Tout s’est joué très vite durant cette troisième rencontre, en l’espace de 7 minutes, Briançon avait déjà fait craquer les joueurs locaux, obligeant Simon Lacroix a appeler un temps mort !
En effet, si les premières minutes servent aux deux équipes à jauger la forme de l’adversaire et à appréhender la patinoire et la glace, il n’en faut pas plus au premier bloc visiteur pour faire trembler les filets. Alors qu’Éric Fortier est en geôle pour une crosse haute qui résulte d’un accrochage avec Chakiachvili, le premier trio briançonnais fait parler sa précision de passe, Kearney trouve Bernier seul à côté de la cage, le capitaine montre la voie en battant de près l’international français (0-1 à 3’57).
Le ton est donné d’autant que Denny Kearney ne souhaite pas en rester là, sur un lourd slap de Szelig, le rebond laissé par Florian Hardy lui est favorable et il peut ajuster calmement le portier angevin qui se démène un peu seul au sein de sa défense (0-2 à 6’33).

Photographe : Franck Salot

Touché, le gardien angevin ne peut que constater les dégâts lorsque sur la remise en jeu gagnée par Ankerst, le jeu est rapidement dans la zone angevine qui manque son dégagement en angle fermé Di Balsamo alerte Hardy qui laisse un rebond dans l’axe que Golicic exploite dans une défense attentiste (0-3 à 6’42).
Temps mort salvateur pour les Ducs et c’est au capitaine angevin de remettre les choses en place. Jonathan Bellemare a perdu du temps de jeu mais il sait se montrer déterminant, parti au milieu de la glace, il dribble les adversaires qu’il trouve sur son chemin pour se présenter devant Quemener et, d’un tir du revers astucieux, il trompe le portier de la cité de Vauban (1-3 à 6’54).
Soit 3 buts en 21 secondes et 4 buts en moins de 7 minutes, belle moyenne pour une finale de Ligue Magnus ! Sur le but, Quemener est coupable d’un geste d’humeur et sa crosse haute touche le casque de Walls, deux minutes de pénalité sont signifiées, et c’est un premier tournant du match. Les Ducs, en pleine euphorie et révigorés par ce but, vont faire le siège mais les fortifications alpines tiennent et s’offrent même un contre que Hardy détournera.
Une alerte qui n’est pas prise au sérieux puisque, 4 minutes plus tard, les Angevins sont une nouvelle fois en supériorité et, sur un palet mal négocié à la bleue, l’ancien Duc, Frécon, récupère et part en break pour inscrire le 4ème but d’un tir précis dans le haut du but (1-4 à 10’27).
Que d’émotions pour cette première partie de tiers, la suite sera moins riche en buts mais révèlera un véritable défi physique entre les deux équipes. Angers n’a plus les mêmes gabarits que la saison passée mais parvient tant bien que mal à rivaliser, notamment par l’intermédiaire de son numéro 56 déjà auteur du but victorieux lors du match n°2 ! C’est dans ces conditions que la fin du tiers offre aux joueurs de Simon Lacroix une situation de double supériorité numérique qui n’aboutira pas.

Le second tiers est un combat tactique où les défenses et les gardiens vont prendre l’ascendant sur les attaquants. Les situations de supériorité numérique offrent des possibilités de faire évoluer le tableau d’affichage mais cela n’est pas suffisant pour faire chanceler les deux portiers déclarés à la succession de Cristobal Huet en équipe de France.
Pourtant, quelles belles occasions auraient sans doute mérité un meilleur sort, on pense notamment à une passe lobée de Skinnars pour Crowder dont la reprise instantanée au moment où le palet retombe sur la glace est détournée par Quemener ou un une-deux Labreque – Kearney détourné de la botte sur un grand écart de Hardy !

Toutefois, les Briançonnais sont au-dessus durant la rencontre, deux accélérations plus tard, Ankerst se joue de la défense angevine et sert Golicic pour reprendre 3 buts d’avance (2-5 à 44’14).
Le vainqueur est connu, les locaux n’affichent pas la même solidarité sur cette rencontre que ce qui avait fait leur force au tour précédent face au quadruple champion de France. La victoire briançonnaise qui s’annonce est méritée et ce n’est pas l’arbitrage décalé des deux arbitres (qui se contrarient à plusieurs reprises sur des annonces de pénalité alors que l’arbitre auprès de l’action indique qu’il n’y a rien) qui va changer la donne. Pour preuve, le but refusé à Kearney en raison d’un joueur dans la zone de Florian Hardy. Mais une dernière  réalisation va donner plus d’ampleur à la victoire des visiteurs, Devin part seul pour battre d’un tir en lucarne Hardy alors que la moitié des joueurs étaient rassemblés dans une autre partie de la patinoire pour un échange d’amabilités (2-6 à 57'05).

 

La victoire briançonnaise ne souffre d’aucune contestation. Supérieurs dans tous les compartiments, les joueurs de Basile reprennent l’avantage perdu dans les Hautes-Alpes. A l’inverse, les protégés du Président Juret n’ont pas semblé dans leur meilleur élément, quelques jambes lourdes, des joueurs fatigués rapidement, le manque de fraîcheur physique les a sans doute empêchés de rivaliser totalement avec leurs adversaires du soir. Le second but inscrit rapidement a sans doute changé la donne, déconcentrant momentanément Florian Hardy et c’est toute la défense angevine qui s’écroule dans ces conditions. Chaque match a sa vérité, l’état d’esprit et la solidarité des Angevins devraient sans doute offrir une opposition nouvelle demain pour le match numéro 4 !