Après deux saisons avec un style nordique construit autour d’un système défensif optimal et d’une discipline à toute épreuve, Lausanne change complètement de cap avec l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante et un nouvel entraîneur, le Canadien
Craig MacTavish. Ancien head puis GM des Oilers d’Edmonton (où il avait connu une brillante carrière en tant que joueur), il était arrivé en fin de saison passée déjà (suite au limogeage de Ville Peltonen), après un échec personnel en KHL pour sa première expérience hors d’Amérique du Nord. Avec les nombreux nouveaux joueurs arrivées cet été et l’adaptation à la nouvelle philosophie, le LHC risque de prendre un peu de temps au démarrage. En outre, Le nouvel homme fort du club, l’ancien NHLer Petr Svoboda, a fait couler beaucoup d’encre durant l’été. D’abord il a échangé au Genève-Servette deux joueurs majeurs de l’effectif lausannois (Joël Vermin et Tyler Moy,
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Guillaume Maillard (21 ans),
Floran Douay (25 ans),
Tim Bozon (26 ans), mais aussi le jeune prodige
Petr Cajka (19 ans), déjà parqué par le LHC en Swiss League (aux Rockets) ... Petr Svoboda vient aussi d’annoncer au capitaine Etienne Froidevaux qu’il pouvait se chercher un nouveau club et, il semblerait, que ce soit la même chose pour la nouvelle recrue Mauro Jörg (arrivé de Lugano à l’intersaison). Si les résultats n’arrivent pas rapidement, tout pourrait vite virer au vinaigre du côté de Malley. Ce nouveau style, associé aux attentes élevées, pourrait vite s’avérer assez nuisible pour l’atmosphère autour de l’équipe et impacter négativement les résultats sportifs.
Au niveau des nouveaux imports, le meilleur transfert est sans aucun doute la signature du défenseur canadien
Mark Barberio (30 ans). Nommé capitaine, il débarque de l’Avalanche du Colorado fort de 281 parties en NHL. Il est attendu comme le ministre de l’arrière-garde lausannoise et l’un des meilleurs défenseurs de la ligue. Avec les internationaux suisses
Lukas Frick (26 ans) et
Joël Genazzi (32 ans), le routinier
Robin Grossmann (33 ans) et l’arrivée du SCB de
Justin Krueger (33 ans), la défense lausannoise apparaît solide et comme le point fort de l’équipe, du moins sur le papier. Attention aux pénalités par contre. Derrière cette défense, le LHC pourra toujours compter sur le vétéran
Tobias Stephan (36 ans), qui n’est plus tout à fait le même que durant ses belles années à Genève-Servette, mais qui sera bien épaulé par
Luca Boltshauser (27 ans), capable d’assumer le rôle de numéro un bis.
En attaque, Lausanne a perdu en qualité pour gagner en quantité. Est-ce le bon pari ? L’avenir le dira. Les départs de Yannick Herren, Joël Vermin, Tyler Moy et Dustin Jeffrey représentent 31% des buts inscrits la saison passée. Le dernier nommé est remplacé par
Cory Conacher (30 ans). Le centre canadien avait brillé avec le SCB en 15-16 (22 buts en saison régulière). Pour épauler
Cory Emmerton (32 ans), un autre Nord-Américain est arrivé, à savoir l’ailier (pouvant aussi jouer au centre)
Brian Gibbons (32 ans). Au niveau suisse, avec les départs des buteurs mentionnés quelques lignes au-dessus, la pression sera très forte sur
Christoph Bertschy (26 ans) et
Cody Almond (31 ans), mais aussi sur
Ronalds Kenins (29 ans) et
Josh Jooris (30 ans), peut-être le joueur le plus complet du contingent.
L’effectif est pléthorique, mais l’équipe n’est pas renforcée qualitativement. Cette équipe sera intouchable pour Ambrì-Piotta, Langnau et Rapperswil-Jona, mais vu le contexte lausannois, l’énorme pression et les questions soulevées en début d’article, le succès est loin d’être garanti au LHC, surtout que la concurrence sera féroce pour le top-6.