Arbitres : M. Bergamelli assisté de MM. Margry et Pointel
Buts : Grenoble : ; 17.38 Eric Chouinard (ass Félix Petit) ; 26.47 Sam Roberts (ass Hampus Gustafsson et Félix Petit) ; 34.18 Christophe Tartari (ass Romain Chapuis et Julien Baylacq) Briançon : 17.09 Pierre-Antoine Devin (ass Kévin Igier et Damien Raux) ; 50.20 Cédric Di Dio Balsamo (ass Damien Raux et Thibaut Farina)
Pénalités
8 minutes contre Grenoble
10 minutes contre Briançon
La perspective d'une explication entre Grenoble et Briançon présentait plusieurs interrogations sur l'intensité de la rencontre à venir...expression toute en nuance pour évoquer un temps sportif que l'on peut supposer particulièrement faible. Certes privés de trois joueurs en les personnes de Treille, Sivic et Simonneau, les Isérois restaient sur 4 succès consécutifs en compétition et une défaite plus qu'honorable face à une formation AHL, de quoi envisager la venue des Diables Rouges avec un certain optimisme. Eliminés en Coupe de la Ligue et soucieux de se consacrer au championnat après un début de saison surchargé par la Coupe d'Europe, on voyait mal Briançon se donner à fond dans un tel contexte, et la perspective d'assister à une explication de qualité moyenne, pour rester positif, paraissait l'hypothèse la plus plausible. Bref, vous l'aurez compris, l'amateur de hockey pouvait légitimement nourrir quelques craintes sur la qualité des débats.
Photographe Jean Christophe Salomé
Hypothèse confirmée, hélas...
Le début de rencontre équilibré propose un hockey dépourvu d'une certaine intensité physique, le manque de suspense de l'affaire expliquant grandement cela. On peut même dire, pour faire comprendre immédiatement à nos amis lecteurs amateurs de hockey, que l'on a vu entraînement plus engagé...avec seulement 8 minutes de pénalités hors bagarre dans la rencontre sans que l'on puisse aucunement traiter l'arbitre de laxiste.
L'explication qui se déroule principalement à mi-glace voit Briançon répondre à des Grenoblois que l'on sent armés en attaque mais capables de gros trous d'air en défense.
Les minutes passent et les deux adversaires se procurent quelques occasions de lancer sur les deux gardiens qui arrêtent logiquement de telles tentatives lointaines ou sans aucun décalage significatif. Vu de la tribune de presse, on essaye de trouver quelques motifs d'intérêt dans un ensemble un peu terne, à l'image d'un fort joli slalom de Bouchard dans la défensive adverse qui se termine sur Bonvalot à 8'40.
Si Grenoble passe un peu plus de temps dans le camp adverse, le replacement défensif, plus qu'approximatif, voit des interceptions rapidement relancées produire des surnombres qui donnent des frissons aux supporters locaux un peu endormis dans les tribunes. Premier round à 4', avec un 1-3 à la bleue particulièrement mal négocié par les Haut-Alpins, seconde chance à 1-2 avec, cette fois, un poteau qui tinte à 8'50, bref vous l'aurez compris, rien de simple pour les joueurs de coach Martel, sans que l'on puisse dire que le rythme et l'intensité soient au rendez-vous.
La question ici est simple : qui de l'attaque grenobloise, que l'on sent en capacité de marquer, ou de la défense de ces mêmes Grenoblois, que l'on sent en capacité d'offrir un but à l'adversaire, va produire la première le résultat attendu ?
On aura une réponse lors de la seconde partie de la période qui voi,t pour la première fois, une pénalité sifflée (double, pour bien démarrer) avec un 4x4 à 16'29. A 17'20, Bernier récupère un palet devant la cage de Zajkowski et colle un lancer qui fait mouche devant un Gustafsson totalement passif sur l'affaire et qui ne semble pas connaître les vertus du sacrifice défensif (plonger devant l'attaquant en position de tir). (0-1)
Cette ouverture du score, pas franchement surprenante vu la défensive des Isérois, va cependant conduire à une réaction quasi-immédiate qui souligne très bien l'ambivalence des Brûleurs.
A 17'30, après une interception de Chouinard, Petit, servi par l'intéressé, file plein axe avant de remettre au capitaine grenoblois en position classique d'ailier, lequel reprend de volée pour une superbe lucarne égalisatrice. Un but de classe qui remet assez logiquement les deux équipes à égalité. (1-1)
Tirs 13./10 Grenoble
Engagements 11/8 Briançon
Le plus dur, pense-t-on...
La seconde période repart sur le même rythme que la première, mais Grenoble va se montrer plus réaliste face à des visiteurs qui paraissent un peu moins bien physiquement qu'en première ronde.
A 26'47, Roberts lance et compte sur une attaque défense assez classique, Bonvalot paraissant masqué sur l'action. (2-1)
La rencontre va alors d'un but à l'autre au gré des cadeaux des défensives, Briançon s'alignant sur Grenoble pour offrir quelques ouvertures aux attaquants adverses.
Un poil soporifique en première période, la rencontre s'anime quelque peu même si l'on est pas sur les standards de la sérieuse explication Magnus. Une pénalité contre Briançon, à 32'51, va permettre à Grenoble d'enfoncer le clou, dans ce que l'on suppose alors un avantage certain à la marque. Après une triple tentative devant la cage de Bonvalot, c'est Tartari qui ajuste et inscrit un joli but à 34'18. (3-1)
On peut alors s'interroger sur la possibilité de voir les Diables Rouges céder et offrir aux Grenoblois une victoire assez large, les joueurs de coach Martel déroulant alors assez facilement et semblant, pendant la fin de période, devoir marquer encore, mais Bonvalot répond présent. Anémiques en attaque, avec seulement trois tirs pris dans la période, les Champions de France paraissent quelque peu résignés dans une rencontre, il est vrai, sans aucun enjeu pour eux.
Tirs 12/3 Grenoble
Engagements 9/6 Grenoble
Photographe Jean Christophe Salomé
Briançon dangereux jusqu'au bout
Alors que la troisième période voit Grenoble dérouler face à un adversaire qui semble incapable de refaire son retard, les défenseurs grenoblois, avec, ici, Lessard dont on pourra dire sobrement que ce n'était pas son soir, vont offrir un beau cadeau aux visiteurs qui contrent derrière et inscrivent un but du tonnerre de Dio De Balsamo à 50'20. (3-2)
Le regain d'intérêt pour la fin de rencontre va se voir parachevé par une belle bagarre classique comme le hockey français n'en propose plus beaucoup. Sans que l'auteur de l'article le regrette particulièrement, avouons que l'événement a sorti le public de sa torpeur et offert une explication physique de bon niveau entre Tarantino et Gervais. A 51'30, le Grenoblois encaisse une charge non sifflée (nous n'aurions pas sifflé non plus sincèrement sur ce que nous avons pu voir) qu'il juge plus que limite avec le coude du Diable Rouge qui dit bonjour à sa tête, et le remercie avec un cinglage relevé logiquement par l'arbitre. L'explication virile mais correcte qui s'ensuit voit Gervais souligner son excellente condition physique et pugilistique, face à un adversaire qui ne s'en laisse pas conter avec, à la clef, un 2' cinglage + 2' +2' dureté à Gervais et un 2' + 2' dureté à Tarantino.
On pouvait alors penser que le jeu de puissance de Briançon pouvait faire mal, mais Grenoble va résister et repousser, parfois assez fébrilement, les dernières tentatives de Briançon qui auraient pu connaître un meilleur sort et envoyer les deux équipes en prolongation. Malgré la sortie de Bonvalot à 50 secondes du terme, Grenoble pouvait apprécier un succès logique mais plus difficile que prévu face à un adversaire qui a eu un certain mérite à jouer le jeu ce soir.
Tirs 9/6 Briançon
Engagements 8/8
Photographe Jean Christophe Salomé
Petit jugement entre amis
Briançon est venu jouer un match de hockey sans aucun enjeu, et les Diables Rouges ont joué, parfois avec une certaine difficulté, mais en tout cas assez pour inquiéter Grenoble jusqu'au bout. Cette attitude est méritoire et sportive. Après, bien difficile de porter un jugement dans un tel contexte mais, malgré cette courte défaite, Birançon peut avoir certains motifs de satisfaction. Outre la bonne prestation de Bonvalot, qui pourrait bien terminer la saison comme titulaire, on a retrouvé une équipe haut-alpine capable de proposer du jeu, et ceci malgré un physique un peu léger (désintérêt pour la rencontre, fatigue consécutive à la Coupe d'Europe ?). Avec un calendrier moins chargé et un travail de fond produit par coach Terglav, on ne voit pas pourquoi Briançon ne pourrait pas faire une saison sérieuse, et c'est bien tout le mal que l'on peut souhaiter avec certaines polémiques stériles et inutiles dont le club a été victime ces dernières semaines.
Pour Grenoble, l'impression laissée tend à confimer certaines réalités qui transparaissent au-delà de la série à suivre de cinq succès. L'attaque est performante, avec des joueurs dangereux capables à tout moment de trouver la faille et c'est suffisant ce soir, mais la défensive est plus quelconque et paraît présenter le point faible de l'équipe. Si la rentrée de Jalbert a fait du bien, les prestations de certains arrières ce soir, à l'image d'un Lessard ou Milovanovic, sont en-dessous du niveau espéré. Sans que Zajkowski déçoive formellement, et sa prestation face à Angers plaide globalement pour lui, il ne paraît pas non plus pouvoir voler des rencontres et figurer comme le gardien dominant que l'on attend a Grenoble depuis le départ de Ferhi. Ne fallait-il pas chercher à renforcer l'équipe avec un défenseur plutôt que de mettre à l'essai un attaquant suédois dont l'apport reste à confirmer ? Question d'opportunité probablement mais Grenoble ne peut guère crier victoire, vu le score contre un adversaire sans doute diminué physiquement par son calendrier de début de saison et qui a disputé, ce soir, un match sans enjeu pour lui...Grenoble peut-il marquer plus de buts qu'il n'en offre à ses adversaires, c'est bien l'enjeu des ajustements que devra probablement mettre en place un Martel qui est parvenu à convaincre ses joueurs qu'ils pouvaient rivaliser avec n'importe quelle équipe de Magnus, l'épisode AHL étant utile à cela, et qui va désormais devoir serrer les boulons défensivement s'il veut pouvoir poursuivre une belle série de victoires en cours.