Dominer n’est pas gagner
C’est pied au plancher que débute ce match sans aucun round d’observation. Il faut dire que ses deux formations se connaissent parfaitement bien. Les deux teams veulent donc marquer leur territoire et les esprits si bien que ce début est assez musclé. Le jeu se passe surtout en zone neutre et ce n’est qu’au bout de 03’20 que le premier lancé est effectué par l’intermédiaire de Bellemare qui n’inquiète pas outre mesure Koenig.
La réaction Rouennaise est immédiate et meurtrière : Tardif s’infiltre rageusement et tout en puissance le long de la balustrade coté droit, passe derrière le but en laissant sur la gauche le puck à Zwikel qui sert seul dans le slot Salmivirta lequel, de volée, propulse entre les jambière d’Aubry le bout de caoutchouc (1-0 / 03’57 Salmivirta ass. Zwikel et Tardif).
| Stéphanie OUVRY © 2009 | |
Voila la partie lancée. Quelque peu désabusé par cette entame de rencontre, Angers souffle le froid ce dont les Dragons vont immédiatement profiter pour tenter de faire fructifier leur avantage au tableau. Doucet pense y arriver quand par la droite : il s’avance mais se heurte à un bien beau jet de botte d’Aubry (05’04). Rouen continue d'avoir la main mise sur le palet, s'en suit une action bien trop collective du trio Mallette, Doucet, Thinel où aucun ne prend la responsabilité du shoot alors qu’ils étaient trois contre un (05’45). Salmivirta, sur un puissant tir, teste le bouclier d’Aubry qui tient bon (06’20). Tarantino ,bien que seul dans le slot, ne peut lui non plus convertir l’offrande en graal (09’20). Cette première partie de tiers est nettement à l’avantage des locaux, Angers se contentant de laisser passer l’orage.
Mais il était évident que la réaction du leader de la ligue Magnus allait venir. Petit à petit les Ducs sortent à l’orée du bois, timidement d’abord par un tir de Frecon sans réel danger pour Koenig (09’39), puis plus dangereusement par Bellemare qui a faillit inscrire un but rocambolesque. Sur un tir puissant du capitaine Angevin, Koenig dévie de la crosse le palet qui va alors taper le plexis derrière la cage. Avec le rebond celui-ci revient heurter le dos de Koenig qui par un superbe réflexe choppe le palet de sa mitaine avant que qu’il ne franchisse la ligne (10’26).
Cette action à du moins surtout permis aux Ducs de prendre le contrôle du match. L’égalisation semble proche quand se profile un deux contre zéro, Vidman – Poudrier seuls face à Koenig, le décalage se fait « à toi à moi » et personne encore ne comprend comment ce palet ne finit pas au fond mais bien dans la mitaine de Koenig. Incroyable (12’43)! Kiprusoff à la bleue lors d’une supériorité numérique montre toute la puissance de son lancé mais le portier Rouennais répond présent (12’59). Seule action dangereuse de Rouen, c’est ce « café-crème » de Thinel sur Kiprusoff lors de cette même infériorité mais le Québécois butte sur Aubry (13’52).
Angers reprend sa marche en avant, sur une nouvelle percée de Frecon sur le coté gauche qui centre en retrait pour Poudrier plein gaz dans l’axe, mais sa reprise passe très largement au dessus (15’35). Baluch du revers n’est pas plus heureux que ses coéquipiers. Angers domine, Angers pousse mais Angers s’expose à un contre, contre que se charge de mener Romand qui s’extirpe d'un paquet de joueurs, feinte Aubry mais ne trouve finalement que le poteau droit (18’00).
La première partie de ce tiers a été à l’avantage des Normands, la seconde des Angevins mais le réalisme est Rouennais qui rentrent aux vestiaires avec un petit but d’avance. A noter aussi la prudence et la discipline des deux formations puisque seulement une prison fut appelée. Ce tiers a été d’un bon niveau, très engagé et surtout très physique en restant toujours du bon côté de la ligne.
Tirs :
Rouen : 6 tirs à égalité numérique dont 1 but, 1 tir en désavantage numérique pour un total de 7 tirs dont 1 but (85,71% d’arrêt pour Aubry).
Angers : 4 tirs à égalité numérique et 1 tir en avantage numérique pour un total de 5 tirs sur la période (100% d’arrêt pour Koenig). 1 avantage numérique (0%).
Egalisation méritée
La seconde période démarre sur la même intensité, le même rythme que le premier tiers avec un contrôle de la rondelle pour les Angevins, Rouen jouant le contre. Lamperier (22’39) et Tarantino (23’13) font savoir à Aubry qu'il doit rester vigilant. C’est un Frecon très remuant qui réchauffe la botte droite de Koenig (23’31). La maitrise de la rondelle par Angers se situe beaucoup dans la neutre et le leader de la Magnus peine à trouver la solution dans l’arrière garde Normande. Des Normands qui subissent sans trop de dommages et qui petit à petit reculent peut-être afin de mieux contrer. Comme ces deux actions coup sur coup, d’abord par Mallette qui ne peut trouver ou Doucet ou Thinel dans le slot (24’03), et ensuite par Carlsson en solitaire (24’35).
| Stéphanie OUVRY © 2009 | |
La circulation des coéquipiers de Bellemare est fluide et précise, et c’est d’ailleurs ce dernier qui oblige Koenig a sortir une belle mitaine sur un tir qui prenait la direction de la lucarne (25’46). Angers envahit la zone offensive et un cafouillage se crée devant le but de Koenig, la défensive rouennaise se dégage mal, le palet revient à la bleue coté droit et arrive enfin dans la crosse de Lahesalu qui le propulse dans la lucarne gauche pour une égalisation des plus méritées (1-1 / 27’06 Lahesalu ass. Frecon et Jokinen).
Une égalisation que l'on sentait venir. Angers continue dans sa maitrise du jeu qui augmente encore sur le plan physique, les mises en échec devenant plus dures et lourdes. On sent de la tension entre les 2 formations. Et la boite à gifles va finalement sortir à 28’01 où, suite a un rebond devant la cage de Koenig tout le monde veut la rondelle. S'en suit une petite distribution de baffes. Les esprits enfin calmés, le jeu reprend son droit avec toujours Angers aux manettes. Profitant d’une supériorité Vidman idéalement placé donne des sueurs froides à Koenig qui est tout heureux de voir le palet passer à coté du poteau (29’30).
Rouen n’est inquiétant que suite à ce sprint de Romand par la droite qui adresse un tir vicieux qu’Aubry repousse, Zwikel légèrement avancé et en déséquilibre sur l’arrière ne pouvant le reprendre convenablement (31’29). Le reste du tiers est bien moins fertile en occasions franches de but. Certes les acteurs se sont démenés mais le match devient tactique et les gardiens sont bien sûr mis à contribution mais pas de façon franche ni directement. Le spectacle offert reste cependant de qualité.
Angers a réussi à revenir dans ce tiers et ce n’est que justice tant la formation des Ducs a dominé. L’intensité de la rencontre n’a pas baissé d’un cheveu et l’engagement physique reste tout aussi présent. Avec la fatigue les prisons sont un peu plus nombreuses (trois de chaque coté), mais dans l’ensemble la discipline reste de mise.
Tirs :
Rouen : 8 tirs à égalité numérique, 2 tirs en avantage numérique, pour un total de 10 tirs (100% d’arrêt pour Aubry). 2 avantages numériques (0%).
Angers : 13 tirs à égalité numérique dont 1 but, 2 tirs en avantage numérique pour un total de 15 tirs sur la période dont 1 but (93,33% d’arrêt pour Koenig). 2 avantages numériques (0%).
Dans l’ultime minute
Pour ces dernières vingt minutes, les Dragons sont animés de meilleures intentions et le font savoir d’entrée. Sur une mise au jeu coté gauche gagnée par Zwikel, Babka reprend instantanément le puck que Aubry capte avec difficulté (40’07). Le ton est donné et Mallette se distingue en visant la lucarne, joie que le portier visiteur ne lui accorde pas (41’59). Cette fois c’est Rouen qui est maître du jeu grâce aussi à deux avantages numériques coup sur coup. Salmivirta (43’35) et Virolainen (44’04) ne peuvent donner l’occasion d’entendre la sirène retentir.
| Stéphanie OUVRY © 2009 | |
De retour à force égale, le jeu va d’un but a l’autre. Fortier excentré réchauffe Koenig (45’55). Rouen veut faire tomber le leader et s’y emploie en montrant beaucoup de détermination à l’image de Tarantino qui presse dans le coin droit, arrive à gratter la rondelle pour Lamperier dans le slot pour le but...eh non! Monsieur Aubry n’est pas d’accord (47’10). Thinel n’est pas plus heureux dans sa tentative de contournement de cage (47’45), il tire encore sur Aubry qui ne lâche rien. Si Rouen impose sa loi, Angers reste menaçant et Baluch sur un raid solitaire inquiète fortement Koenig (51’08). Sur la mise au jeu qui suit, Angers ne peut convertir un cafouillage devant la cage du portier Rouennais qui s’en sort à bon compte (51’17).
Rouen va se voir offrir en cette seconde partie de tiers deux supériorités numériques à la suite, c’est sans nul doute la bonne occasion de faire baisser pavillon au leader. Les mitrailleurs s’en donnent à cœur joie : Salmivirta (54’39), Mallette (55’45), Eriksson (58’04), Thinel (58’19) ne parviennent pas à faire la différence. On se dirige tout droit vers les prolongations quand arrive non pas zorro, mais bien Zwikel qui adresse une superbe longue passe à Salmivirta complètement esseulé dans l’axe juste avant la bleue.
Sa vitesse de patinage offre un break à l’attaquant Normand qui feinte à droite puis reprend à gauche pour coucher Aubry et loger la rondelle derrière la ligne dans une ambiance de folie, alors que l’on est dans la dernière minute de jeu (2-1 / 59’12 Salmivirta ass Zwikel). Dans les derniers instants Aubry laisse sa place à un coéquipier de champ mais rien n’y fera et ce n’est pas les cinq secondes à cinq contre trois qui changent la donne.
Rouen remporte ce match au sommet qui conclue les matchs allers avec une victoire acquise dans la douleur. Ce match a été surtout très tactique et peu ouvert comme un premier match de play-off. Le succès Rouennais n’est pas immérité mais la défaite des Angevins est dure aussi. Rouen a surtout été plus opportuniste et a réussi à conclure ses occasions. Angers reste toujours un solide et beau leader et nous aurons le droit à une revanche le 5 Janvier pour la ½ finale de coupe de France. Quant aux Dragons, ils préparent ainsi au mieux leur match de finale de coupe de la Ligue ce mardi à Méribel face aux Grenoblois. Que de beaux matchs en perspective !
Tirs :
Rouen : 4 tirs à égalité numérique dont 1 but, 10 tirs en avantage numérique pour un total de 14 tirs dont 1 but (92,86% d’arrêt pour Aubry). 4 avantages numériques (0%).
Angers : 5 tirs à égalité numérique, 2 tirs en infériorité numérique pour un total de 7 tirs sur la période (100% d’arrêt pour Koenig).
Engagements réussis (%)
Équipe : Période 1 ; Période 2 ; Période 3 = Total
Rouen : 60%; 65,2% ; 60% = 61,76%
Angers : 40% ; 34,78% ; 40% = 38,24%
Engagements individuels :
Rouen :
Joueurs : % de réussite (nombre de MaJ remportées/nombre de MaJ jouées)
Mallette : 85,71% (6/7) - Doucet : 72,22% (13/18) - Zwikel : 48% (12/25) - Salmivirta : 50% (1/2) - Lampérier : 62,5% (12/16)
Totaux sur le match :
Aubry fait face à 31 lancers et cède 2 fois, 93,55% d’arrêt.
Koenig affronte 27 lancers et s’incline 1 fois, 96,3% d’arrêt.
Rouen marque 0 but sur 6 avantages numériques, 0%
Angers marque 0 fois sur 4 avantages numériques, 0%
Etoiles
Rouen : *** Salmivirta - ** Zwikel - * Virolainen
Angers : *** Aubry - ** Lahesalu - * Bellemare
Réactions d'après match Salmivirta et Zwikel pour Rouen et Bellemare pour Angers
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