Duel des mal classés à Podolsk, le Vityaz, embourbé en bas de tableau, reçoit le Spartak qui voit la huitième place s'éloigner. Le club du peuple, en pleine crise financière, est sous perfusion des financements de la ligue pour terminer sa saison. L'avenir s'annonce sombre pour le Spartak, une victoire contre un rival et un adversaire direct remettrait du baume au coeur de cette équipe moribonde.
La patinoire, copieusement remplie entre fans locaux et fans du Spartak venus faire du bruit pour leur équipe, allait donner quelques frayeurs aux agents de sécurité.
Les visiteurs démarrent pied au plancher et il faut à peine une minute à Jeldakov pour ouvrir les compteurs (0-1). Le Spartak reste sur une belle dynamique et mitraille la cage banlieusarde, mais Lisutin veille au grain. Le Vityaz, sous l'eau durant tout le premier tiers, peut remercier son gardien qui lui évite de sombrer sous l'assaut du peuple.
En fin de période, les visiteurs sont arrêtés par une faute, Podolsk en profite pour attaquer. Khafizullin, à la bleue, expédie un missile dans le but moscovite et remet les deux équipes dos à dos (1-1).
Le Vityaz, relancé, reprend pied au plancher la deuxième période, Shitikov s'échappe en contre et, d'un tir juste sous la barre, donne l'avantage aux siens dans une bronca de tous les diables, alors que les fans du Spartak commencent à siffler (2-1).
La partie s'emballe et le club du peuple n'a pas lâché l'affaire, les Spartakistes jouent vite et bien, Sergeev met Lemtyugov sur orbite et ce dernier n'a plus qu'à pousser dans l'angle ouvert (2-2).
La partie s'équilibre mais le match est toujours débridé et les deux équipes patinent à 500 à l'heure. Cette vitesse astronomique profite au plus rapide d'entre tous, Maksim Afinogenov remonte la glace à une allure phénoménale, il se décale et fusille le gardien d'un tir parfait, il saute de joie contre le plexi, applaudi à tout rompre par ses fans, copieusement injurié par les supporters du Spartak (3-2).
Dans l'ultime période, le club du peuple retrouve des couleurs, son jeu est plus fluide mais Lisutin continue de faire bonne garde devant ses filets. Finalement, une excellente triangulaire, initiée par Toluzakov, permet à Oleg Kvasha d'égaliser à la plus grande joie des "Spartak fans" qui se font une joie de brandir leurs banderoles et d'outrager leurs adversaires en les gratifiant de gestes déplacés (3-3).
Le Spartak continue de pousser mais se heurte, encore et toujours, au gardien des locaux. Le jeu commence à devenir de plus en plus physique et les hooligans spartakistes en profitent pour se faire remarquer. Siffler et abreuver d'insultes les adversaires ne leur suffit plus, ils se mettent à s'en prendre violemment aux autres supporters. L'un d'entre eux parvient même à escalader le plexi et à sauter sur la glace, il est immédiatement expulsé par le service de sécurité. La partie peut reprendre mais devient très houleuse. La tension est palpable jusqu'à la sirène. La prolongation est d'une rare médiocrité et elle est à vite oublier. Aux tirs au but, Afinogenov et Solodukhin parviennent à battre Glass, en face seul Toluzakov marque pour le Spartak (4-3).
Le Vityaz remporte avec les tripes cette partie difficile et peut encore espérer revenir dans la course aux play off. Le Spartak sauve un point mais concède un mauvais revers, les fans se déversent dans les rues pour lâcher leur colère, mais ils se heurtent à l'impressionnant dispositif de sécurité prévu par la municipalité de Podolsk et sont vite dispersés.
Si les problèmes financiers du Spartak entraînent un soutien unanime du hockey russe, l'attitude toujours inadmissible de ses supporters continue de gêner.

Etoiles Hockey Hebdo :

*** : Maksim Afinogenov
** : Ivan Lisutin
* : Filipp Toluzakov

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