Un tiers équilibré.
Le début de rencontre voit les deux formations se neutraliser en neutre et ce n’est qu’au bout d’un tour et demi d’horloge que le premier tir est proposé aux spectateurs, il est l’œuvre de Stefanka qui bute sur Garman (01.40). Gap n’est pas en reste et se montre aussi timidement certes mais Lacheny permet à Lhenry d’effectuer une bel mitaine (01.56). Petit à petit, Rouen prend le contrôle du puck et du match mais ne parvient pas à vraiment hausser le rythme.
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Photographe : Marine Romain |
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Les occasions rouennaises se multiplient, Riendeau sert Lamperier dans le slot (02.26), Desrosiers récupère le palet en zone offensive et adresse un bon tir (03.27) mais, à chaque fois, Garman est sur la trajectoire. Gap laisse passer le mini orage et sort la tête du bois, suite à une mauvaise relance de la défensive rouennaise dans sa zone défensive qui profite à Arrossamena mais Lhenry lui oppose une mitaine très sûre (04.05). Rouen accélère un peu mais de façon fulgurante, Riendeau trouve encore Lamperier dans le slot arrêt de Garman (04.34), Thinel chipe un palet à la bleue part en break mais manque sa feinte (08.32).
Les Normands obtiennent alors un jeu de puissance, Riendeau lance bien Lamperier mais celui-ci tergiverse un peu et perd le puck alors qu’il partait seul face à Garman (10.03). Revenu à nombre égal, Gap va frapper à la porte et Vondracek part en break, offre un lancer que Lhenry repousse dans la crosse de Nilsson qui ne cadre pas (11.26) puis c’est Cornaire qui y va de son show derrière la cage, repique au premier poteau mais Lhenry, vigilant, se met en opposition (13.25).
La partie s’équilibre et chaque formation a son lot d’occasion, ça se jouera à une faute d’inattention, comme celle faite par la défensive gapençaise mais Stefanka, un peu surpris par l’offrande, ne peut conclure, Garman est là (14.29). Gap réplique et, sur une mise au jeu gagnée par Vondracek, c’est Tekel qui adresse un lourd lancer qui passe de peu à côté (14.52). On approche de la fin du tiers et le tiers est toujours aussi indécis, Thinel et Guenette combinent bien sur la droite, une passe pour Faure plein axe qui arrive lancé mais ne cadre pas (16.38).
La dernière occasion revient aux montagnards qui, sur une supériorité, font bien tourner le puck et Circelli, bien placé sur la droite avec une cage ouverte, ne trouve que le petit filet (19.14).
Tirs : Rouen 11 – Gap 7
F.O. : Rouen 9 – Gap 6
Rien n’a été marqué dans ce tiers la faute à la maladresse des attaquants mais aussi surtout à la prestation des deux gardiens. Gap a fait bien plus que jeu égal avec Rouen. On sent bien que les Dragons n’ont pas retrouvé tout le physique et que le moteur tourne encore au ralenti.
Gap vire en tête.
Le début de second tiers offre à Gap un jeu de puissance mais seul Tekel, d’un gros slap, va inquiéter Lhenry mais ça passe au ras du poteau (20.35). Toujours en supériorité, Gap se fait contrer par Thinel qui file seul mais son tir passe au-dessus (20.26). Revenus à égalité d’hommes, les locaux vont se créer des occasions franches, c’est d’abord Faure qui s’enfonce par la gauche, sert Rech plein axe mais Garnan dit non (22.18), dans la continuité Janil est à la bleue, adresse une mine que Garman éprouve beaucoup de difficulté à arrêter (22.28).
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Photographe : Marine Romain |
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Gap évolue alors en contre et, sur l’un deux, Vondracek adresse un caviar à Moore qui manque l’immanquable (23.02). D’un coup, Rouen n’est plus dans le rythme, sauf Lhenry qui se met encore en opposition face à Moore (24.07). Gap y croit de plus en plus et ses espérances vont devenir réalité.
Vondracek, excellent, fait un tour de passe-passe en passant tout le monde en revue, il sert Nilsson complètement oublié par la défensive normande et bat Lhenry de près (0-1 / 25.09 / Nilsson ass Vondracek).
L’avantage au score pour les Rapaces n’est pas immérité. Rouen accuse un peu le coup et Gap le sent. La doublette Perez-Arrossamena se met en action, Perez à côté (26.26) puis Arrossamena toujours à côté (26.40). Lhenry, lui, est toujours bien solide et sa mitaine le prouve devant la tentative de Perez encore (27.08). Le portier rouennais est encore là sur un bon tir ras glace de Cornaire (27.11). Mais bon, trop c’est trop et on a beau s’appeler Lhenry et être le gardien de l’équipe de France il y a des limites.
On prend les mêmes que sur le premier but et on recommence, mise au jeu gagnée par Vondracek qui sert Nilsson pour un tir gagnant (0-2 / 27.16 / Nilsson ass Vondracek).
Le toit de la patinoire n’est pas tombé sur les Dragons mais pas loin ! Il faut une bonne minute pour que Rouen retrouve ses esprits et son allant. C’est Vas qui s’y emploie, son tir est dévié de la crosse par Garman (30.20).
Cette action redonne espoir et
Desrosiers est derrière la cage avec le puck, il fixe toute la défense, revient au premier poteau et glisse le palet dans un trou de souris (1-2 / 30.33 / Desrosiers).
Revigorées par cette réalisation, les ailes du Dragon ressurgissent et c’est le siège devant la cage des Rapaces. Desrosiers, encore, met Garman en grosse difficulté qui repousse (30.48) sur Thinel avec une cage ouverte juste à côté (30.50). Un cafouillage devant le but que pas un Rouennais ne peut exploiter (31.23), Stefanka bute sur le mur Garman (31.55). Ensuite c’est Riendeau qui se met en action, il est dos au but, il se retourne et du revers envoie le palet….sur la barre, sans que celui-ci ne franchisse la ligne (33.22).
La furia rouennaise est en marche que contient ce diable de Garman en stoppant tout. Stefanka, de derrière la cage, trouve Vas dans le slot, gros tir (35.26). Vas encore dans le slot, échec (36.03), et comment Riendeau et Thillet ont pu rater alors que la cage ouverte (36.48). Une occasion d'égaliser se profile sur un avantage numérique pour Rouen dans les deux derniers tours de chrono. Desrosiers montre la voie (58.35) mais c’est Tavzelj qui, d’un tir puissant, oblige Garman a nous gratifier de l’arrêt du match avec une mitaine grand écart de Garman, splendide.
On arrive en fin de supériorité et aussi en fin de tiers, il ne reste que 2 secondes à jouer, quand Thinel gagne le face-off pour Manavian qui envoie un missile qui transperce tout et finit au fond des filets pour l’égalisation dans la folie générale, folie vite retombée quand l’arbitre annule le but car le palet aurait franchi la ligne après la sirène, à mon avis pas faux mais pas sûr à 100%, extrêmement difficile à juger.
Tirs : Rouen 21 – Gap 10
Face-off : Rouen 16 – Gap 7
Rouen retourne donc aux vestiaires avec un déficit d’une unité, pas illogique à la vue de la prestation des Rapaces face a celles des Dragons. Si Rouen a bien poussé en fin de tiers, Rouen a encore la tête ailleurs et les jambes ont du mal à suivre. Gap a su parfaitement en profiter. Il reste 20 minutes aux Normands pour inverser la tendance, ont-ils les ressources nécessaires ?
Gap enfonce le clou.
Le but ayant été refusé en fin de tiers précédent, c’est donc en supériorité que Rouen reprend ce dernier tiers. Sûrement déçus de ne pas avoir égalisé, leur jeu de puissance ne donnera rien de bon. Sur sa sortie de prison, Arrossamena hérite du palet et va titiller Lhenry (42.08).
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Photographe : Marine Romain |
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Alerte sans frais. Gap laisse le contrôle du puck à Rouen et joue en contre. Sur l’un d’eux, Cornaire s’échappe sur le côté droit mais, quelque peu excentré, il ne met pas trop Lhenry en difficulté (46.16). Les Rouennais tentent bien mais ça manque de plus de conviction, on sent que l’envie est là mais que les jambes ne suivent pas. Certes, il y a des occasions mais qui, par maladresse, sont soit hors cadre, soit elles font briller le gardien visiteur. Janil, d’un tir ras glace, mitaine de Garman (50.41), Rech bien placé cherche la lucarne droite mais à côté (51.10).
Rouen a manqué trop d’occasions et Gap va leur faire regretter. C’est d’abord Circelli qui sert magistralement Virpio qui ne cadre pas (53.02),
le puck est mal dégagé par la défensive rouennaise, il reste donc en zone offensive, Circelli le récupère et va tout seul ajuster Lhenry (1-3 / 53.17 / Circelli).
Les visages sont fermés et, avec cette réalisation des Rapaces, on lit la détresse et la fatigue des Rouennais. Il reste à Rouen un sursaut d’énergie que Faure, sur la gauche, adresse un bon tir que Garman ne contrôle pas et repousse dans la crosse de Riendeau qui, du revers, oblige Garman à une mitaine splendide (57.36).
Il reste 1mn35 à jouer, Rouen prend son temps mort et sort en même temps son gardien. C’est le siège du but de Garman qui fait front. Gap subit et se met à la faute. En supériorité numérique et avec un gardien remplacé par un joueur de champ, Rouen joue un 6 contre 4. Tactique payante.
C’est d’abord Guenette qui ne peut reprendre un palet qui traîne devant la cage avant que
Thinel ne trouve Riendeau seul au second poteau et qui, en cage ouverte, ajuste Garman qui n’a pu se replacer à temps (2-3 / 59.48 / Riendeau ass Thinel et Manavian).
Réaction tardive des Rouennais.
Tirs : Rouen 15 – Gap 7
Face-off : Rouen 10 – Gap 7
Gap remporte un succès important et pas illogique, bien au contraire, sur la glace du leader qui, en l’espace de trois jours, vient de concéder sa deuxième défaite de suite. Faut-il s’en inquiéter au regard du calendrier qui attend les Dragons pour ses prochains jours (déplacement à Strasbourg mardi, réception de Dijon vendredi, finale coupe de France dimanche contre Angers, réception de Briançon le mardi). Le maître mot va être : la récupération. Gap a su prendre des Dragons au bon moment, avec un passage à vide compréhensible mais inquiétant. Le matelas de points qu’avaient les Dragons est encore là mais attention de ne pas le faire fondre comme neige au soleil. Il faut au plus vite enrayer la spirale négative mais nul doute que c’est dans l’adversité et les moments durs que se retrouvent les grandes équipes et nulle doute que Rouen en est une. Alors attention au réveil du dragon qui pour l’instant sommeille. Quant à Gap, avec sérieux, pugnacité et en mode esprit d’équipe, ils ont su saisir leur chance. Avec le jeu produit et avec des éléments comme Garman et Vondracek (entre autres), excellents ce soir, cette formation mérite bien mieux que son classement actuel.
Meilleur joueur de la rencontre : pour Rouen, Desrosiers, et pour Gap, Garman.