Dimanche se tenaient les phases finales, à Colmar, dernier jour du tournoi international. Toutes les équipes étaient appelées à jouer dans une journée qui promettait du spectacle.
Le premier match, pour la 5ème et 6ème place, opposait Courbevoie et Utica NY College. Les universitaires américains avaient brillé lors des jours précédents, en tenant tête à Ajoie pendant deux tiers, puis en accrochant Briançon jusqu’aux tirs aux buts. Cependant, c’est Courbevoie qui arrive sur la glace en dominant le jeu, et qui prend le premier tiers à son compte. Deux buts, de Slupski et Leroux, sont inscrits de la même façon, alors que Courbevoie est pourtant en infériorité numérique, lors d’une contre-attaque ravageuse.
Utica met du temps à se mettre en marche, mais, dans la deuxième période, lorsque que les passes fonctionnent et que la construction offensive prend forme, le résultat est immédiat : deux buts pour Arnold puis Schneider, qui bouchent le retard et redonne l’égalité parfaite à l’abord du dernier tiers-temps.
Le dernier tiers démarre d’ailleurs sur les chapeaux de roue, et même s’il ne s’agit que d’une 5ème place, la victoire est disputée. Les Coqs prennent rapidement l’avantage, sur un lobe de Leroux, dans un angle improbable qui surprend tout le monde, même le gardien américain, pourtant aux aguets. Alors que les universitaires d’Utica semblent dépassés par les évènements, ce n’est que partie remise. En redoublant de rapidité, ils parviennent à refaire l’égalité, en construisant autour des buts, comme à leur habitude, avec le tir de Collins.
Les 10 dernières minutes prennent une autre dimension, tout est à refaire. Lorsque qu’un joueur d’Utica décoche un tir foudroyant qui rebondit au fond des filets, les arbitres n’ont pas vu l’action, ce qui déclenche un débat houleux, mais le but est finalement refusé, l’égalité persiste. Il faut donc attendre la dernière minute et le tir de Schneider, frustré par le but refusé, à l’image de toute son équipe, pour enfin trouver la délivrance et la victoire.
Les Coqs de Courbevoie terminent donc la compétition à la 6ème place, alors que Utica NY College décroche la 5ème place.
Utica NY College 4 - 3 Courbevoie
Buts pour Utica : Schneider x2, Arnold, Collins Buts pour Courbevoie : Leroux x2, Slupski
La deuxième rencontre de la journée, ou “petite finale” puisqu’il s’agit du match pour la médaille de bronze, opposait Reims à Briançon. Les Diables Rouges partent favoris puisqu’ils évoluent en Magnus, là où Reims ne sont qu’en D1. Les Briançonnais prennent d’ailleurs le match en main dès le début, en mettant la pression et en jouant au corps. Cela ne tarde pas à porter ses fruits : Walls inscrit deux fois le même but, dans le même angle, dans la même lucarne.
Les Phénix offrent pourtant un jeu très construit, montant toujours en formation, mais les erreurs se multiplient et les passes ne sont pas aussi précises qu’ils le souhaiteraient, ce qui permet à Briançon de dominer facilement le jeu. Les Diables vont d’ailleurs encore augmenter leur avance avec un but en une-deux entre Castonguay et Raux.
Peut-être trop sûrs de leur avance ou endormis sur leurs lauriers, les hommes de Briançon sont surpris à deux occasions dans le deuxième tiers : une fois par Hordelalay en solitaire, une fois par Vrielynck et son slapshot redoutable. Briançon domine le match mais Reims tente crânement sa chance dans toutes les occasions. Le suspens est relancé, un seul but sépare les deux équipes. Mais c’est sans compter la rigidité et la résilience des Briançonnais, qui relancent la machine à buts : Caudron deux fois, Bernier, Terglav dans un but très discuté mais pourtant bien là, derrière la jambière du gardien. À la tête d’un score écrasant de 7-2, les Diables n’ont plus qu’à contrôler la partie, dans le dernier quart d’heure. Le spectacle n’est plus là, malheureusement pour le public, mais l’efficacité est indéniable, les rémois ne touchent plus un seul palet, tant les hommes de Basile gagnent du temps et protègent en bloc.
La rencontre s’achève donc sur le score de 8-2, et Briançon emporte brillamment la 3ème place du tournoi, Reims se classe donc 4ème.
Reims 2 - 8 Briançon
Buts pour Reims : Hordelalay, Vrielynck Buts pour Briançon : Walls x3, Caudron x2, Castonguay, Bernier, Terglav
L’heure de la finale tant attendue est enfin arrivée. L’Étoile Noire de Strasbourg, maîtresse incontestée de son groupe, défie l’équipe d’Ajoie, qui a fait forte impression lors des matchs précédents.
Dès le début, la tâche est ardue pour les Strasbourgeois, réduits par deux pénalités à 3 défenseurs face aux assauts répétés des Suisses. À ce rythme, le premier but arrive sans surprise à la 2ème minute, sur un slapshot de Hauert à travers la foule massée devant les cages de Strasbourg. La double pénalité, visiblement leitmotiv de ce match, s’installe encore lorsque l’arbitre envoie une nouvelle fois deux Strasbourgeois sur le banc. L’occasion pour l’Étoile Noire d’affûter sa défense à la perfection, où l’on remarque tout particulièrement le travail de Young qui se couche plus d’une fois devant la cage ouverte.
À peine l’Étoile Noire joue au complet que des attaques se construisent, et c’est Gallagher qui signe une remontée et un tir fulgurant pour ramener l’égalité. Le niveau de jeu est impressionnant et rapide. Ni l’une ni l’autre équipe ne domine réellement, chacun y va de son attaque mais les deux défenses sont farouches. Les tensions sont vives et les actions se situent à la limite de la faute, parfois même au-delà, et les pénalités pleuvent. Lors d’une double supériorité strasbourgeoise, Young inscrira le deuxième but de sa formation, avec un slapshot précis.
Le deuxième tiers, sans aucun but, n’est pourtant pas dénué d’action. Il est en revanche exclusivement à l’avantage de Strasbourg, Ajoie n’ayant pu se procurer que 2 tirs dans toute la période. En effet, les Strasbourgeois prennent l’ascendant et se situent indéniablement un cran au-dessus, dans un jeu efficace et très agréable à voir. Mais en dépit de leur supériorité sur la glace, aucun but n’est inscrit.
La fatigue commence insidieusement à se faire sentir lors du dernier tiers. Dès le retour sur la glace, les deux finlandais de l’Étoile Noire inscrivent un but resplendissant : Petrilainen envoie un tir depuis la bleue, dévié sur sa trajectoire par la crosse de Kuuluvainen, ce qui bluff le gardien. Petrilainen signe la 2ème assistance (il en fera 3 dans ce match), jamais buteur mais toujours pointeur, présent quand son équipe en a besoin.
Ajoie reprend cependant du poil de la bête, alors que les Strasbourgeois commencent à être lessivés, après avoir tout donné lors de la deuxième période. L’équipe suisse, inexistante en attaque jusqu’à présent, s’installe durablement autour des filets de Hiadlovsky. À force de pousser, notamment en powerplay, le palet finit par rentrer grâce à la crosse de Montandon. Moins d’une minute plus tard, il est imité par Spolidoro, qui pousse un énième rebond dans le but alors que le portier strasbourgeois est à terre. Les deux équipes sont à nouveau à égalité, le suspens est à son comble et la tension à couper au couteau, dans un match amical qui a pris toute la dimension d’une finale.
Le duo finlandais marque à nouveau les esprits et un but splendide, le même que précédemment d’ailleurs : un tir tout en souplesse de Petrilainen, dévié par son compatriote Kuuluvainen, bien calé en face des cages d’Ajoie.
La délivrance n’est plus qu’à quelques minutes pour Strasbourg, qui a la tâche ardue de défendre les assauts d’une équipe d’Ajoie bien décidé à égaliser une fois de plus.
13 secondes séparent enfin Strasbourg de la victoire lorsqu’une faute est appelée contre eux. 13 secondes qui sembleront une éternité à 6 contre 3, mais qui ne changeront finalement rien au cours du match, qui s’achève sur le score de 4-3 pour l’Étoile Noire. Une première pour l’équipe de Strasbourg, mais également pour une équipe française, dans ce tournoi international.
La formation strasbourgeoise a montré un jeu et une fougue rarement égalés. Les nouvelles recrues et les anciens ont appris à se connaître et désormais, tout fonctionne, en attaque comme en défense. Il ne reste qu’à leur souhaiter que cela durera pendant la saison régulière.
Strasbourg 4 - 3 Ajoie
Buts pour Strasbourg : Kuuluvainen x2, Gallagher, Young Buts pour Ajoie : Hauert, Montandon, Spolidoro