Après le faste européen, c'est une assistance bien moyenne (2900 spectateurs), mais en semaine il est vrai, qui s'est déplacée pour retrouver la Coupe de la Ligue avec une affiche intéressante. Au rayon des absents, on retrouvait côté Grenoble, deux arrières en la personne de Gervais encore en indélicatesse avec sa cuisse et Scolari suspendu, tandis que côté haut-alpin on avait deux suspendus avec Lafrance et Igier, sans oublier Richard également absent.
| Photographe Laurent Lardière | | Grenoble plein d'Espoo...espoir...
Le début de rencontre voit les deux attaques échanger quelques banderilles, mais aucun décalage significatif n'est trouvé dans l'aventure. Pourtant, Grenoble paraît plus à l'aise collectivement et produit un jeu assez collectif qui voit certaines individualités se mettre en évidence.
Les Brûleurs vont ainsi ouvrir logiquement le score par Perret qui contrôle un service de Thinel alors qu'il se trouve près de la zone gardien mais dos à la cage, et marque d'un revers de qualité qui paraît surprendre Idoff à 5'42. (1-0)
Briançon, qui traverse un temps faible, fait une faute qui envoie Grenoble en jeu de puissance. Au terme d'un bel échange collectif à 7'50, Bouchard reprend, totalement excentré, et crucifie Idoff d'un lancer particulièrement rapide et précis, mais qui questionne quelque peu vu l'angle sur le placement du gardien, auteur, ceci dit, d'une prestation tout à fait sérieuse ce soir. (2-0)
Briançon va alors tenter de revenir mais reste sans grand danger pour Grenoble qui aligne Tartari à l'arrière, situation exotique consécutive aux absences de deux arrières mais qui pouvait être réglée avec une confiance accordée à certains jeunes à ce poste. Malgré deux pénalités grenobloises avec, lors de la seconde, quelques menaces bien détournées par Mustukovs, Briançon fait du sur-glace....place.
Tirs 13/11 Grenoble
Engagements 18/12 Briançon
*Notons ce soir que Labrecque a été sorti d'un nombre particulièrement élevé d'engagements, sans que l'on ait d'explication bien précise de ce phénomène jamais vu à un pareil degré.
Briançon, Bernillon, expulsion, Bisaillon
La seconde période va voir Briançon revenir avec en fil rouge le jeune Bernillon dont les contres menés avec son compère Reese posent incontestablement des problèmes à une défensive grenobloise pénalisée par des échecs arrières déficients de ses attaquants, lesquels favorisent la circulation du palet en zone offensive hors placement classique des deux arrières.
A 23'22, une très belle triangulation voit Reese trouver Bernillon sur l'aile, lequel ne laisse aucune chance à Mustukovs et remet clairement les Diables Rouges dans la partie. (2-1)
Alors que les visiteurs persistent avec un jeu de puissance plus dangereux que ceux de la première période, un sérieux incident de jeu va survenir avec une charge du coude totalement irrégulière de Devin sur Guillaume, le jeune Grenoblois restant étendu sur la glace avant de sortir heureusement debout et lucide. Monsieur Garbay n'hésite pas et sort logiquement le coupable de la rencontre, appliquant le règlement qui, justement cette année, entend protéger au maximum les joueurs en ce qui concerne les coups à la tête.
On va donc retrouver un 4x4 après une pénalité mineure infligée sur la même affaire à Barlock qui voulait s'expliquer avec le fautif.
Moins à leur affaire depuis la reprise, les Grenoblois vont se faire piéger par Bernillon, pour nous le meilleur attaquant de la rencontre, et qui va faire admirer une pointe de vitesse étonnante pour un tel gabarit (189cm), laquelle lui permet de se présenter seul face à un Mustukovs sauvé par son poteau à 34'40.
Pourtant, le gardien grenoblois ne pourra rien sur une très belle action, à 36'10, qui voit l'inévitable Bernillon rendre la politesse à son compère Reese, bien servi à pleine vitesse dans le trafic, et qui égalise de belle manière. (2-2)
Les Grenoblois, à la peine, multiplient les erreurs de relances, avec plusieurs joueurs cadres qui offensivement collectionnent les mauvais choix lorsqu'ils ne veulent pas aller seuls sauver la patrie, ce qui fait le jeu d'une défense haut-alpine qui peut compter sur des Jaksch et Mrena qui ne font pas spécialement figures de perdreaux de l'année.
C'est pourtant une faute de Briançon qui va envoyer les joueurs de coach Terglav en jeu de puissance et permettre à l'inévitable Bisaillon, sans doute le meilleur joueur de son équipe depuis le début de la saison, d'inscrire un superbe but, à 38'42, après un slap ultraviolent particulièrement jouissif pour tout amateur éclairé de hockey. (3-2)
Tirs 13/12 Grenoble
Engagements 11/7 Grenoble
| Photographe Laurent Lardière | | La période des occasions perdues
La dernière période, que l'on pourra globalement oublier, voit les deux équipes multiplier les approximations alors que le rythme est en baisse tout comme le nombre d'occasions.
Les dix premières minutes défilent et s'oublient de suite, les dix dernières verront plusieurs occasions manquées des deux côtés.
A 52', Chouinard, capitaine discret ce soir, s'offre un 1x1 au terme d'une belle échappée et manque d'assez peu le but.
A 54', Perret, positionné comme pour son but en première période, va proposer un geste technique superbe qui le voit bouger le gardien avec un faux revers qui précède un palet glissé pour un véritable revers auquel il va manquer un dixième de seconde pour tromper Idoff et inscrire un but digne de figurer dans n'importe quelle compilation d'une ligue majeure..
A 56', Bernillon échoue à son tour sur son second face à face de la rencontre.
Les deux dernières minutes voient Briançon sortir son gardien après un temps mort, Grenoble manquant deux superbes occasions à cage vide par Tartari et surtout par Bouchard qui frappe en force et au-dessus alors qu'il avait tout le temps d'ajuster sans adversaire à proximité.
Tirs 9/5 Grenoble
Engagements 10/7 Briançon
Ceux qui répondent présents... et quelques autres
Briançon a joué, Briançon a perdu de peu et surtout souligné qu'il y avait une équipe intéressante conduite par coach Wener qui fait tourner un effectif compétitif et composé, entre autres, de jeunes de talent à l'image d'un Bernillon qui devrait logiquement se retrouver en bleu prochainement avec de telles prestations. En l'absence de plusieurs joueurs, l'équipe a répondu à Grenoble sur sa glace et a démontré une certaine solidité défensive. Cependant, au-delà de joueurs solides et sérieux, le groupe paraît manquer quelque peu d'individualités qui, à l'exception de Bernillon ce soir, pouvaient faire la différence. Une lacune pouvant être comblée par un style de coaching suédois qui valorise le collectif et met chaque joueur à égalité pour la médaille du mérite. S'il est encore trop tôt pour juger cette équipe de Briançon, il est clair qu'elle dispose de solides arguments pour contrer Grenoble lors du match retour.
| Photographe Laurent Lardière | | On peut, ce soir, côté grenoblois, être sattisfait d'avoir gagné face à un adversaire sans doute plus coriace qu'il n'y paraît, et ceci avec l'absence de quelques titulaires à l'arrière. Certains joueurs comme Perret et Bisaillon poursuivent l'excellente impression laissée en début de saison, et les jeunes, lors de leurs passages sur la glace, livrent globalement la marchandise en terme d'intensité et de volonté. Par ailleurs, certains travailleurs comme Baylacq et Kalus ou joueurs de complément comme Tartari, font le métier. Notons que, pour ce qui concerne les arrières, pas forcément le point fort grenoblois sur le papier, l'impression laissée est plutôt favorable. Côté gardien, RAS pour cette rencontre et c'est bien naturellement positif. Enfin, dans l'effectif de qualité, on va trouver généralement un ou deux joueurs, ce soir Bouchard par exemple, pour inscrire un but venu d'ailleurs. De quoi constituer une menace pour n'importe quel adversaire et laisser perplexe les coachs adverses pour le plan de match. Quand on aura ajouté un nombre raisonnable de fautes et un jeu de puissance globalement meilleur que la saison dernière sur cette rencontre, on pourra évoquer un nombre significatif d'éléments positifs. Pourtant, est-ce le syndrome Espoo qui remonte les exigeances, ou simplement un constat qui nait de la richesse de l'effectif : celui qui voit une partie des joueurs cadres offensifs être assez peu présents et même dans certains cas bien peu visibles ? Une tendance déjà vue lors des rencontres précédentes. Tout en considérant qu'il est trop tôt à ce stade pour juger certaines prestations, on est en droit d'espérer mieux offensivement et défensivement de certains éléments si Grenoble veut pouvoir rivaliser avec les grosses équipes du haut de tableau. On pense à une certaine intensité physique qui passe déjà par du patinage, du repli défensif et des choix offensifs plus variés et parfois moins individualistes. Il n'en reste pas moins que, même avec un score serré et une impression mitigée sur plus de la moitié de la rencontre, les Brûleurs ont su s'imposer dans ce qui était sans doute une rencontre compliquée face à un adversaire pas simple à jouer même à l'extérieur.
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