En effet, les Amiénois ne se font pas prier et entament ce match avec envie puisque Bault tire depuis le centre de la glace sur le gardien adverse après quelques secondes de jeu seulement. Mais les Gothiques mettent trop de passion dans le jeu, le zèbre sanctionne Ouimet pour cinglage. Quelques hors-jeu flagrants troublent l'installation en zone des Diables Rouges, et Briançon ne trouvera pas une seule fois Sopko lors de ce Power-play.
De retour à 5vs5, la bataille pour le palet fait rage devant les buts de Spoko, et Arnaud s'énerve. Dans cette confusion, Raux reçoit le puck de ses coéquipiers puis s'enfuit sur la droite pour trouver l'ouverture (2-0 à 9.49). A peine quelques secondes plus tard, le cerbère amienois sort un arrêt miraculeux de la mitaine et empêche le naufrage prématuré de son équipe. Le jeu est clairement à l'avantage de Briançon.
Les pénalités s'enchaînent au rythme où l'esprit des joueurs s'échauffe. Alors que trois joueurs sont sanctionnés, soit pour cinglage, charge avec la crosse, ou dureté, les Diables rouges se retrouvent à 5vs4. Et ne se font pas prier pour marquer, immédiatement après le coup de sifflet, par le biais de Devin (3-0 à 12.15).
Malgré l'assurance de ses trois buts, Briançon collectionne toujours les hors-jeu. Ironiquement, c'est un soulagement pour Amiens qui aurait pu subir de fatales contre-attaques sans cela.
A cinq minutes de la fin du tiers, Bouchard tente sa chance sur un 1vs1 mais trouve la jambière droite de Quemener. Finalement, Amiens se voit offrir un nouveau power-play. Il est temps de concrétiser. Les Diables Rouges sont très repliés sur leur gardien mais les tirs sont impeccablement bloqués ou arrêtés. Toutefois le palet ne sort pas de la zone durant ces deux minutes.
La première période prend fin, on peut craindre le 5-0 du match aller si les Gothiques ne renversent pas vite la vapeur.
A la reprise, Briançon prend le contrôle du jeu et Amiens subit. Pour tout dire, les Gothiques peinent même à franchir ne serait-ce que le milieu de terrain. Devant tant de difficultés et de tension entre les deux équipes, quelques joueurs s'empoignent. L'arbitre clarifie vite la situation: 2+2 minutes pour dureté à un joueur de chaque formation.
Alors que les Gothiques sonnent la charge et que trois attaquants saisissent leur chance face à deux défenseurs briançonnais, le cerbère des Diables Rouges va sortir le "big save" de la soirée.
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Photographe : Nicolas Leleu |
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Après décalage, Quemener effectue l'arrêt par la lame de son patin ! Le puck reste sur la ligne de but, au grand dam des locaux et de leur public... Décidément au top de sa forme, Quemener effectue un nouvel arrêt important quelques instants après. Belle performance et constance tout au long du match.
Deux nouvelles pénalités tombent et les deux équipes se retrouvent à quatre joueurs de champ sur la glace. A 29.00, Amiens profite d'un 3vs2 pour envoyer le palet vers la cage des Diables. Quemener, toujours présent, arrête du bouclier.
Et les empoignades vont bon train ... D'un côté comme de l'autre, certains joueurs provoquent l'ensemble de l'équipe adverse. Un certain Trabichet, sur la route vers la prison, va même jusqu'à se moquer de son ancien public.
En supériorité numérique, Amiens fait circuler le palet en tous sens, y compris dans le slot, et ce qui devait arriver arriva finalement ! Santala troue le gardien après quelques passes consécutives de Bouchard et Salmivirta (3-1 à 33.40).
Après dix-sept minutes dans ce deuxième tiers, Sopko récupère un palet derrière sa cage mais s'y retrouve coincé par l'attaque de Briançon. Et le palet atterrit dans le slot ! La cage est vide ! Mais aucun Diable Rouge n'est venu chercher cette belle offrande...
Dernier fait marquant, et non des moindres, de cette deuxième période : Bastien se prend de plein fouet la balustrade du rink et quitte la patinoire sur blessure. Son absence est estimée à trois semaines minimum.
Le score est de 3-1 à l'issue des quarante minutes de jeu et tout ne semble pas fini pour les Gothiques. Il suffirait d'un but pour rallumer la flamme. Et voilà l'opportunité : une pénalité pour obstruction envers un joueur de Briançon. Malgré tout, cette pénalité semble injuste en raison des efforts fournis par le joueur pour éviter de renverser Sopko.
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Photographe : Nicolas Leleu |
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En power-play, la cage de Quemener bouge à un moment inopportun : un tir cadré amiénois. Voilà la deuxième fois que cela se produit mais le zèbre lui accorde le bénéfice du doute après avoir examiné le but et la glace. La supériorité numérique ne donne rien, Amiens va payer cher ce manque d'efficacité quand le besoin s'en faisait cruellement sentir.
Bernier se positionne an centre face à la cage amiénoise pour mieux l'ajuster. La passe survient depuis la gauche et le #41 de Briançon dévie lentement un puck aérien dans les filets. (4-1, à 43.57).
Sur un break des locaux, la cage est dessoclée. L'arbitre choisit de ne pas sanctionner, en dépit de l'importance de cette action pour les Améinois. Le public gronde.
Pendant les cinq minutes qui suivent, Amiens souffre en défense et ne mène que quelques brèves contre-attaques, le temps d'effectuer quelques changements de lignes, puis de repartir en zone défensive. Sopko multiplie les arrêts dans un temps très court. Même à terre, le cerbère amiénois continue de sauver son équipe de la noyade.
Sur un break, Santala fait trébucher l'attaquant briançonnais en tentant de l'empêcher de filer vers les buts. Le zèbre appelle un pénalty.
Celui-ci est transformé par Jensen quand ce dernier envoie le puck, côté bouclier, d'un tir du poignet dans les filets, à quatre mètres de la ligne de but (5-1 à 51.43).
Arnaud et Bernier s'aguichent, ils sont les deux esprits chauds de ce soir. Ce qui n'est pas pour arranger le déroulement de cette rencontre. A 53.00, Bouchard s'envole seul et grille deux défenseurs, puis remet au centre. Le puck ne trouve qu'un tas de crosses et aucune ne le devie.
Passer le milieu de terrain est redevenu une épreuve pour les Gothiques et les attaques ne sont que furtives. Les dés sont jetés et le score est sévère, rien ne pourra plus changer cela. Finalement, ce match se conclut sur des empoignades entre Arnaud et Trabichet. Les joueurs des deux camps ne prennent même pas la peine de véritablement jouer les quinze dernières secondes de jeu...
Inévitablement, Briançon s'affirme comme un des leaders de la Ligue Magnus tandis qu'il reste difficile de savoir quoi penser d'Amiens. Pas toujours constants, capables de remporter ou perdre n'importe quelle rencontre, les Gothiques nous laissent interrogatifs. Sur ce match, l'effort n'a pas toujours été présent et, malgré une bonne volonté dans ce deuxième tiers, Quemener a brisé les espoirs d'Amiens. Inévitablement, il est l'homme du match côté Briançon.
Etoiles Hockey Hebdo
* Ramon Sopko, #60 Amiens
** Jimmy Jensen, #91 Briançon
*** Ronan Quemener, #33 Briançon