Ceux qui avaient pu croire que les Diables rouges s’étaient déplacés à l’Aren’ice en victimes expiatoires en sont pour leur frais. D’emblée sur la première action du match les briançonnais montrent que ce n’est pas le cas. Le canadien Sean Richards déborde la défense cergypontaine sur la gauche et tire en angle, malheureusement pour lui, aucun coéquipier n’est en mesure d’exploiter le rebond laissé par Sebastian Ylönen. La réponse des Jokers ne se fait néanmoins pas trop attendre. Sur un magnifique contournement de la défense, là aussi par la gauche, Tomas Pardo cherche Robert Baillargeon qui attendait, démarqué au second poteau, pour pousser au fond mais la passe est opportunément coupée par une crosse adverse. La tonalité du tiers est donnée les 2 équipes vont se rendre coup pour coup.
 
Autour de la troisième minute de jeu, Bastien Colomban oblige Ylönen à un bel arrêt du gant d’attrape. La première sanction du match tombe à la 4^ème minute de jeu lorsque Balint Horvath est jugé, un peu sévèrement, coupable d’un cinglage sur Gage Torrel qui s’engouffrait plein axe. Les franciliens, même s’ils sont loin d’exceller dans cet exercice depuis le début de la saison régulière, ne crachent pas sur la supériorité numérique offerte. Ils peinent cependant à bien s’installer dans la défensive adverse et se créent peu d’opportunités. Théo Gueurif tire en angle mais Jan Broz tient bien son premier poteau puis, plus tard, Daniels Gorsanovs, devant la bleue, lâche un shoot sur réception mais le gardien joue de la botte pour repousser.
 
Malgré la pénalité tuée, les Jokers restent plutôt sur un temps fort et, du haut du slot, Vincent Melin allume Broz qui repousse. Peu après, c’est Sayam Limtong, en angle, qui oblige le portier à l’arrêt, mais le palet restant libre, il s’en suit une furieuse bataille au cours de laquelle les franciliens sont bien près de marquer un but sale. Hélas pour eux, ils ne peuvent satisfaire Miika Elomo, leur coach, qui leur reprochent, contrairement aux matchs de présaison voire de début de saison régulière, de ne plus être suffisamment capables de convertir ces opportunités de buts à l’arrache.
 
Après avoir fait le dos rond, les haut-alpins plantent de belles banderilles. D’abord sur une interception de Valère Vrielynck à la bleue qui sert Richards sur la droite lequel à mi-distance trouve le bouclier de Ylönen, puis ensuite par Gaëtan Villiot qui part aussi sur la droite, résiste aux défenseurs dans sa bataille contre la balustrade avant de se retrouver démarqué en plein cercle d’engagement et de trouver au 1^er poteau l’angle de la cage. Les pensionnaires de l’Aren’ice ont eu chaud.
 

Photographe : © Bruno Gouvazé

Autour de la 9^ème minute de jeu, Limtong attaque sur la gauche mais Eetu Maki commet une obstruction sur un Joker qui se positionnait au second poteau. Cette fois, plus durablement installés dans le camp adverse que lors de la supériorité précédente, les franciliens bonifient leur jeu de puissance. Gueurif multiplie les tentatives sur son côté droit. Il ne cadre pas toujours mais oblige Broz à deux arrêts dont un difficile et les Jokers trouvent finalement la faille quand il est une nouvelle fois servi sur son aile mais cette fois sert transversalement Baillargeon lequel trouve Patrick Coulombe plein axe devant la bleue pour un tir sur réception qui file droit dans la lunette (1-0, 10.17).
 
Sans doute pour se faire pardonner sa coupable erreur, Maki, tout frais revenant du banc des punis, oblige Ylönen à repousser sur l’action post-engagement. Deux minutes plus tard, ce sont les Jokers qui concèdent un powerplay lorsque, sur une action offensive, Raphaël Faure commet un slashing que n’aurait pas renié un bucheron alors les briançonnais tentaient de ressortir le puck. Heureusement pour lui, cette faute n’aura pas de conséquence même si les siens vont souffrir durant le désavantage numérique. Ylönen doit s’employer à de multiples reprises notamment sur une tentative de Balint Horvath qui partait du slot, puis sur une autre de Robin Colomban de la droite et la mêlée devant l‘enclave qui s’en est suivie et enfin sur une dernière belle tentative, plein axe, de loin de Jesper Äkerman.
 
Un peu comme les Jokers avant, les Diables rouges restent sur un temps fort malgré le retour au jeu en 5 contre 5 et Aurélien Chausserie Laprée lâche un gros tir de loin sur la jambière de Ylönen. Il faut attendre une sortie de zone rapide sur la gauche, orchestrée par Aleksi Hämäläinen, pour voir Alex Barber servi sur la droite obliger Broz à un nouvel arrêt.
 
Les visiteurs se compliquent la fin de tiers quand, à 3 minutes de la pause, Richards donne un coup de genou à Nikita Shalei et passe par la case prison. Le jeu de puissance francilien sera plutôt bien contenu, les briançonnais ne laissant des opportunités que sur les lancers lointains des défenseurs cergypontains, notamment Coulombe, Melin et Gorsanovs. Insuffisamment gêné, ces tirs sont du pain béni pour Broz qui fait une grosse partie ce soir.
 
A la pause, les Jokers rentrent au vestiaire en menant au score, ce qui ne leur était pas encore arrivé à domicile depuis le début de la saison et mérite d’être souligné. Pour autant, dans ce tiers, plutôt d’une belle intensité, ils n’ont pas survolé les débats, les Diables rouges étant crédités de 12 tirs cadrés contre 11 pour les franciliens.

C’est Vrielynck qui allume le premier pétard de la période mais en angle sur la gauche il ne peut prendre le gardien rose à défaut. Les Jokers semblent légèrement moins explosifs qu’au T1 mais paradoxalement combinent presque mieux. Gorsanovs de loin mais surtout Barber, sur une mise en orbite de Hämäläinen, sollicitent tous les deux Broz. Hélas pour eux, personne ne se trouve dans les zones de rebond. Plus tard c’est Gueurif, entre les cercles, qui une nouvelle fois lâche un gros lancer mais celui-ci est bien bloqué par un Äkerman qui ne se défile pas. Gorsanovs a beau lancer encore un peu après, la jambière de Broz reste toujours aussi sure.
 
C’est au cœur de cette domination improductive des Jokers que les Diables rouges égalisent. Sur une sortie de zone initiée par Thomas Raby pour B. Horvath sur la droite, le hongrois se décale sur la gauche avant de pivoter et de trouver Maki dans le slot qui ne laisse aucune chance au gardien francilien (1-1, 26.29).
 

Photographe : © Bruno Gouvazé

Les Jokers peuvent se manger les gants car ils poursuivent gaillardement en attaque mais leur succession de tirs notamment par Faure ou Barber ne font pas mouche ni ne trouvent le moindre preneur au rebond. A la mi-tiers, un chapelet de fautes est sifflé par le quatuor arbitral. C’est d’abord Melin, emporté par son élan et auteur d’un grossier « faire trébucher » en zone neutre sur Milan Horvath, qui va au gnouf. Alors que globalement les Jokers sont sous pression, même si Briançon ne cadre pas beaucoup, il y est rejoint par Aurélien Dorey suite à une projection contre la bande. Heureusement pour les cergypontains, leur trident défensif n’est pas mis trop longtemps à l’épreuve car Benjamin Berard est à son tour prié d’aller sur le banc des punis. En pleine phase de possession, l’attaquant briançonnais, comme un filou, soulève la crosse de Hämäläinen positionné en défense. Le finlandais, surpris ou jouant il lui aussi malicieusement la faute, lâche sa crosse. Quoi qu’il en soit, le bâton va valdinguer derrière la cage de Ylönen et les arbitres y voient un cinglage. Les cergypontains tuent donc leurs 2 pénalités avant de finir à leur tour, pour moins d’une minute, en supériorité numérique. Ce mini powerplay permet à Coulombe de rêver d’un doublé mais là il trouve la mitaine de Broz.
 
Une fois tout le monde de retour sur la glace les Jokers continuent à pousser mais leur capitaine qui, lors d’un forecheck, va reprendre en attaque un haut-alpin contre la bande est jugé comme fautif d’un « retenir ». Cette fois les visiteurs ne laissent pas passer l’occasion et bonifient leur jeu de puissance. R. Colomban et Richards font tourner le disque avant de décaler à gauche Jani Kluuskeri dont le missile passe au-dessus de la mitaine de Ylönen (1-2, 36.47).
 
Les Diables rouges prennent les devants dans une période où ils ont su, et surtout leur gardien, préserver leur but. Avec seulement 4 tirs cadrés contre 16 pour les franciliens mais 2 buts marqués, le moins que l’on puisse dire c’est que, contrairement à leurs hôtes, ils ont su faire preuve de réalisme. La faute de Arnaud Lazzaroni sur Hämäläinen en fond de territoire à 4 secondes de la pause leur promet toutefois un début de dernier tiers sous haute tension.

Comme prévu, les Jokers campent dans le camp des Diables rouges lors les 2 premières minutes de jeu mais cette occupation territoriale du glaçon reste stérile et la pénalité est tuée par Briançon. Les franciliens poursuivent néanmoins, car on ne peut pas leur reprocher de ne pas tenter. C’est ensuite le jeune Limtong qui s’infiltre dans la défense blanche mais bute sur un Broz qui continue à lui dire non.
 
Après 4 minutes de jeu dans la période, Aurélien Chausserie Laprée, en faisant trébucher Hämäläinen offre un nouveau powerplay aux cergypontains mais dont ceux-ci ne feront rien. Pire encore, ils frôlent la correctionnelle quand Raby part dans leur dos en breakaway avant que Barber, redescendu comme une balle, ne le prive au dernier instant d’un duel avec Ylönen d’un geste défensif de grande classe. La pénalité est une nouvelle fois tuée par les Diables rouges. A force de dominer sans parvenir à concrétiser, il finit par arriver ce qu’il devait arriver. Sur un engagement dans le camp francilien la rondelle circule sur la gauche d’où Maki trouve Lazzarioni devant la bleue. Après s’être bien positionné, ce dernier lance à la cage où Gaëtan Villiot qui traine dans le slot parvient à modifier la trajectoire du tir ce qui trompe Ylönen (1-3, 47.52).
 

Photographe : © Bruno Gouvazé

Briançon fait le break et les cergypontains semblent ne pas trouver la solution. Pour couronner le tout, dans leur générosité offensive, les Jokers sont à nouveau pénalisés. Pardo en fond de territoire fait trébucher un adversaire pendant une bataille pour le puck. Heureusement pour lui, hormis une grosse situation chaude qui nécessitera un arrêt compliqué de son gardien qui finira sur le dos, ses coéquipiers feront le job pour ne pas prendre de nouveau but.
 
Pardo se fera même pardonner peu après son retour au jeu. Sur un départ canon en contre sur la gauche, il envoie un gros tir sur Broz qui ne peut que repousser mais cette fois Limtong qui a bien suivi est dans la zone de vérité pour marquer cage ouverte (2-3, 54.27). La jeunesse francilienne est récompensée de ses efforts et revenus à une petite longueur les cergypontains peuvent encore croire à la victoire.
 
Leurs espoirs sont douchés 3 minutes plus tard quand les briançonnais leur rendent la monnaie de leur pièce. Sur un revirement, R. Colomban lance Dimitri Thillet sur la gauche lequel a vu que Berard avait suivi au centre. Il centre donc fort devant l’enclave où ce dernier trompe Ylönen d’une déviation du revers (2-4, 57.12).
Un coach challenge est demandé par Elomo, le coach francilien, mais il est désavoué par le quatuor arbitral après la vérification vidéo. Berard, parti à la limite du hors-jeu, ne l’était pas. Bilan des courses, le but est confirmé et Philéas Perrenoud doit assurer la pénalité sur le banc des punis. Avec 2 buts à remonter, en infériorité numérique, à moins de 3 minutes de la fin du match la situation semble compromise pour les Jokers. Elle devient carrément impossible quand une minute et trente secondes plus tard c’est à Coulombe d’aller rejoindre son jeune coéquipier sur le banc des punis pour un « faire trébucher ». Les franciliens tiennent le coup en double infériorité numérique et démontrent qu’ils ne lâchent rien dès le retour au jeu de Perrenoud. Ce dernier part dans le dos de la défense haut-alpine sur une récupération de palet et va magistralement tromper Broz. Marton Vas, le nouveau coach hongrois des Diables rouges, sollicite à son tour un coach challenge. Bien lui en a pris car le quatuor zébré constate après contrôle vidéo que Baillargeon, qui accompagnait Perrenoud dans son raid, était lui parti un chouilla en avance et se trouvait donc hors-jeu. Le but est refusé et les 30 secondes de jeu résiduelles n’apporteront rien.
 

Photographe : © Bruno Gouvazé

Au terme d’un tiers assez similaire au deuxième, les Jokers qui ont plutôt dominé (18 tirs cadrés contre 7) peuvent, après s’être mangés les gants, se mordre les doigts. Leur cruel manque d’efficacité leur a été fatal car les chances de marquer ils se les ont tout de même créées. Les Briançonnais de leur côté ont réalisé un match intelligent et opportuniste. Ils remportent 3 précieux points qui leur redonnent le sourire. Ils peuvent aborder avec plus de sérénité la réception des Aigles de Nice vendredi.
 
Du coté des Jokers, avec cette 3^ème défaite de rang, il faut vite se remobiliser car une double confrontation avec les Gothiques d’Amiens se profile avec une première manche à Amiens vendredi, suivie d’une seconde mardi prochain à l’Aren’ice. Il va leur falloir vite retrouver de l’efficacité car nous pouvons faire confiance à Mario Richer, le coach amiénois, pour demander à ses hommes de leur rentrer dedans bien comme il faut.