Alors que l’on s’attend à un match plutôt fermé, le début de partie est au contraire complètement débridé. Après un premier lancer de Gouveia bien servi par Hordelalay (2’04), Neuilly va vite trouver l’ouverture suite à un lancer contré de Mangone,
Dordet récupère et trompe Blazek dans un angle pourtant fermé (1-0 à 2'30). Blazek se reprend avec un arrêt mitaine sur Galoha, Briançon répond par une déviation de Bernard sur un lancer de Piacentini mais le palet fuit le cadre (3’27.)
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Photographe : Yves Le Guillerm |
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Après une situation confuse sur la cage de Sopko qui laisse 2 Diables Rouges sur la glace,
Hordelalay mène magistralement le contre et Gouveia converti facilement l’offrande pour doubler la mise (2-0 à 4'48).
Le coach briançonnais met ce difficile début de match sur le manque de rythme «
On n’avait pas joué depuis 10 jours. Et on a manqué d’agressivité dans notre zone défensive. »
Les 2 équipes semblent avoir abandonné leurs systèmes de jeu et le palet passe sans répit d’un but à l’autre.
Sur un lancer contré de O’Connor, Demers de près réduit l’écart moins de 30’’ plus tard (2-1 à 5'12).
Piacentini, très à son avantage en phase offensive, manque de peu le cadre sur un lancer de la bleue (7’20). Neuilly réplique par Saffar puis sur un raid de Gouveia, mais les lancers manquent de précision.
Sur leur première supériorité, les visiteurs se créent quelques occasions, mais la défense nocéenne gère bien cette infériorité. Au tour des Bisons d’évoluer en supériorité, mais si Blazek laisse un rebond, aucun nocéen ne peut en profiter. Ce sera la seule occasion de cette supériorité.
C’est à 5vs5 que Neuilly va se redonner de l’ai sur un raid solitaire de
Thoroggod qui malgré la présence d’un défenseur file jusqu’à la cage et trompe de prêt un Blazek peu inspiré (3-1 à 16'35).
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Photographe : Yves Le Guillerm |
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On se demande si, pendant la pause, les coaches vont réussir à ramener leurs équipes à plus de prudence défensive, et la réponse ne tarde pas. Sur le face off, Young part seul défier Sopko et Hordelalay commet la faute. La sanction est immédiate,
Demers et Seed s’échangent le palet et le premier nommé d’un superbe one-timer trompe Sopko (3-2 à 20'27 à 5vs4).
Les visiteurs sont dans un temps fort et leurs supporters donnent de la voix. Neuilly perd de trop nombreux palets dans sa zone défensive et
Campbell en profite pour décaler Piacentini qui dans la même position que Demers trompe à nouveau Sopko pour l’égalisation (3-3à 23'25).
Avantage de courte durée puisque Siegfriedt et Casini sont envoyés sur le banc d’infamie offrant une double supériorité aux Bisons. Il ne leur faut que quelques secondes pour trouver l’ouverture sur
un beau décalage provoqué par Hordelalay dont profite Saliji pour redonner l’avantage aux siens (4-3 à 24' à 5vs3). On reprend en simple avantage et c’est encore
Hordelalay qui provoque et suite à un tour de cage trouve Dubé seul devant le but, le capitaine nocéen s’y reprend à 2 fois et marque en perdant l’équilibre (5-3 à 24'44 à 5vs4).
Moins de 25‘ de jeu et déjà 8 buts dans cette rencontre. Pour
Claude Deveze, l’explication de ce début de match est simple «
Les 2 équipes jouent cette finale sans pression et libérées. C’est peut-être l’euphorie de la finale qui fait oublier certaines bases comme le 3ème homme ou la couverture défensive. » Pour
Frank Spinozzi, l’excitation de la finale est aussi une explication «
J’ai peu de joueurs qui ont gagné des championnats, tout le monde était excité et on est sorti des systèmes. Ceux qui ont gagné savent que c’est le respect des systèmes qui t’amènent des titres. Tous leurs buts découlent d’erreurs individuelles de notre part. »
On se dit que Neuilly a retenu ses erreurs et va savoir fermer le jeu, une de ses forces toute la saison. Mais les Bisons multiplient les approximations et
Demers arrive lancé pour couper une sortie de zone de Mangone et servir Drolet pour la réduction du score (5-4 à 27'34). Frank Spinozzi «
On a essayé de répondre coup pour coup au jeu de Briançon et on a oublié nos systèmes. On a voulu faire des efforts individuels, c’est beaucoup plus facile à contrer. On a fait l’inverse des séries précédentes ou on neutralisait le jeu collectif des adversaires. »
Les Diables Rouges bénéficient d’une supériorité et il faudra un superbe arrêt jambière de Sopko sur un lancer de Bernard pour préserver l’avantage. Mais revenu à 5vs5,
Ruel gagne un face-off et Casini trompe Sopko pour l’égalisation (5-5 à 30'35).
On atteint la mi-match et Briançon commence à poser le patin sur le match,
Claude Deveze : «
Au fur et à mesure, on a retrouvé notre style de jeu. On a fait preuve de caractère. On s’est replacé dans la 2ème partie du match. » Le pressing avant est efficace permettant de récupérer de nombreux palets, et le système défensif se met en place, bloquant l’accès à la zone offensive aux Bisons.
Après un power play inoffensif des locaux, Briançon vient frapper à la porte du but de Sopko. Sarliève, qui a rejoint l’effectif pour pallier à l’absence de Schmitt retenu en équipe de France, manque le cadre alors qu’il était idéalement placé. La défense nocéenne laisse des boulevards aux rapides attaquants adverse et après un lancer non cadré de Seed, c’est André qui est repris de justesse alors qu’il allait se présenter devant Sopko.
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Photographe : Yves Le Guillerm |
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Conscient des errements de sa défense,
Frank Spinozzi réunit ses défenseurs durant la pause, «
Je leur ai demandé de faire confiance à notre système et qu’on aurait des opportunités. Ils ouvrent le jeu et on aura des occasions d’en profiter. » On sent les 2 équipes plus prudentes en ce début de dernière période. Les nocéens sont fébriles mais semblent mieux en place et le jeu est un peu plus structuré. Hordelalay sollicite Blazek (46’21.)
Frustré après 2 charges limites des visiteurs non sifflées, Dana ne laisse d’autre choix à l’arbitre que de l’envoyer au cachot. Un power play qui va faire basculer le match.
Drolet s’avance dans la zone offensive et trompe Sopko d’un lancer ras de glace mal jugé par le gardien des Bisons (5-6 à 47'37 à 5vs4).
Les Nocéens peinent à reprendre le fil du match, Young d’un gros lancer sollicite Sopko (48’). Vallier tente bien de sonner la révolte et trouve Giorgi en retrait, mais le lancer manque de puissance.
Giorgi encore lui voit son lancer passer devant la cage sans trouver preneur, puis un lancer de Gabaj manque de précision. Neuilly se voit offrir un nouveau power play, mais ne parvient pas à se montrer dangereux.
Le coach nocéen appelle un temps mort à 2’ de la fin, Sopko est rappelé sur son banc 30’’ plus tard et Neuilly remet enfin un peu de folie dans ce match mais les nombreux lancers des Bisons ne sont pas cadrés et le score n’évoluera plus.
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Photographe : Yves Le Guillerm |
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Lancers :
Neuilly : 29 (12 ; 9 ; 8)
Birançon : 32 (14 ; 10 ; 8)
Face-offs :
Neuilly : 37 (13 ; 15 ; 9)
Briançon : 40 (14 ; 13 ; 13)
Claude Deveze : «
Le score est assez exceptionnel. Sur une petite glace, on doit jouer simple. Envoyer le palet derrière le défenseur et mettre de la pression. C’est aussi ce qu’a fait Neuilly. Les 2 équipes sont armées pour jouer plusieurs matches par semaine, c’est ce qui explique leurs réussites en play-off. On est monté en puissance tout au long de la saison. Passer le 1er tour des play-offs nous a libéré. On a une équipe complète et homogène, avec 4 lignes et c’est plus facile d’enchainer les matches que de jouer une fois par semaine. »
Frank Spinozzi : «
Les 2 buts rapides ont peut-être laissé croire que le match serait facile et on a oublié les sacrifices défensifs. A 5-3 on doit gérer en jouant bien défensivement. C’est un match de perdu. Ils sont très actifs en zone offensive, on leur a laissé la ligne bleue ce qu’on ne fait jamais, on a mal communiqué sur le placement défensif. Ils ont eu beaucoup trop d’occasions. On a laissé un paquet de 3 contre 2 ou de 4 contre 3. On accorde 6 buts en 32 lancers, c’est énorme. On a accordé beaucoup plus de lancers que d’habitude. On a été brouillon. On sait ce qu’on a mal fait et on sait aussi ce qu’on est capable de faire, il faut revenir demain et jouer sur nos forces. Il faut laisser ce match derrière et se concentrer sur le prochain.»