Photographe : Franck Salot

Dans une rencontre toujours aussi intense et parfois physique, les deux techniciens ne se sont pas trompés, l’indiscipline de certains acteurs peut leur jouer des tours, et donc il y a fort à parier que la discipline faisait partie des mots clés des causeries des deux coachs. Cela se ressent au niveau des joueurs, qui ne rentrent pas dans le jeu des provocations ou des petits gestes inutiles d’un côté ou de l’autre.
Dès lors, tous les ingrédients sont réunis pour une belle rencontre, d’autant que les Angevins affichent une autre fraîcheur physique que la veille au soir. La rencontre est équilibrée et chaque équipe vient frapper à la porte des défenses adverses. Les deux gardiens sont inflexibles et ne laissent rien passer mais avant cela ce sont bien les défenseurs et régulièrement un ou deux attaquants qui viennent porter main forte en défense, et vont faire la différence.
Un tiers défensif ? Non loin de là, pour preuve la vingtaine de tirs cadrés et les occasions franches que se sont créés les Kearney, Labrecque, Crowder et autre Ankerst ! En moins de 25 minutes, le tiers est déjà achevé et confirme que le temps est passé très vite, avec peu d’arrêts de jeu et dans une intensité de finale de play-offs.

Après 4 buts inscrits en moins de 7 minutes la veille, la source des buts est peut être tarie ?

Photographe : Franck Salot

Pourtant Briançon, avec deux supériorités numériques en début de second tiers, a l’occasion de faire passer un message. Mais la défense angevine retrouve et montre l’homogénéité qui avait sa force face à Rouen. A l’image de Busto, serein, qui utilise son physique à bon escient et surtout qui assure les relances, afin de ne pas offrir une occasion toute faite à leurs adversaires, la défense des Ducs va bien gérer ce moment de pression des visiteurs.
Et c’est finalement après une demi-heure de jeu, que le tableau d’affichage va enfin pouvoir évoluer. Un mauvais choix de Crowley au départ pour la relance et c’est le premier bloc angevin qui s’offre une occasion en or. Skinnars ne se rate pas et, bien servi par Fortier, le Suédois trouve la lucarne d’un slap limpide (1-0 à 30’52).
Le match est lancé, deux minutes plus tard, les Ducs sont proches d’éteindre tout suspense lorsque Chakiachvilli est envoyé au cachot. Quemener fait toutefois bonne garde et repousse du masque puis du bouclier deux tentatives précises de Crowder.
Les minutes passent et les occasions se font plus menaçantes, les petits efforts défensifs coûtent plus cher d’autant que les changements de ligne s’effectuent à l’opposé, cela offre inévitablement de nouvelles occasions aux attaquants des deux camps.
Néanmoins, est-ce également la fatigue qui joue sur l’efficacité des attaquants, ces derniers manquent de lucidité dans le dernier geste, à l’image de Kearney qui rate une cage ouverte en tirant à côté alors que Hardy était au sol.

Avec un but d’avance à l’entame du dernier tiers, les Angevins ne peuvent pas uniquement gérer la suite de la rencontre. Cela se confirme rapidement, alors que Leveque et Bernier sont en prison ; les deux équipes à 4 contre 4, font vivre rapidement le palet et Crowley, d’un tir flottant, parvient à battre Florian Hardy pour remettre les deux équipes à égalité (1-1 à 40’31).
Tout est à refaire pour les Ducs alors que Briançon vient de marquer à un moment stratégique et prend un ascendant psychologique important.

Photographe : Franck Salot

Avec ce but, Crowley sauve un peu ses coéquipiers de bloc. En effet celui-ci, composé de Labrecque, Bernier, Kearney, Bisaillon et donc Crowley, est sans doute ce qui s’est fait de mieux en Magnus cette saison. Si toutes les lignes alpines sont capables de « scorer », Luciano Basile peut compter sur ces joueurs précisément pour faire la décision mais, durant cette rencontre, cette ligne n’a pas eu son influence habituelle.
La faute sans doute à la tactique mise en place par Simon Lacroix et Julien Pihant, en effet systématiquement le troisième bloc angevin, composé de Gaborit, Henderson et Albert, est entré en jeu face aux cinq Briançonnais. L’impact physique et le bon jeu défensif des internationaux français les a gênés et les a mis en difficulté. Pour preuve, ce pressing avant de Gaborit et Albert, récompensé, lorsque le dernier nommé récupère le palet le long de la bande et offre une passe en hauteur à Henderson face à la cage. Ce dernier, tel un footballeur, contrôle de la cuisse et reprend instantanément pour marquer dans la lucarne de Quemener (2-1 à 42’53).
Soutenus par toute la patinoire locale, les Ducs reprennent l’avantage rapidement. Les Briançonnais, par l’intermédiaire d’Ankerst par sa vitesse ou grâce au sens du jeu de Raux, vont tenter de revenir à égalité, mais c’est sans réussite. La défense ducale ne commet pas d’erreur et ne va pas hésiter à user parfois de dégagements interdits pour s’en sortir.
Pour autant, cela ne coupe pas le rythme du match qui reste très agréable et soutenu. Avec un seul but d’écart, la sortie de Quemener est attendue et Luciano Basile n’a pas l’occasion d’appeler un temps mort pour mettre en place une tactique, aucun fait de jeu ne justifie l’intervention du corps arbitral.
A une minute du terme, le portier visiteur quitte sa cage, et cette tentative parfois payante va profiter à Angers, Braden Walls récupère le palet sur la ligne médiane et va marquer d’un tir du revers à l’entrée de la zone briançonnaise (3-1 à 19’34) pour sceller définitivement la victoire angevine.

Angers égalise au sein de cette finale et a montré l’état d’esprit qui caractérise ce groupe depuis l’arrivée de Simon Lacroix sur le banc de touche. Efficaces devant leurs buts et devant le but adverse, les Angevins s’offrent deux nouvelles manches supplémentaires, comme lors de la finale de la saison dernière. L’expérience de cette finale passée sera importante au moment d’aborder désormais ces matches couperet. Mais ce sera encore une fois en défense et la solidarité de tous les joueurs pour se sacrifier au nom du collectif qui leur permettra de franchir cette nouvelle étape.
Du côté de Briançon, la déception d’un soir contraste avec la joie du match précédent. Toutefois, le déplacement en Anjou reste positif puisque les hommes de Basile ont repris l’avantage de la glace. Déterminant depuis le début des play-offs, le premier bloc a failli en étant présent sur les 3 buts angevins. Pourtant, le technicien des Hautes-Alpes a de bonnes alternatives, à l’image d’Ankerst et Golicic qui ont haussé leur niveau de jeu et le retour annoncé de Jensen sur le match n°5 apportera encore un peu plus de talent à cette équipe qui n’en manque pas !
Si la réaction angevine était attendue après le match numéro 4, c’est désormais le sursaut d’orgueil du premier trio briançonnais qui sera à observer dès mardi soir à Briançon.