Premier gros test en championnat pour les Ducs d'Angers qui accueillent les Diables Rouges de Briançon. Des visiteurs qui visent le top 4 de ce championnat et qui sont dans l'obligation de gagner pour ne pas laisser les vice-champions de France prendre 4 points d'avance. Pour cela les effectifs sont quasi complets, seuls Baluch et Walls sont absents côté local, Luciano Basile voit le retour de son capitaine Marc-André Bernier.
Arbitres : Mr Hauchart assisté de Mme Boniface et de Mr Douchy
Buts : Angers : 03.41 Johan Skinnars (ass Tim Crowder et Jonathan Bellemare) Briançon : ; 25.27 Dave Labrecque (ass Sébastien Bisaillon) ; 47.26 Dave Labrecque (ass Richie Crowley et Denny Kearney)
Pénalités
14 minutes contre Angers
14 minutes contre Briançon
Des Angevins contrariés mais avec du répondant
Le match débute avec quelques minutes de retard, à la suite de l'arrivée tardive du corps arbitral... Ces derniers se mettent en évidence immédiatement en envoyant un défenseur angevin en prison pour un "faire trébucher" peu évident. Les visiteurs s'installent rapidement en zone offensive et vont tester Florian Hardy. L'international français n'en demandait pas tant pour bien rentrer dans ce match, les tentatives sont imprécises.
photographe: Franck Salot
L'action la plus sérieuse étant à l'initiative de Golicic qui récupère un rebond laissé par Angers, il passe devant la cage en mettant Hardy au sol mais son tir manque le cadre. Une belle action du jeune Slovène, qui rate toutefois la conclusion en allant charger Campbell dans le dos et remettant ainsi les équipes à égalité numérique pendant 40 secondes avant la supériorité numérique angevine. Une situation spéciale où les Ducs n'excellent pas à domicile. Cela se confirme par une mise en place rapide, mais un manque de spontanéité pour terminer les actions. Toutefois, alors que la pénalité vient de prendre fin, Isherwwod, à l'entrée de la zone, adresse un gros tir que Quemener laisse libre. Le trio Bellemare - Fortier - Skinnars fait le reste en jeu rapide pour désaxer la défense adverse et le dernier cité, meilleur réalisateur des Ducs, ajuste le portier des Diables, côté mitaine, d'un tir précis et puissant dans la lucarne (1-0 à 3'41).
Le match est lancé et les Ducs redoublent d'activité après 3 premières minutes indécises. Campbell est tout proche de doubler la mise sans une déviation in-extremis de Quemener.
Les Ducs ont repris la possession du palet et mettent sous pression une défense adverse excellente qui garde son sang-froid pour relancer intelligemment chaque palet gagné, ce qui permet de voir un match rythmé et bien agréable.
Chaque équipe aura encore une supériorité numérique à disputer sans toutefois trouver la solution. Les deux gardiens, qui se disputent la 3ème place de l'équipe de France, se répondent arrêt après arrêt.
Les Diables efficaces
A l'entame du second tiers, c'est le capitaine des Ducs, Jonathan Bellemare, qui va remettre les visiteurs dans le match. Un mauvais contrôle en zone offensive oblige l'attaque angevine à sortir de la zone puis, dans la continuité de l'action, une mauvaise passe en défense permet à Kearney de partir en break, Bellemare n'a pas d'autres solutions que d'accrocher son adversaire. En supériorité numérique, la défense des Ducs est bien en place, et Fortier s'offre même un contre en interceptant une passe entre Bisaillon et Bernier, après avoir traversé la patinoire son tir n'inquiète pas Quemener qui relance aussitôt derrière sa cage.
photographe: Franck Salot
Ce détail a son importance car, en regagnant son slot, le portier visiteur fait le nécessaire (un pas de côté) pour toucher Eric Fortier venu au contre, et tombe. Sans scrupule, l'arbitre donne 2 minutes au centre angevin alors que le palet est déjà reparti et donne une double supériorité numérique aux visiteurs. Pendant 1 minute 30, Florian Hardy va être à son meilleur niveau, repoussant toutes les tentatives et permettant même des changements de ligne en conservant le puck. Il ne pourra finalement rien sur un tir à mi-hauteur de Labrecque, bien décalé par Bisaillon pour l'égalisation briançonnaise (1-1 à 25'27).
La sanction est sévère mais juste après cette erreur de Bellemare, elle est tout de même moins légitime en raison de l'absence de faute de Fortier.
La réaction angevine est immédiate et rassurante. Pas très à l'aise lors de leurs deux premières sorties à domicile et confirmé par l'entraîneur des Ducs sur les matches à l'extérieur, le technicien angevin est toujours à la recherche d'un match référence et de joueurs cadres sur qui s'appuyer. C'est étonnamment Antonin Manavian qui pourrait endosser ce rôle, supérieur à ces coéquipiers actuels défensifs, l'international français n'a aucun problème pour monter le palet et la puissance de son tir met deux fois en difficulté Quemener. Deux actions qui permettent aux Ducs de s'installer en zone offensive et à y rester. Toutefois, les attaquants angevins manquent de réussite à l'image de Gaborit qui voit son tir dévié au dernier moment par l'épaule de Quemener. Ils manquent également d'efficacité, voire même d'envie, Bellemare, en situation de tir et de slap, privilégie une dernière passe qui est finalement interceptée ou encore Fortier qui ne prend pas les informations et renvoie derrière la cage alors que les défenseurs étaient esseulés à la ligne bleue. Les Angevins dominent en s'installant une bonne partie du tiers dans la zone de Briançon, mais ce sont les Diables les plus efficaces en marquant sur leur seule réelle occasion et repoussant avec intelligence les offensives locales.
La patience a payé
Avec toutes les occasions que se sont procurés les angevins, la partie ne doit pas leur échapper, eh bien tout va se passer à l'inverse ! Après avoir fait le dos rond pendant quasiment 40 minutes, les visiteurs reviennent avec d'autres intentions et imposent leur physique face à des Angevins timorés où le seul répondant angevin viendra de la 3ème ligne française : Albert - Hendersson - Gaborit soutenu par Manavian en défense. Mais cela n'est pas suffisant et c'est au tour des Ducs de manquer de solutions pour sortir le palet de la zone défensive, la faute à un pressing haut des visiteurs mais également l'absence de solutions offensives et de mouvement en attaque.
photographe: Franck Salot
Cela donne confiance aux visiteurs par Bernier puis Rohat qui rappellent à l'ordre la défense locale. C'est finalement Labrecque qui y va de son doublé pour un but assez proche du premier dans sa conclusion. Un tir à mi-hauteur sur lequel Florian Hardy ne peut rien faire pendant que ses partenaires défensifs n'ont pas "agressé" les attaquants adverses, les laissant s'installer et faire tourner le palet (1-2 à 47'26).
Les Ducs déjouent et ont perdu le hockey qu'ils avaient retrouvé durant les deux premiers tiers. La douceur angevine porte bien son nom à ce moment du match car la réaction d'orgueil se fait attendre et c'est une échauffourée aux abords de la cage angevine et une nouvelle infériorité locale qui va pousser les Ducs à réagir. Cette situation spéciale est bien gérée par les Ducs qui vont reprendre progressivement le contrôle de la partie, bien aidés par Trabichet, auteur d'une vilaine faute dans le dos, coude haut sur Alexandre Crosnier, qui ne reprendra d'ailleurs pas la partie. Une supériorité angevine qui s'installe et qui met encore une fois à contribution Quemener. Sur un palet mal gelé sous la botte et "gratté" par Albert, un nouvel échange d'amabilités a lieu. Les Diables Rouges, sans doute véhéments à l'égard du corps arbitral, se voient sanctionner d'une nouvelle faute, Pierre-Antoine Devin aurait été coupable d'un cinglage et c'est à leur tour de voir deux joueurs pénalisés en même temps...
C'est le tournant du match et le temps mort appelé par Stein le confirme à moins de 5 minutes du terme. Mais, une nouvelle fois, les Ducs n'y arrivent pas dans cette situation plus qu'avantageuse. Le palet tourne bien, mais les tirs manquent d'application, de précision et de puissance, de quoi annuler ces pénalités facilement pour les Diables Rouges. Le temps s'égrène, Florian Hardy regagne son banc pour faire place à un sixième Angevin. Poussés dans leurs derniers retranchements, les Ducs produisent enfin le jeu que l'on attend d'un prétendant au titre. Les actions offensives se multiplient et Crowder va trouver le poteau de Quemener à 40 secondes de la fin. Sur l'action suivante, c'est Bellemare, d'un tir puissant, qui fait tinter l'autre poteau du portier visiteur. Mais c'est trop tard et la sirène finale sanctionne les Ducs ou plutôt récompense de vaillants Diables Rouges.
Au final, le jeu des Angevins fut rassurant pendant 40 minutes mais déconcertant sur le dernier tiers, avec une réaction qui s'est fait attendre mais est intervenue beaucoup trop tard. L'absence de Walls semble plus préjudiciable qu'il n'y paraît, les trios d'attaque des Ducs manquant de cohésion, seul le trio "français" est rassurant. Du côté de la défense, Busto, Mrena et Levêque font leur travail défensif mais Isherwood comme Borjesson n'ont pas l'apport offensif attendu, seul Manavian tire son épingle du jeu. Des automatismes et une prise de conscience sont attendus mardi, en coupe de la Ligue, pour une rencontre sans importance pour des Ducs déjà qualifiés, mais face à Rouen, toute victoire est bonne à prendre pour la confiance. Les Ducs sont sortis du Top 4 du championnat suite à cette journée, une situation qu'il n'ont plus connue depuis la saison 2011/2012 !
Pour les hommes de Luciano Basile, la défaite face à Grenoble devait être effacée, cela fut compliqué mais cette victoire en Anjou s'est d'abord obtenue en défense, où les duos ont réalisé du bon travail devant un Quemener pas toujours à son avantage mais qui, au final, a pris un but de moins que son vis-à-vis angevin ! Du côté de l'attaque, les solutions semblent moins évidentes et Marc-André Bernier, en phase de reprise, n'était pas encore à son meilleur niveau, personne n'a vraiment voulu prendre ce costume de leader offensif si ce n'est Kearney par moment. Mais cette victoire fait du bien et relance ce championnat indécis.
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