Kevin Hecquefeuille (défenseur des Scorpions de Mulhouse)
Hockey Hebdo : Kevin, avez-vous des regrets après ce match que vous avez bien entamé en menant plus de la moitié du temps, avant que Rouen ne revienne au score ?
Kevin Hecquefeuille : Oui, c'est sûr que l'on a des regrets. On était devant par deux buts donc voilà... Je dirais que l'on a un peu souffert dans la deuxième période où ils ont mis énormément de pression. On s'attendait à ça. Je pense qu'il y a un but qui est assez litigieux et qui change plus ou moins le cours du match (ndlr : le deuxième but rouennais inscrit par Kevin Dusseau). On ne va pas en parler plus, mais on sait que Rouen a souvent la bonne étoile... On sait à quoi s'attendre en venant ici, en jouant contre Rouen. On l'a vécu en Coupe de France chez nous, contre eux encore (ndlr : défaite 3-4 lors de la prolongation que Mulhouse a joué intégralement en infériorité numérique). Ce soir rebelote, donc voilà on sait qu'il y aura toujours au moins une décision arbitrale qui sera en notre défaveur durant le match. Donc on sait que l'on part avec le "0-1" en tout cas.
H.H. : Est-ce que vous avez pu revoir les images de ce but litigieux ?
K.F. : Non, on ne l'a pas revu. Malheureusement en France il n'y a pas la vidéo, mais je crois que le shoot n'était même pas cadré, donc dans ce cas je crois que la crosse est au-dessus de la barre transversale. A mon avis. Mais bon, quoi dire de plus ? Celui-là nous a fait mal et puis après Rouen a un bel effectif, ils sont dans le haut du classement, c'est une équipe compétitive et ils l'ont montré ce soir.
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Alexandre Canivet |
Kevin Hecquefeuille (Mulhouse) |
H.H. : Quels seront vos objectifs durant ce mois de janvier où vous allez disputer systématiquement trois matches par semaine ? Quelles seront vos ambitions entre essayer d'arracher une place en playoffs, sachant que vous pas mal de retard sur les huit premiers, ou se concentrer d'abord sur les confrontations contre les équipes qui devraient disputer les playdowns ?
K.F. : Ça s'est une bonne question dans le sens où notre Fédération a eu la bonne idée de faire ce système de poule de relégation... Donc voilà, nous, comme je l'ai dit à Bordeaux (ndlr : voir notre
article avec les réactions du match Bordeaux-Mulhouse), on ne veut pas fausser le championnat. On veut jouer tous les matches pour gagner. On va s'accrocher jusqu'au bout. On ne donnera pas de points gratuits aux autres équipes, c'est notre mentalité. Quand on fait du sport, cela devrait être cette mentalité de vouloir gagner tous les matches, mais on sait qu'il y a d'autres équipes qui se focalisent sur certains matches... C'est comme ça. Je pense qu'il faudrait revoir le système, parce que ce n'est pas correct d'avoir un championnat comme cela.
H.H. : Jusqu'à présent, pour un promu, Mulhouse fait plutôt une saison correcte, voire même très correcte au vu des autres forces en présence en Ligue Magnus en tout cas...
K.F. : Oui, Mulhouse fait une saison correcte. Une saison d'apprentissage. On est peut-être là on l'on devrait être. On a perdu beaucoup de matches cette saison par un seul but d'écart. On a parfois manqué de ce petit truc... On a échappé des points contre des équipes face auxquelles on était supposés en prendre. Voilà, maintenant on tire de l'arrière et on sait que l'on est un peu loin, mais on reste des compétiteurs et on veut gagner le plus de matches possible. Je crois que les gens qui vont payer les billets pour venir nous voir s'attendent à ce que l'on joue pour gagner et pas à ce l'on joue pour faire des calculs et être bien pour, peut-être, la relégation. Ça c'est contre-sportif je dirais.
Philippe Paquet (défenseur des Dragons de Rouen)
Hockey Hebdo : Philippe, cela a été dur, mais vous avez su revenir au score et remporter la victoire ce soir...
Philippe Paquet : Oui, on n'a pas eu une grosse première période. On s'attendait un petit peu à ce que Mulhouse arrive fort. On a éprouvé des difficultés contre eux auparavant, surtout quand on allait chez eux. Ici, ils on commencé fort, mais on a su rebondir en deuxième. On s'est un peu parlé après la première période, puis on est remonté. On a mis quelques buts rapides et puis on a joué dans leur zone et on les a fatigués. Je pense que cela a paru à la fin du match où l'on était supérieurs à eux.
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Alexandre Canivet |
Philippe Paquet (Rouen) |
H.H. : Elle était importante cette deuxième période, sachant que déjà contre Epinal cela avait été dur de pouvoir mettre le palet au fond ? Là c'était dur au premier tiers, mais ça s'est débloqué dans la deuxième partie du second tiers...
P.P. : Je pense qu'il y avait peut-être un petit manque de confiance, d'agressivité aussi de notre part suite à cette défaite à Epinal. On revenait un petit peu "chétifs" si je puis dire. Mulhouse n'a pas une mauvaise équipe non plus. N'importe qui dans la Ligue peut battre n'importe qui, on le sait. Crédit à nous pour avoir rebondi et avoir montré ce caractère. Si le départ de Benjamin (Antonietti) nous a affecté ? Cela faisait une semaine que la situation durait, disons. Il avait des remords. Je pense que l'on est tous des professionnels. Si cela a joué pour certains, je ne pense pas que ça ait affecté l'équipe en général. On a eu une réunion d'équipe ce matin pour discuter de la situation, puis on est passés à autre chose. C'est sûr que là on a "rejonglé" un peu les lignes. Après la première période on s'est retrouvés un peu offensivement et cela a cliqué. Cela augure bien pour le reste.
H.H. : C'est compliqué cet enchaînement de matches qui arrive au mois de janvier avec automatiquement trois "games" par semaine ?
P.P. : Oui, avec les voyages en plus. C'est sûr qu'il faut pouvoir trouver le sommeil le plus possible. Il y en a qui ont plus de misère dans l'autobus... Je crois que c'est treize matches en vingt-huit jours qui s'en viennent. Donc ça va être hockey, hockey, hockey tout le temps. Cela va être important de prendre du repos. On va aussi avoir des entraînements plus courts. C'est le rush jusqu'aux playoffs. On veut terminer en beauté puis avoir le momentum pour les playoffs. C'est un gros mois de janvier.
(Sur le match de dimanche à Bordeaux) Je pense que l'on joue mieux contre Bordeaux, peut-être que c'est parce que leur style de jeu nous convient mieux que celui de Mulhouse par exemple. Mulhouse ne joue que sur les talons, ils nous attendent, alors que nous sommes plus "agressifs" et allons plus vers l'avant. Peut-être que le style de Bordeaux doit mieux se conformer au nôtre. On est assez confiants pour aller à Bordeaux, ça s'est sûr. Si tu regardes, on sort souvent des gros matches contre les équipes du top 4 ou top 5. Même si parfois on ne repart pas toujours avec la victoire, c'est sûr que l'on va sortir un gros match contre Bordeaux. On a aussi l'objectif d'aller à Bercy en finale de Coupe de France. On sait que le match à Gap (ndlr : mardi 09/01) ça va être la guerre, le plus gros match de l'année... On aura déjà joué quatre matches en cinq soirs au moment d'aller là-bas. On va donc faire le déplacement directement après le match à Bordeaux dimanche, parce que l'on sait que ça peut être le match qui va définir notre saison. Si on gagne un troisième match de suite à Gap, cela nous mettra automatiquement en confiance en plus de pouvoir aller jouer à Bercy, ce serait formidable.
H.H. : Comment tu te sens dans cette équipe de Rouen et dans le championnat de France que tu découvres cette saison ?
P.P. : Je dirais que je me sens très, très bien. Dans l'équipe on est super bien traités. Par rapport au hockey aussi, on a à Rouen des professionnels que ce soit les joueurs ou les coaches. Pour ce qui est de la Ligue Magnus, c'est une très, très bonne Ligue. D'équipe en équipe, tu as des styles différents. Quand il y a des coaches nord-américains, l'équipe aura un autre style comme à Epinal, puis le lendemain tu vas arriver ici contre Mulhouse avec un autre style de jeu. C'est un ajustement aussi pour moi en tant que défenseur. Il faut que tu connaisses les joueurs adverses et les tendances aussi... Ça s'en vient car on joue plus de deux matches contre chaque club, donc on commence par prendre nos habitudes. On a une équipe qui est quand même assez nouvelle, à Rouen et dans la Ligue. Je pense qu'il a fallu une période d'adaptation. On est dans la bonne direction.
H.H. : Est-ce que tu as envie de t'inscrire dans la durée avec cette équipe de Rouen ?
P.P. : C'est sûr que, et je parle probablement pour plusieurs joueurs de cette Ligue, on aspire à jouer pour une équipe top 3 ou top 4. Pour moi Rouen c'est le top. J'ai toujours voulu jouer en France, particulièrement pour Rouen. Aboutir ici est une chance immanquable. Je vais faire le plus possible avec l'équipe. L'objectif avec Rouen est de gagner le plus de coupes possible. Si je peux rester une autre année, ou plusieurs autres années, tant mieux. Il y a aussi l'âge qui avance, donc on ne sait pas. Le futur pour un joueur de hockey parfois... On ne sait jamais.
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Alexandre Canivet |
K. Hecquefeuille (Mulhouse) / P. Paquet (Rouen) |