Après une trêve internationale, le calendrier de la Ligue Magnus proposait une affiche, sur le papier, déséquilibrée entre les Jokers de Cergy-Pontoise, 4ème au classement, et les Diables rouges de Briançon avant-derniers. La trêve allait-elle changer les dynamiques respectives des protagonistes, 2 victoires à l’extérieur qui plus est pour les franciliens et 4 défaites pour les hauts-alpins ? Les Jokers allaient-ils se faire surprendre par un sursaut des Briançonnais et leur armada slovaque ? Pas de miracle, les franciliens ont corrigé de pâles Diables rouges sur le score sans appel de 12 buts à 1.
Arbitres : MM. Dehaen et Ernecq assistés de MM. Thiebault et Constantineau
Buts : Cergy-Pontoise : 02.57 Denny Kearney (ass Aku Kestila) ; 04.26 Timothée Franck (ass Kévin Da Costa et Vincent Melin) ; 16.00 Jules Lefebvre (ass Ryan Tait) ; 20.50 Tuukka Rajamaki (ass Denny Kearney et Aku Kestila) ; 23.50 Steven Owre (ass Denny Kearney et Brien Diffley) ; 26.20 Pierre-Charles Hordelalay (ass Denny Kearney) ; 29.31 Charles Levesque (ass Denny Kearney et Pierre-Charles Hordelalay) ; 30.06 Ryan Tait ; 33.30 Charles Levesque (ass Ryan Tait) ; 39.27 Steven Owre (ass Denny Kearney et Pierre-Charles Hordelalay) ; 45.35 Louis Petit (ass Steven Owre et Timothée Franck) ; 51.45 Pierre-Charles Hordelalay (ass Thomas Suire) Briançon : ; 33.15 Nicolas Ruel (ass Charles Schmitt)
Pénalités
4 minutes contre Cergy-Pontoise
10 minutes contre Briançon
Un tiers sérieux pour les Jokers
Début de match en mode diesel de la part des Jokers qui manquent de se faire punir dès la première minute de jeu quand, sur une relance hasardeuse, le puck arrive sur Rudolf Huna démarqué dans le slot. Malheureusement pour les briançonnais, leur serial buteur slovaque tombe sur un Patrick Munson dont on comprend vite qu’il sera intraitable dans la cage ce soir. Après les 2 premières minutes de jeu les cergypontains se décident enfin à passer à l’offensive et, sur leur première véritable occasion, ils brisent l’égalité. Aku Kestilä excentré sur la gauche remet dans l’axe où Christian Michalcin manque son dégagement, servant ainsi idéalement Dennis Kearney qui n’en demandait pas tant pour tromper, d’une gamelle sous la barre, Jan Broz (1-0,02.57). La joie des franciliens sera toutefois différée car il faudra attendre un arrêt de jeu ultérieur pour que le challenge vidéo soit réalisé et que les arbitres confirment que le puck était bien rentré dans le plafond de la cage avant d’en ressortir.
Photographe : Olivier Bénard
Charles Levesque marquera 2 fois
La partie est lancée et, suite à un lancement de jeu de Vincent Melin, Kevin Da Costa sert Timothée Franck qui fait ficelle (2-0, 04.26). Le break est réalisé par des Jokers qui n’impriment pourtant pas un rythme effréné ni n’affichent une parfaite maitrise du jeu.
Les Diables rouges se procurent quelques situations de lancer à la cage dans ce début de match un peu déstructuré par moment mais buttent systématiquement sur Munson. A l’approche de la 9ème minute de jeu, sur une faute de Antti Kauppila ils obtiennent une supériorité numérique que le gardien américain et sa défense tuent malgré la mitraille briançonnaise.
Le tiers voit une domination territoriale des locaux, parfois brouillonne, se confirmer face à des hauts-alpins qui n’y arrivent pas. A ce petit jeu, les Diables rouges craquent encore quand le feu follet américain des Jokers, Ryan Tait, se retourne dans le cercle d’engagement gauche et sert Jules Lefebvre dans le haut du slot. Le jeune défenseur lâche un lancer à mi-hauteur au ras du poteau droit et trompe l’infortuné Broz voilé par le trafic (3-0, 16.00). Le double break est fait et la victoire semble déjà avoir choisi son camp.
La sirène sonne le terme d’un tiers un peu étrange. Certes les franciliens sont devant et sont visiblement nettement un cran au-dessus de leurs adversaires du soir mais quelques scories viennent tâcher le tableau. Sans la bonne prestation de Munson, ils auraient pu se faire surprendre à quelques reprises sur des largesses défensives.
Photographe : Olivier Bénard
1 but et 5 assistances : Dennis Kearney homme du match
Les Jokers désintègrent les Diables rouges
Dès le retour sur le glaçon, les cergypontains accélèrent jeu et contrôlent de mieux en mieux le puck. Le diésel francilien serait-il enfin à sa température nominale, ou Jonathan Paredes, son coach, a-t-il demandé quelques ajustements tactiques en plus des interversions auxquelles il a procédé au sein de ses lignes ? Quoi qu’il en soit, il ne leur faut que 50 secondes pour prendre définitivement le large. Sur une attaque placée, Kestilä et Kearney combinent sur la droite et bataillent devant la cage avant que le puck n’arrive à Tuukka Rajamäki. Celui-ci, démarqué en angle fermé, lève la rondelle au fond (4-0, 20.50). Les visiteurs commencent sérieusement à courber l’échine.
Ce qui parait inévitable se produit peu après. Sous la pression, Robin Colomban offre aux cergypontains leur premier powerplay du match. En temps normal, c’est un exercice dans lequel ces derniers sont performants, les soirs où toutes les planètes s’alignent pour eux, ils y excellent. Le duo américain Brien Diffley et Kearney fait tourner le palet et sert Steven Owre qui, du haut du slot, allume Broz (5-0, 23.50). Daniel Sedlak, le coach briançonnais fait entrer Olivier Richard dans le but pour stopper l’hémorragie.
Hélas pour lui, Nicolas Ruel est sanctionné peu après et permet aux unités spéciales cergypontaines d’éprouver à nouveau la boite briançonnaise. Les hauts-alpins tuent néanmoins la pénalité mais une poignée de secondes après être de nouveau au complet sur la glace, Kearney qui travaille derrière le but glisse une petite passe dont il est coutumier à Hordelalay lequel, à bout portant, pousse la rondelle entre la botte de Richard et son poteau (6-0, 26.20).
La leçon n’est pas retenue car 2 minutes plus tard, les Jokers sont à nouveau en supériorité numérique. La routine est bien huilée, Hordelalay sert Kearney sur la ligne de but qui remet à Charles Levesque lequel marque (7-0, 29.31). Les Hauts-Alpins sont au plus mal.
Dans la même minute, Tait prend part à la curée. Parti de la zone neutre, il s’engage dans un raid sur le flanc gauche et au terme d’un slalom géant entre les défenseurs, il fusille le portier rouge (8-0, 30.06). La foudre tombe de toute part sur les têtes briançonnaises. Les Diables rouges sombrent et Sedlak demande un temps mort pour remobiliser ses joueurs qui sont KO debout.
Il semble qu’il ait trouvé les mots car non seulement l’avalanche de buts s’arrête mais, suite à un beau départ sur la gauche, Charles Schmitt redresse sa trajectoire dans le dos de la défense verte et tente, en angle fermé, un lancer au-dessus de l’épaule de Munson. S’il ne trompe pas le portier francilien son tir trouve le poteau et le palet revient sur Ruel qui a bien suivi et marque (8-1, 33.15). Les visiteurs ouvrent enfin leur compteur, sauvent l’honneur et privent Munson d’un blanchissage qui lui semblait promis. Vexés les Jokers réagissent immédiatement et, 15 secondes plus tard, Tait rejoue la fille de l’air sur la gauche et allume Richard qui ne peut que repousser sur Levesque lequel a parfaitement suivi et anticipé le rebond (9-1, 33.30).
Les franciliens sont sur un nuage et poussent une nouvelle fois leurs adversaires à la faute. Le powerplay est encore bonifié. Comme à l’entrainement, Hordelalay combine avec Kearney lequel remet dans le haut du slot à Owre qui fusille Richard (10-1, 39.27). Le vingt médian, cauchemardesque pour les visiteurs, s’achève enfin pour eux.
Les Jokers ont nettement accéléré lors de ce tiers. Ils ont dominé les débats et ont mis leurs adversaires complètement dépassés dans les cordes. L’indiscipline qui en a parfois résulté a couté cher à Briançon qui n’avait vraiment pas besoin de cela ce soir.
Photographe : Olivier Bénard
Match compliqué pour Jan Broz
Les Jokers entrent dans la gestion
Les Diables rouges abordent le dernier tiers comme s’ils s’étaient fixés l’objectif de le remporter. Munson reste concentré et infranchissable si bien que sur quelques actions il semble abandonné par une défense restée aux avant-postes et qui s’en remet à lui. Les Jokers entrent progressivement dans une forme de gestion et continuent, sans forcer leur talent, à se créer des opportunités. Ils finissent par marquer une nouvelle fois. C’est encore sur le flanc gauche que l’attaque francilienne pousse. Franck lance Owre en profondeur qui, d’une petite passe en cloche, évite la crosse de son vis-à-vis pour trouver Louis Petit (11-1, 45.35).
Quelques minutes plus tard, Paredes remplace un Munson ovationné par le jeune Trystan Tricoche dans le but. Les briançonnais le mettent immédiatement à l’épreuve et touchent le dessus de sa transversale sur un premier lancer.
La défense verte se resserre un peu autour de son jeune gardien qui rentre vite dans le match et s’impose avec autorité quand il a à le faire. La dernière évolution du score sera donc au bénéfice des locaux qui marquent par Hordelalay sur un service de Thomas Suire (12-1, 51.45).
La coupe est pleine et le score ne bougera plus malgré la supériorité numérique que s’offrira chacune des équipes avant la fin de la rencontre. Finalement Briançon n’aura gagné aucun tiers.
Photographe : Olivier Bénard
Patrick Munson et sa défense : muraille quasi infranchissable
Ecrasante victoire des Jokers qui réalisent une belle opération et passent à la troisième place au classement général. Sur ce match, ils ont surclassé de pâles Diables rouges notamment dans un deuxième tiers de feu. Avec un gardien quasi infranchissable qui a empêché les briançonnais de croire en leur chance, ils ont proposé un festival offensif. Voilà de quoi les conforter en prévision de leur déplacement à Nice où ils comptent prendre leur revanche sur le match aller qu’ils avaient perdu à domicile. Du côté briançonnais, ce premier match de leur mini tournée est absolument à oublier. Ils sont totalement passés à côté du sujet et doivent se remobiliser pour leurs 2 déplacements à hauts risques de la semaine puisqu’ils se rendent à Angers puis enchainent à Rouen. Ils restent scotchés en bas de classement et risquent d’avoir du mal à engranger des points cette semaine.