Dès l’entrée des joueurs sur la glace pour le traditionnel salut à la bleue, on sent sur cette rencontre une atmosphère particulière : la concentration des deux formations. Qui réussira à l’évacuer dans quand le palet sera lancé ? C’est Briançon qui se lance à corps perdu dans la bataille en imposant sa puissance physique d’entrée et surtout en pressant haut. Sopko le portier rouennais est lui aussi bien rentré dans cette finale car il est mis à contribution par Terglav qui l’oblige à faire un lancé de botte pour dévier le palet (00’20). C’est au tour de Raux, l’ex Dragon, de se faire voir (00’50). Dufour y va aussi de son shoot (01’25) tout comme Arnaud (02’00). Pas plus en réussite face au portier rouennais mais c’est Ruid qui, d’une grosse frappe, inquiète le plus la défensive des Dragons mais la mitaine de Sopko est énorme et ses arrêts évitent la sanction à ses coéquipiers.
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Stéphanie Ouvry |
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L’enjeu de la rencontre donne quelques petites échauffourées sans pour autant que Monsieur Mendlowictz ne sévisse. Rouen a laissé passé l’orage briançonnais et commence à pointer le bout de la crosse. La grosse séquence dans l’enclave des Diables est là pour en témoigné.
Le Dragon est réveillé. La partie est vive, rapide avec des occasions de chaque côté, un vrai match de play-off, le sort n’a pas encore décidé pour qui tournerait les débats. Dans ces cas là c’est souvent sur une prison que se joue ce genre de rencontre, la première est à l’avantage des locaux. Rouen peine quelque peu a mettre son jeu de puissance en place à cause de la bonne agressivité des visiteurs qui annihilent toutes velléités offensives.
Puis Bouchard s’y met pour gratter dans la crosse adverse un palet dans le coin droit, un retrait pour Thinel qui repique dans l’axe… le lancer va finir sa course dans la lucarne gauche Bronsard pour l’ouverture du score dans une ambiance de feu (1-0/08’54).
Briançon n’est pas arrivé jusqu’en finale pour se faire manger tout cru par le Dragon. La riposte est immédiate Sivic fait briller Sopko (09’33) avant que dans la continuité Vas ne trouve lui le poteau gauche du portier rouennais (09’50). Sopko est encore à la parade en se jetant sur un palet qui traîne dangereusement devant lui face à une nuée de joueurs (11’03). Briançon plus tranchant maîtrise le palet et domine quelque peu le débat. A force de pousser les diables vont être récompensés de leurs efforts.
Vas plein gaz le long de la bande côté droit évite la mise en échec de Carlsson, son centre au second poteau trouve un Raux isolé qui n’a plus qu’à pousser le palet dans la cage vide, Sopko n’ayant pu se replacer (17’35/1-1).
Egalisation méritée dans l’ensemble bien fêtée par les supporters briançonnais qui ne sont pas venus dans la capitale normande que pour y faire du tourisme.
On en reste là pour ce tiers qui voit les deux formations regagner le vestiaire dos à dos sur un score nul mais que nul il n’y a bien que le score tant ce premier acte est d’un grand cru.
Les dragons, une machine à buts….
Si l’entame de match était à l’avantage des visiteurs, l’entame de second tiers est à l’avantage des locaux, Desrosiers sert dans le slot Mallette qui voit son tir dévié par la botte d’un Bronsard vigilent (20’28). L’art de gagner c’est de profiter au mieux des erreurs de ses adversaires.
C’est ce qu’a du repenser Doucet en interceptant légèrement sur la droite au niveau du rond d’engagement une transversale quelque peu loupée pour expédier un puissant shoot sous la barre de portier alpin (2-1/21’25).
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Stéphanie Ouvry |
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Un tantinet abasourdi par cette réalisation, le diable peine et Rouen en profite pour appuyer là où cela fait mal. Romand (21’36), Thinel (22’50) Desrosiers et Mallette (25’06) tombe sur un Bronsard impeccable mais que dire de cette mitaine d’un autre monde qu’il réalise sur un tir plein axe de Lemoine qui pensait au but (25’11). Sentant le vent du boulet leur passer tout près Briançon sort la tête de l’eau et Ruid rappelle à Sopko qu’il doit rester vigilent (26’43). S’en suit une cascade de maladresse Thinel loupe sa passe dans sa zone défensive que ne peut convertir Terglav idéalement placé… la faute à Sopko (28’52). Dans la même posture Rouen ne fait pas mieux Lomano rate sa passe mais Houde se heurte lui aussi à Bronsard (30’23).
Les deux équipes se donnent à fond et on sent le KO d’un coté comme de l’autre. La levée de bras est pour les diables, Sivic sur le coté droit récupère le puck, repique dans l’axe et adresse un shoot qui va mourir dans les filets de Sopko masqué (31’04/2-2).
But acclamé sous le tintement des cloches. Tient ce but est la copie conforme du premier but de la soirée de Thinel avec les mêmes numéro pour les deux acteurs le 24.
La déception est palpable côté supporters dragons alors que du côté briançonnais les cloches tintent de plus belles.
A peine les cloches reposées et sur un cafouillage devant le but des rouges, Bouchard et Doucet ne peuvent conclure au contraire de l’opportuniste Thinel qui s’accapare du bien pour le loger sous la barre (3-2/31’54) moins d’une minute après l’égalisation.
Deux minutes plus tard la même situation se présente mais pour Briançon pour un même dénouement.
Cafouillage et erreur de relance derrière la cage qui profite à Vas pour son compère Ladanyi placé devant le but et qui ne s’en laisse pas conter pour remettre son équipe dans le droit chemin avec cette égalisation (3-3/33’58).
On vient de vivre trois minutes de folie. Les coachs ont prévenu, ce match va se jouer sur la discipline. Dans cette situation Rouen va presser sans trouver la faille, la fin de la supériorité se termine et Briançon a tenu.
On joue depuis 2 secondes à parité quand Mallette expédie la rondelle entre la jambière et le poteau de Bronsard avant que le cinquième élément ne soit réellement replacé (4-3/37’33).
Ce but vient de donner des ailes aux dragons et de casser celle des diables peut on penser. Et bien non puisque illico presto un vent de panique souffle sur les filets rouennais sans dommage (38’28 à 38’37). Doucet, une première fois, pense bien avoir mis les siens à l’abris, c’était sans compter sur le fabuleux Bronsard qui réalise encore un arrêt de grande classe (38’47).
Mais le Doucet est pugnace et récidive quatre secondes après une mise en jeu gagnée par Rouen et à bout de bras il propulse le palet hors de porté du portier alpin (5-3/38’51).
Deux buts en une minute il n’en fallait pas plus pour que les travées de la patinoire s’enflamment.
Rouen a mieux profité des erreurs de son adversaire et quand on connaît le talent des snippers rouennais on le paye souvent cash, Briançon vient de le vivre à ses dépends mais la partie est loin d’être terminée.
… et une solidité défensive.
Dès l’entame de ce dernier acte on voit que les Briançonnais en on prit un petit coup derrière les oreilles. On les sent moins à l’aise, moins percutant et surtout une moins grande vitesse de patinage, ce dont profite aussitôt les Rouennais par Thinel en angle fermé coté gauche bien stoppé par Bronsard. Rouen fort de ses deux buts d’avance laisse Briançon faire le jeu pour mieux les contrer. La domination est minime mais réelle et attention à la perte de palet en zone neutre.
C’est ce qui se produit, Mallette récupère un palet en zone neutre, sert dans l’axe et surtout lancé plein gaz Desrosiers. Par sa vitesse celui-ci laisse tout le monde sur place et réussit son face à face afin de donner plus d’ampleur au score en faveur des dragons (6-3/44’57).
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Stéphanie Ouvry |
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La patinoire explose de bonheur. Les diables sentent que le match leur échappe mais à aucun moment il n’abdique dans le jeu. Sopko avec des plongeons à gauche et à droite est tout heureux de voir le palet passer sur un coté de son but suite à des essais de Boldron (47’49). Vient ensuite le show très chaud de Sopko, intervenant avec mæstria à plusieurs reprises devant Ruid de la jambière (50’58), de la crosse devant Terglav (51’34). Le temps passe et les visiteurs commencent à courber un peu l’échine mais sans abdiquer.
Une longue séquence de jeu de la ligne Carlsson, Benisek, Doucet, Thinel et Bouchard donne pendant plus d’une minute le tournis à des diables tout heureux de s’en sortir sans dommage (53’10). La ola est lancée ce qui donne encore plus un sentiment festif dans l’enceinte de l’Ile Lacroix, bien relayée aussi par les supporters de Briançon très fair-play dans cette affaire.
Il ne reste que deux minutes trente secondes à joué quand Rouen écope d’un deux + deux de pénalité. Aussitôt le coach Basile sent l’aubaine et sort son gardien pour jouer un six contre quatre. C’est fort Alamo mais Sopko se montre infranchissable et tour à tour les attaquants se cassent les dents sur le mur rouennais.
Un temps mort est alors pris par Briançon (58’42).
La mise en place du jeu de puissance se fait mais mal et Doucet en petit malin sentant le coup intercepte le palet et dos au but se retourne aussi vite que l’éclair et de sa défensive envoie le palet dans la cage vide (7-3/59’05) ce qui scelle ainsi définitivement la victoire des siens dans ce premier acte.
Rouen remporte le premier point de la série, mais c’est surtout l’intensité des débats qu’il faut retenir car pour voir un beau match, pratiquer du beau hockey il faut être deux et pour cela il y a égalité. C’est tout le hockey qui en est gagnant et le seul regret reste la non retransmission télévisuelle de cette prestation. Que dire de plus sur cette rencontre mis à part fantastique, fabuleux, grandiose, magnifique, superbe, etc …. Des matchs de cette qualité, de cette intensité on en redemande tous les jours et amis spectateurs vous allez être servi puisqu’ils recommencent dès ce soir.
Pour qui le second point ?