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Hockey sur glace - Ligue Magnus : Rouen (Les Dragons)
Hockey sur glace - LM : Rouen - Gap M6 : Réactions d'après match
 
Suite au dénouement de cette demi-finale de Ligue Magnus, qui a vu les Dragons de Rouen remporter ce match 6 face aux Rapaces de Gap après une rencontre complètement folle (7-6 après prolongation, alors que Gap menait 0-5 à la mi-match), retrouvez les réactions en conférence de presse du capitaine canadien des Dragons Patrick Coulombe, du héros du soir côté rouennais Olivier Dame-Malka et enfin des entraîneurs des deux équipes.
 
Rouen - L'île Lacroix, Hockey Hebdo Guillaume Schwab le 19/03/2016 à 08:19
Patrick Coulombe (défenseur et capitaine des Dragons de Rouen)

Sur cet incroyable retour au score et cette victoire arrachée en prolongation alors que Rouen était mené 5-0 à la mi-match


"Dans ma carrière, j'ai déjà connu un retour de 5 à 1, mais pas de 5 à 0 comme celui-là... En plus en séries éliminatoires (playoffs)... C'est la première fois, oui. C'est quelque chose dont nous sommes très, très fiers."

Sur ce qu'il s'est passé dans la première partie du match où Rouen a complétement déjoué

Photo hockey LM : Rouen - Gap M6 : Réactions d
Pascal Longuemare
Patrick Coulombe (Rouen)
"Je n'ai pas vraiment d'explication très précise là-dessus. C'est vraiment dommage d'avoir débuté un match de playoffs comme cela, surtout un match 6 aussi important. Ce que je peux dire, c'est que c'est peut-être un petit manque de préparation par rapport à eux qui sont venus ici le couteau entre les dents. C'était un match "ultime" pour eux, qui pouvait les renvoyer à la maison en cas de défaite. Ils étaient plus prêts que nous et ça nous a coûté très cher en début de match et même pendant les trente premières minutes jusqu'à 5-0. Je pense que l'on y a cru, que l'on s'est parlé, que l'on n'a pas abandonné. On a fait chaque chose à la fois, un "shift" à la fois, un lancer à la fois et ça a fini par porter ses fruits."

Sur la confiance engrangée après un tel scénario et cette qualification en finale

"C'est sûr que c'est très, très bon pour la confiance. Il y a eu beaucoup d'émotion et beaucoup d'énergie ici à l'île Lacroix. Egalement après le match. Ce sont de beaux moments, des moments inoubliables, je crois que l'on va s'en rappeler toute notre vie. Mais une chose est sûre, c'est que la finale sera une nouvelle histoire qui va débuter. On ne peut pas juste vivre sur ce que l'on vient de faire en ce moment. On peut être très fiers de ce que l'on vient de faire ce soir, mais il faudra tout recommencer lors de la prochaine série qui démarrera à 0-0. On ne sait pas encore contre qui ce sera, mais c'est à nous d'avoir une meilleure préparation et de ne pas penser que l'on peut revenir comme ça d'un score de 5 à 0 contre nous tous les soirs."

Sur le fait qu'après un exploit comme celui-là, il faut désormais que Rouen aille au bout et remporte la Coupe Magnus pour ne pas avoir fait tout ceci pour "rien"

"Exactement. En playoffs, beaucoup de choses peuvent arriver : à la fois des déceptions et des moments forts. Ce soir c'est un moment fort, à la fois pour nous et pour les supporters. Mais il faut se dire que ce n'était que la demi-finale, que l'objectif n'est pas encore atteint. Oui, on a fait quelque chose de très beau ce soir, mais dès demain il faut tourner la page sans oublier les trente premières minutes où l'on n'était pas prêts du tout. Il faut se servir de ça comme leçon pour la prochaine série et surtout ne pas faire l'erreur de débuter un match seulement après trente minutes."

Sur le fait que tout le monde semblait croire que Rouen était "mort" après le cinquième but de Gap

"Oui, je ne sais pas s'il y avait beaucoup de gens qui y croyaient à ce moment-là. Mais une chose est sûre, c'est que l'on sentait l'énergie des supporters tout au long du match. Il y a peut-être eu une baisse de régime après le 5-0, mais cela est compréhensible que l'on soit dans n'importe quel pays ou dans n'importe quel sport. Après un 5-0, c'est plus dur d'encourager et de crier. Mais je peux vous dire que les partisans comme les joueurs y ont cru, je crois. Après chaque but, il y avait de plus en plus d'énergie et de bruit. Jusqu'à la toute fin... C'était des moments incroyables. J'ai rarement vu autant d'énergie comme cela dans une patinoire."

Sur le fait que Rouen aura désormais quatre jours pour préparer la finale et n'aura pas besoin de retourner jouer à Gap

"On est très fiers de ce que l'on a fait, mais il ne faut surtout pas s'assoir sur ce qu'il vient de se produire et sur le gain de la demi-finale. Comme je disais, c'est désormais derrière nous. Toutes les équipes qui veulent aller jusqu'au bout doivent franchir ces étapes là. On peut en être très fiers, mais il ne faut surtout pas penser que l'on est plus forts que Gap, Angers ou Epinal. Ce sont des matches qui peuvent tourner d'un côté comme de l'autre. A nous de nous préparer pour ce qui sera une grosse finale."

Sur le fait qu'il s'agira de la cinquième finale de la saison (ndlr : après le Trophée des Champions, la Coupe de France, la Continental Cup et la Coupe de la Ligue) et peut-être de la quatrième coupe à soulever pour Patrick Coulombe

"Ce serait bien et c'est l'objectif ultime depuis le début de la saison. C'est beaucoup de travail, beaucoup de sacrifices. Présentement, nous sommes là où nous voulions être en accédant à la finale. Maintenant tout peut arriver et j'ai confiance en notre groupe de joueurs. On va faire en sorte que ces beaux moments puissent se poursuivre."
 


Olivier Dame-Malka (défenseur des Dragons de Rouen)

Sur son rôle de héros du soir suite à ce but en prolongation envoyant Rouen en finale


Photo hockey LM : Rouen - Gap M6 : Réactions d
Pascal Longuemare
Olivier Dame-Malka (Rouen)
"Je me suis juste concentré sur mon jeu en sachant que cela allait payer. Ce n'est pas en leur mettant des coups, mais en marquant des buts décisifs comme celui-là qui les envoie en vacances, qui leur fait le plus mal."

Sur ce qu'il s'est passé à 5-0, puis après le début du retour progressif des Dragons

"Je pense que personne n'a vraiment compris ce qu'il s'est passé. On a fait un début de match complètement pourri, il n'y a pas d'autre mot. On ne gagnait pas les duels, on ne faisait absolument rien. Après cela on a joué trente bonnes minutes, plus la prolongation. Honnêtement je ne comprends vraiment pas ce qu'il s'est passé au début du match. On n'est vraiment pas sortis alors qu'eux la voulait vraiment. C'était leur dernier match sinon ils partaient en vacances, donc ils voulaient vraiment le gagner. Nous on est sortis un petit peu trop soft."
 


Fabrice Lhenry (entraîneur des Dragons de Rouen)

Sur le caractère inédit du scénario de ce soir


"Honnêtement je ne pense pas avoir déjà vu cela. Etre mené 5-0 à la mi-match et pouvoir gagner le match comme cela 7-6 je pense que c'est vraiment rare. Après vous pourrez me dire en cherchant dans les archives si cela était déjà arrivé... Honnêtement je n'avais jamais vu ça et je suis très content pour les joueurs d'avoir réalisé cette performance. Quand j'ai pris le temps mort à la mi-match (ndlr : alors que Gap menait 5-0), j'ai demandé aux joueurs de faire preuve de fierté, que l'on ne pouvait pas continuer comme cela devant notre public et cette patinoire qui était pleine. Même à 5-0 le public poussait encore et y croyait. Après il y a eu cette révolte. C'est sûr que l'on a peut-être eu un peu de chance quand on sort le gardien, qu'il y a eu un poteau et une barre transversale et qu'ils ne sont pas parvenus à clôturer le match. Mais je pense que les joueurs ont vraiment mérité cette place en finale et ont mérité la victoire ce soir. Ils ont travaillé jusqu'au bout et je suis vraiment heureux pour eux."

Sur ce qu'il avait en tête lorsque son équipe était menée 5-0

"Je ne voulais plus rien leur donner. Déjà après le premier tiers (ndlr : à 3-0 pour Gap), j'ai dit de jouer vraiment strict défensivement afin d'espérer revenir. Après on fait encore deux grosses erreurs au début du deuxième tiers et cela nous coûte deux buts, malheureusement. Je pensais que l'on pouvait revenir, mais autant c'était assez impensable..."

Sur le fait que son équipe pouvait perdre, mais pas de la manière dont elle a joué la première partie du match...

"J'ai dit qu'il fallait travailler jusqu'au bout. Qu'il fallait quand même continuer à jouer pour les fatiguer car on ne sait jamais. Finir ses mises en échec c'est un peu comme mettre de l'argent en banque sur une série comme cela. Là ça pouvait payer pour le septième match, mais ça a payé avant."

Sur son sentiment après le but d'Olivier Dame-Malka, en prolongation, qui envoie Rouen en finale

"C'était incroyable. J'ai retrouvé un peu l'ambiance qu'il y avait eu quand on avait remporté notre première Coupe Continentale (ndlr : en 2012). Le public a été vraiment formidable. J'ai le souvenir que déjà en demandant le temps mort à 5-0 j'étais obligé d'hurler pour parler. Ils nous ont vraiment poussé et méritent aussi cette victoire, parce qu'ils ont été bons. Après c'est le soulagement total quand le shoot part de la ligne bleue et que l'on voit le filet trembler comme ça. C'était excellent et puis ça nous permet aussi d'aller directement en finale sans retourner à Gap, ce qui aurait été compliqué. Les joueurs vont pouvoir avoir un peu de repos pour préparer cette finale."

Sur l'adversaire en finale (ndlr : le résultat du match 6 entre Angers et Epinal n'était pas encore connu au moment de la conférence de presse)

"On m'a dit qu'il y avait des prolongations à Angers, donc on ne sait pas encore qui l'on va rencontrer (ndlr : Angers l'a finalement emporté vendredi soir, ce qui entraîne un match 7 décisif ce dimanche). Déjà, je pense que les joueurs méritent de savourer cette place en finale. On va se reconcentrer dès dimanche quand on saura quel sera notre adversaire."

Sur sa relation avec l'entraîneur d'Epinal Stéphane Barin, adversaire potentiel en finale de Ligue Magnus

"C'est clair que c'est l'un de mes meilleurs amis, si ce n'est le meilleur. Donc ce serait vraiment spécial que l'on s'affronte en finale. On s'était dit l'été dernier que le rêve serait de se retrouver en finale et de se jouer l'un contre l'autre. C'est un entraîneur qui a toujours travaillé avec des équipes n'ayant pas un gros budget, mais qui a fait toujours de bonnes performances. On se connait depuis les équipes de France très jeunes et on a eu tout de suite de bons sentiments entre nous. On a fait toute notre carrière en équipe de France sénior dans la même chambre. Je suis parain de sa fille, que je félicite au passage pour sa médaille aux Jeux Olympiques de la Jeunesse. On a monté une école de hockey conjointement, on a passé des vacances ensemble... C'est quelqu'un de très charismatique et calme à la fois."

Sur le programme des prochains jours pour les Dragons avant d'entamer cette finale

"Déjà on va attendre de savoir qui l'on va rencontrer. Après en ce qui concerne la journée de demain (samedi), je pense que les joueurs ont vraiment mérité d'avoir une journée "off" tranquilles avec leur famille. Ils pourront avoir les activités qu'ils veulent. Je sais que l'on a pas mal de pêcheurs dans l'équipe, donc voilà ils iront se reposer et se détendre à la pêche. Dès dimanche après-midi on va reprendre l'entraînement et lundi si l'on doit aller à Epinal on prendra la route sinon ce sera mardi pour aller à Angers."
 


Luciano Basile (entraîneur des Rapaces de Gap)

Sur la perte du titre de Champion de France (ndlr : Luciano Basile était double tenant du titre après ses victoires avec Briançon en 2014 et Gap en 2015)


"Je ne pense pas à ça. Je n'ai pas de commentaires à faire là-dessus. Je suis désolé. C'est une saison pleine car on fait une grosse demi-finale contre un gros effectif. On a un titre en Coupe de la Ligue, donc voilà c'est une saison pleine pour nous."

Sur le fait de savoir si, malgré sa longue carrière en tant qu'entraîneur, Luciano Basile avait déjà connu un match avec autant de rebondissements

Photo hockey LM : Rouen - Gap M6 : Réactions d
Luciano Basile (Gap)
"Je ne sais pas. Surtout en playoffs. C'était un match avec beaucoup de rebondissements. Il y a eu des hauts et des bas. On commet deux erreurs de jeunesse au deuxième tiers. Un ailier droit qui doit prendre la mise au jeu quand notre centre se fait sortir, mais qui ne le fait pas et qui oblige l'ailier gauche à le faire à la droite de notre gardien. Puis en plus notre jeune ailier gauche ne joue qu'avec seulement une main, donc il ne fallait pas qu'il prenne cette mise au jeu là. Il la perd et direct après on prend le but. Après il y a un surnombre de nos défenseurs, qui remet Rouen en plein dans le match... Après voilà, on prend une avance de deux buts au troisième tiers (ndlr : 6-4 après le but en supériorité numérique de Patrick McEachen en supériorité numérique à 46'53'') et on force une passe au centre au lieu de sortir le palet par la bande. Voilà, c'est de l'inexpérience mais cela s'est joué à peu de choses. Carter avait le palet sur sa palette et a raté la cage déserte de quelques centimètres... Cela s'est joué à très, très peu."

Sur le fait que malgré l'énorme pressing des Rapaces au premier tiers, la différence semble s'être faite sur le plan physique par la suite

"Non, non, non. Rouen a pris le dessus parce que de toute façon cette équipe là, c'est le plus bel effectif que j'ai vu en France depuis treize ans. Je ne sais pas s'ils vont être Champions de France ou pas, mais c'est de loin la meilleure équipe que j'ai vu en treize ans depuis que je suis en France. Une équipe comme celle-là est impossible à maîtriser pendant soixante minutes."

S'il voit les Dragons finir champions à la fin de la saison

"Aucune opinion là-dessus. Cela ne me regarde pas. Nous on a fait notre saison, c'est à eux d'aller chercher ce titre. Je pense juste que Rouen est largement supérieur. J'ai dit au président Chaix avant le match que leur seul adversaire était eux-mêmes."

Sur l'atteinte ou non des objectifs de Gap cette saison avec au final une victoire en Coupe de la Ligue, une participation à la CHL, la première place de saison régulière et une demi-finale de Ligue Magnus

"Il n'y avait pas d'objectifs. On n'a pas un budget de top 4 en France. C'est une grosse saison."
 
 
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