


Il y a un an, ton agent annoncé ta signature pour le Toros Neftekamsk, mais tu as continué à Kokchetaou. Que s’est-il passé?

J’étais toujours sous contrat avec Kokchetaou, et j’ai reçu une offre très intéressante de Toros. Au début, ils ont accepté mon transfert. Deux semaines plus tard, une fois que j’avais signé mes contrats en Russie, ils m’ont annoncé que le manager avait changé d’avis, qu’ils ne pouvaient plus me laisser partir pour “x” raisons. Du coup, comme j’étais toujours sous contrat, j’ai terminé la saison là-bas. C’était un gros manque de communication entre le manager, l’agent, le traducteur et moi. La communication était très compliquée.


As-tu été sollicité par d’autres joueurs qui étaient tenté par la même expérience ?

oui, tous les étés je recevais des appels de joueurs américains et canadiens qui étaient approchés par certains clubs et qui étaient un peu nerveux comme je l’étais avant de partir avec Maxime Boisclair. J’ai été honnête avec eux, je n’ai pas essayé de leur mentir. J’ai donné mon opinion sur la situation là-bas et mon expérience.


Pendant ces trois saisons, tu as certainement suivi la Ligue Magnus. Comment appréhendes-tu ton retour à Dijon ?

J’ai hâte de voir le niveau de la Magnus, tous les joueurs avec qui j’ai discuté me disent que le niveau a évolué, tout comme le professionnalisme des équipes. On le voit dans les résultats de cette année, avec Gap et Epinal en finale, c’est quelque chose que l’on aurait jamais vu il y a quelques années. C’est très intéressant pour moi de revenir.


D’autant que Dijon a atteint les ½ finales ces deux dernières saisons. Quel a été le discours et le projet de Dijon quand tu as signé ?

Je connais Jonathan Paredes depuis que j’ai 20 ans, je l’ai connu à Limoges lors de ma première année en France. Son discours a été très simple : on se présente pour gagner chaque match, peu importe l’adversaire. C’est sûr qu’on ne va pas gagner tous les matchs, mais il faut se présenter avec l’attitude pour les gagner.


As-tu suivi les recrutements des autres équipes ?

Pas vraiment, je discute pas mal avec Jonathan pour Dijon, mais je n’ai pas suivi les autres équipes. Dijon, ça m’intéresse, le reste est secondaire. Je suis en vacances avec ma famille, c’est ma priorité.


Comment se passe ta préparation estivale, changes-tu quelque chose avec une ligue Magnus un peu moins exigeante ?

J’ai reçu un programme d'entraînement de Jérémy, le préparateur physique de Dijon. Ça fait environ un mois que j’ai repris la musculation pour préparer la prochaine saison. C’est assez simple : muscu, cardio, vélo. Je ne monte pas sur la glace cet été, je fais une pause. Les saisons au Kazakhstan sont très longues, avec des saisons de 10 mois, deux entraînements par jour, 60 matchs dans l’année, plus les playoffs et les longs voyages. Ça use, je n’ai pas nécessairement envie de toucher la glace cet été. J’ai envie de profiter de mes vacances pour me préparer physiquement. Je rechausserai les patins quand il sera temps de le faire.
J’ai mes habitudes sur ces trois dernières saisons, je ne modifie pas mon programme.


Quel est ton pronostic pour la finale de la Coupe Stanley Chicago - Tampa Bay ?

Ca va être serré, mais je verrais bien Chicago en 6 matchs.


As-tu suivi les mondiaux et la victoire du Canada ?

Je n’ai pas du tout suivi. J’ai su le lendemain que le Canada avait gagné. Les gens étaient contents, surtout contre la Russie, il y a un peu de rivalité entre le Canada et la Russie.


Pour conclure, as-tu un message à passer ?

Je suis très content de revenir en France, et j’espère bien que S.M. va me laisser un peu tranquille à Dijon (rires). Je n’ai jamais vu ça, c’est le pire/meilleur fan de l’histoire du hockey, c’est incroyable.



(1) Mike Danton: Kazakhstan: the true story


 
 
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Réactions sur l'article
 
canada a écritle 10/06/2015 à 13:42  

tres grand joueur au demeurant fort sympathique yanick riendeau, je t'ai connu a limoges,je te souhaite une super saison pour ton retour chez les ducs, espérons que ton pote martin gascon resigne aussi.
 
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